La fantasme partagé des narcissiques

29 sept. 2024

Si votre partenaire intime souffre du trouble de la personnalité narcissique, il vous impose son fantasme partagé. Il s’agit d’un fantasme inconscient et ritualisé qui commence par une phase d’idéalisation, suivie d’une phase de dévalorisation et le dénigrement de votre personne, pour finalement se conclure par un rejet cruel.
L’objectif inconscient de tout narcissique pathologique est de vous utiliser pour se séparer de sa mère. En recréant avec vous son conflit avec elle, il vous transmet son traumatisme et détruit ainsi votre intégrité psychique. La compréhension des sept phases de ce fantasme vous aidera à anticiper l’évolution de la relation.

Cet article est un résumé des conférences magistrales du Professeur Sam Vaknin sur le sujet, disponibles sur sa chaîne YouTube et sur son site Vaknin-talks.com. J’y ai également ajouté une description des réactions des victimes face au fantasme partagé.

Première phase : l’idéalisation mutuelle

Lorsque vous rencontrez un narcissique pathologique pour la première fois, vous faites face à un fin séducteur. S’il est un narcissique somatique, il capte votre attention par son style vestimentaire, ses attitudes, sa beauté et ses atouts physiques.

S’il est un narcissique cérébral, il déploie ses connaissances ou sa prétendue sagesse.

S’il est un narcissique caché, il peut se montrer timide, humble et serviable.

Quelle que soit sa typologie, si vous admirez un narcissique et que vous établissez une relation fusionnelle et symbiotique avec lui, il vous utilisera pour se séparer de sa mère. Vous devenez alors la source de sa provision narcissique, car cette séparation lui permet de se sentir enfin parfait, tout-puissant, omnipotent, unique, spécial et équilibré.

  • Pour vous séduire, le narcissique se sert du « bombardement amoureux ».

Il multiplie les gestes attentionnés et vous regarde comme si vous étiez un dieu ou une déesse. Il vous fascine par sa manière de vous faire sentir à l’aise et aimé(e) et totalement accepté(e). Il écoute vos problèmes et vous tend la main. C’est peut-être la première fois que vous ressentez un tel degré d’amour et d’acceptation de la part de quelqu’un. Par conséquent, vous commencez à l’idéaliser, ainsi qu’à vous idéaliser.

  • En réalité, il stimule les ondes cérébrales de votre cerveau.

Par des incitations verbales, sonores, tactiles, olfactives, ainsi que par ses gestes, ses attitudes et sa façon de vous parler, il induit en vous les mêmes fréquences que les siennes. Sous son pouvoir hypnotique, votre dopamine s’active et vous devenez épris(e). Ce neurotransmetteur génère des sensations euphorisantes, vous faisant percevoir la vie en couleurs. Vous vous sentez exalté(e) ! Cependant, la synchronisation qu’il opère entre vos ondes cérébrales et les siennes lui permet d’entrer dans votre esprit, de vous transmettre son traumatisme et de faire de vous ce qu’il veut.

  • Le psychisme d’un narcissique est comme un labyrinthe rempli de miroirs.

Dans la phase d’idéalisation, vous voyez votre meilleure image se refléter dans chaque miroir qu’il vous présente. Il vous dit que vous êtes parfait(e), brillant(e), magnifique, intelligent(e), qu’il n’a jamais vécu une telle expérience avant vous, qu’il vous aime comme il n’avait jamais aimé personne. Il vous incite ainsi à entamer une relation. Très rapidement, il vous propose de vivre ensemble. C’est ainsi que vous tombez amoureux (se), non seulement de lui, mais aussi de la personne idéale que vous pensez devenir à ses côtés.

  • Il est impossible de sortir de son labyrinthe rempli de miroirs !

Vous devenez accro à l’idéalisation du narcissique, parce que pour la première fois de votre vie, vous vous sentez complètement accepté(e) ! Il n’impose aucune condition à votre existence. Il vous permet d’ignorer vos défauts et vos manquements, vos faux pas ou vos mauvais choix. Vous pouvez oublier tout cela, car il vous rend admirable, comme un dieu ou une déesse dépourvu(e) de toute imperfection. Ainsi, vous pouvez vous aimer et vous accepter en toute sécurité, tel(le) que vous êtes. Vous et le narcissique formez désormais une entité indivisible à deux têtes. Vous vivez donc ensemble dans un état paradisiaque de symbiose parfaite.

  • Vous êtes tellement exalté(e) que vous acceptez totalement le narcissique.

Vous l’acceptez « inconditionnellement », car vous avez besoin de son regard et de sa présence pour continuer à vous aimer de cette façon. Sans lui, vous vous sentez vide, abandonné(e) et en manque d’amour. Vous ne pouvez pas vivre sans lui, car c’est lui qui vous idéalise. En vous regardant dans le miroir de son esprit, vous vous sentez comme une reine idéalisée ou un roi idéalisé, incroyable et unique en son genre. C’est l’effet miroir ! Vous ne tombez donc pas amoureux(se) d’un narcissique. Vous aimez la façon dont il vous fait sentir aimé(e), idéalisé(e) et accepté(e). Vous aimez regarder votre propre reflet dans ses yeux. Vous aimez également le lien fusionnel que vous formez ensemble, car c’est ce qui vous rassure et vous rend heureux(se).

  • Son idéalisation de vous est à la fois hypnotique et addictive.

Lorsque vous voyez votre image idéale se refléter dans les yeux d’un narcissique, vous commencez à croire qu’il est votre « âme sœur », parce qu’il vous fait régresser en âge, à l’époque où vous étiez un bébé. Vous vous laissez emporter par cette hypnose qui est ressentie comme un coup de cœur irrésistible. Vous pensez qu’il peut vous comprendre comme personne d’autre, car vous croyez qu’il a vécu les mêmes traumatismes que vous dans son enfance. Vous avez foi en son amour et en ses promesses, car vous rêvez d’une relation fusionnelle qui vous apporterait structure et équilibre dans votre vie, et donc, vous ne voyez pas qui se passe.

  • Vous avez tendance à ne regarder que les points communs et les aspects positifs.

Vous vous dites qu’il est le partenaire idéal, car vous partagez la même vision de la vie. Vous aimez voyager ensemble, pratiquer le même sport, écouter la même musique, vivre dans la nature, etc. Mais tout cela est superficiel ! Vous ne prêtez pas attention à ce qui se passe dans l’esprit de cette personne. Vous ignorez les signes révélateurs de sa psychopathie, car il est déjà, à vos yeux, comme votre « bébé », et vous lui trouvez des excuses. Par exemple, vous minimisez ses sautes d’humeur imprévisibles, le fait qu’il vous laisse seul(e) lors d’un conflit, ou encore qu’il soit émotionnellement absent même lorsqu’il est physiquement présent. Vous ignorez également ses remarques acerbes et les choses désagréables qu’il vous dit. En réalité, son émotivité est négative, ce qui le pousse à vouloir concilier votre vivacité avec sa morbidité. Il vous fait sentir aimé(e), mais le prix à payer est très élevé, car vous devez renoncer à vous-même et à votre propre vie.

  • Le narcissique fait de vous un « objet interne », une sorte d’avatar.

Puisqu’il n’a pas dépassé l’étape infantile de la séparation et de l’individuation, il confond ses « objets internes » qui sont purement mentaux, avec les « objets externes », c’est-à-dire les personnes réelles dans son environnement.

Il prend une photo instantanée de vous dans son esprit, l’intériorise et en fait un « objet interne ». Il devient alors le propriétaire de cet objet et fusionne avec lui. Donc, cet avatar, qui est totalement bon et parfait, devient une partie intégrante de lui.

Il est tellement absorbé par son avatar qu’il ne vous voit pas réellement. Il ne perçoit ni votre existence ni votre altérité.

  • Le narcissique n’a pas d’autonomie et ne respecte pas celle des autres.

Si sa mère n’avait pas elle-même d’autonomie, elle n’a pas pu favoriser celle de son enfant. Pour cette raison, les fonctions cruciales de l’ego ne se sont pas développées.

Et puisqu’il n’a pas d’ego fonctionnel, il ne voit pas que vous êtes une personne à part entière, avec vos expériences de vie, vos besoins fondamentaux, vos projets, vos espoirs, vos aspirations, vos valeurs et vos limites psychoaffectives et émotionnelles.

Sans tenir compte de votre individualité unique, il vous modèle à sa façon en vous assignant un rôle. Vous devenez alors à la fois l’extension de son identité et la nouvelle maman chargée de régler les comptes non réglés avec sa mère d’origine. C’est ainsi que vous devenez le pivot de son fantasme partagé.

  • Son objet interne ou avatar n’a rien à voir avec vous.

Dans l’esprit du narcissique, la seule chose réelle qui existe est l’avatar qu’il a créé à partir de votre image ou représentation. Vous ne serez jamais à la hauteur de cet avatar, car il est parfait, brillant et étonnant. Et si le narcissique en est son propriétaire, il se perçoit lui-même comme parfait, brillant et étonnant. Dès l’instant où il crée cet avatar, il ne dialogue qu’avec lui dans son esprit. Il interagit de manière fantasmatique avec l’avatar qui vous a remplacé(e). Il fait des rêves merveilleux avec lui, se promène avec lui, et vit avec lui, mais pas avec vous. En réalité vous êtes exclue(e).

  • Le narcissique s’approprie vos qualités à travers l’avatar qu’il crée de votre image.

Le Professeur Sam Vaknin explique : « Dans les anciennes sociétés païennes, les prisonniers de guerre étaient mangés, car les guerriers imaginaient qu’en les digérant, ils acquerraient leur courage et leurs qualités positives. Le narcissique fait la même chose avec vous. Il vous massacre et vous dévore, tout en vous attribuant une perfection quasi divine, un éclat au-delà de l’humain, afin de l’acquérir en vous ‘digérant’. Ainsi, il s’idéalise et devient divin. »

  • Votre conditionnement joue contre vous-même dans son fantasme partagé.

Je le sais par expérience. Par exemple, si dans l’enfance vous avez été hypnotisé(e) par un parent narcissique, il a fait de vous l’extension de son identité et le/la dépositaire de sa psychopathie. Par conséquent, votre sens du « moi » est attaché à lui. Vous souffrez donc d’un trouble de stress post-traumatique, car vous n’avez pas évolué vers votre autonomie. Si vous n’avez pas transcendé la dynamique psychique de votre enfance, vous vivez encore dans un état hypnotique qui vous fait vous sentir vide. Vous croyez avoir besoin de quelqu’un pour vous sentir entier (ère). Par conséquent, vous n’avez pas un ego solide, vous ne savez pas établir vos limites psychoaffectives, et vous n’écoutez pas vos besoins fondamentaux.

  • Qu’est-ce que l’ego ?

Il s’agit d’une construction psychique et neuronale, qui vous permet de discerner ce qui est vrai de ce qui est faux, ainsi que d’examiner la réalité et de discriminer ce qui se passe dans votre psychisme. Il vous permet de vérifier si ce que vous vivez avec un narcissique vous convient ou pas. Il vous permet également de réguler vos émotions, de contrôler vos pulsions et d’utiliser votre cognition et votre jugement. Grâce à l’ego vous pouvez poser des limites et installer des défenses psycho émotionnelles saines. Donc, si votre ego est défaillant, vous ne pouvez pas comprendre ce qui vous arrive.

Deuxième phase : le maternage mutuel

Dans cette phase, le narcissique fait de vous sa mère nourricière.

Puisque vous êtes le pivot autour duquel il construit son fantasme partagé, il vous transforme en cette mère en fusionnant son avatar avec l’image d’une mère nourricière. Cependant, la mère du narcissique n’était pas parfaite. Elle était absente, égoïste, exigeante, étouffante, voire abusive et castratrice. Elle instrumentalisait son enfant en le transformant en parent, en compagnon de substitution, ou en bouc émissaire, etc. Alors, pourquoi le narcissique voudrait-il que vous soyez sa mère ?

  • Son expérience avec sa mère a été odieuse et traumatisante.

Pourquoi voudrait-il revivre cela ? demande le Professeur Sam Vaknin. Voici sa réponse : « L’enfant qui deviendra narcissique n’a jamais pu se séparer de sa mère ni s’individualiser, car celle-ci incarnait ce que le psychanalyste français André Green appelait une mère « morte » au sens psychologique. Ce type de mère considère son enfant comme une partie intégrante d’elle-même. Elle fusionne avec lui, en fait l’extension de son identité. Et puisque l’enfant n’a pas la possibilité d’évoluer vers son autonomie et sa souveraineté, à l’âge adulte, il manque d’un noyau identitaire, d’une structure psycho-émotionnelle solide et des fonctions cruciales de l’ego. Le narcissique reste donc bloqué avec sa mère, essayant désespérément de s’en séparer en utilisant ses partenaires, mais échouant constamment. »

  • Lorsque vous entrez dans la vie d’un narcissique, vous devenez sa nouvelle mère.

Inconsciemment, il croit que grâce à vous, il a une chance de se séparer de la mère qui l’a traumatisé. Il pense que s’il règle ses comptes avec elle en vous utilisant, il pourra enfin achever son processus d’individuation et de séparation. Il croit qu’il pourra évoluer dans le monde, grandir, réaliser son potentiel, s’épanouir et devenir adulte.

Ces croyances découlent d’une adaptation positive face à l’adversité de son enfance.

Bien que dysfonctionnelle, cette adaptation s’avère efficace, car elle lui permet de manipuler pour obtenir les bénéfices qu’il recherche. Donc, pour vous entraîner dans son fantasme partagé, il vous envoie donc deux messages implicites :

  1. Je ne suis qu’un enfant inoffensif, ne me fais pas de mal !

  2. Je suis sans défense, prends soin de moi, sois ma mère, j’ai besoin de toi, ne m’abandonne pas…

Ses messages touchent votre sensibilité. Si vous êtes empathique, vous prenez soin de ce « bébé » dont vous ressentez la détresse et l’anxiété. Vous le maternez et l’infantilisez, devenant ainsi le/la remplaçant(e) de sa mère d’origine, car vous l’empêchez d’évoluer.

En fait, vous lui offrez un amour fusionnel en lui promettant de l’aimer pour toujours. Cependant, le narcissique déteste votre amour, car il confond amour avec abus. C’est pourquoi, par les maltraitances qu’il vous infligera plus tard, il vous poussera à vous défendre et à l’agresser. De cette manière, il trouvera de bonnes raisons de vous rejeter de façon très cruelle. Vous verrez, il est sadique et dénué d’empathie.

  • Pour l’instant, le narcissique devient aussi votre mère « inconditionnelle ».

Il vous couvre d’amour, est présent partout avec vous, et réagit en fonction de vos réponses. Même s’il ne vous voit pas réellement, grâce à son empathie froide, purement cognitive, il reconnaît vos faiblesses. Cette situation vous rend très dépendant(e) de lui.

Il est très difficile de vous en défaire, car vous régressez en âge et ressentez que vous avez enfin une véritable mère nourricière. Vous vous aimez à travers le regard maternel de ce narcissique. C’est peut-être la première fois dans votre vie que vous vous sentez accepté(e) ! Il vous offre donc une seconde chance de vous sentir aimé(e).

  • C’est ainsi que s’établit le maternage mutuel : vous régressez tous deux au stade de bébé et à l’étape du narcissisme infantile.

Pourquoi le narcissique devient-il votre mère et non votre père ? Demande Sam Vaknin

Parce que les pères ne sont pas pertinents à ce stade. Les pères jouent un rôle crucial bien plus tard, dans les processus de socialisation et d’acculturation.

Quand les enfants doivent apprendre les règles culturelles, les comportements sociaux et l’éthique, c’est le père qui intervient. Cependant, c’est la mère qui détermine si l’enfant devient ou non un individu autonome.

  • Souffrez-vous de dépendance affective ?

Si c’est le cas, face à un narcissique, vous régressez en âge, retournant à l’époque où vous étiez instrumentalisé(e) et/ou maltraité(e) par l’un de vos parents ou par les deux. Vous et le narcissique avez cela en commun : vous venez de la même planète, celle de la maltraitance parentale durant l’enfance. Vous avez tous deux traversé cette expérience. Comme le narcissisme pathologique, la dépendance affective est également une condition post-traumatique qui interrompt brutalement l’évolution de l’enfant vers son autonomie psychoaffective et émotionnelle.

  • Comme les narcissiques, les dépendants affectifs n’ont pas un ego solide.

C’est pourquoi ils cherchent à fusionner avec l’autre, à ne former qu’un seul organisme. Ils considèrent leur partenaire intime comme leur « âme sœur ». Et comme tous deux souffrent d’une angoisse d’abandon, ils s’accrochent à leur partenaire intime. Ils ont besoin d’une relation fusionnelle, où leur régulation émotionnelle et leur équilibre interne sont pris en charge par l’autre. Dans cet état régressif, ils ressentent le besoin d’avoir une figure maternelle nourricière à leurs côtés.

  • Quelle est la différence entre un narcissique et un dépendant affectif ?

La différence entre eux est que le dépendant affectif devient hyperempathique, tandis que le narcissique devient hyperégoïste. La personne dépendante affective cherche à susciter des réponses protectrices et à préserver la relation fusionnelle indéfiniment, tandis que le narcissique vise à s’en séparer, même si, au moment de la rupture, il prétend le contraire et blâme son/sa partenaire.

Troisième phase : le rejet et la dévalorisation mentales

  • La vie avec un narcissique est tout simplement hypnotique.

Dès le début, c’est une tromperie et un abus terrible. Vous êtes au paradis avec lui durant les deux premières phases de la relation, mais son besoin inconscient de se détacher de sa mère reste toujours présent. Pour y parvenir, il doit vous rejeter et se débarrasser de vous. De son point de vue, c’est la seule issue possible !

  • Au départ, il vous rejette d’abord dans son esprit.

Si vous remarquez qu’il est absent, c’est parce qu’il rumine déjà l’idée de la séparation.

Cependant, cela lui pose un problème. Dès qu’il commence à vous rejeter mentalement, deux effets dévastateurs se produisent dans son psychisme.

Le premier effet dévastateur est sa peur de se séparer de vous, « sa mère ». Il devient très anxieux car, bien qu’il ressente le besoin de se séparer de vous, il est en même temps envahi par l’angoisse d’être abandonné et de vous perdre.

Le deuxième effet dévastateur est la réactivation de sa blessure narcissique. Le simple fait de se sentir forcé de se séparer de vous à cause de son conflit avec sa mère, de devoir vous laisser derrière lui, abandonnant ainsi son fantasme partagé, lui fait croire qu’il a commis une grave erreur de jugement !

  • À présent, il change d’avis et se convainc qu’il s’est trompé à votre sujet.

Il commence à penser que vous n’étiez pas aussi idéal(e) qu’il le pensait et qu’il vous a mal jugé(e). Il en est persuadé, car il accorde une grande foi à tout ce qui se passe dans son esprit. Puisqu’il croit fermement à ses propres récits, il en vient à comprendre que s’il a commis une telle erreur, cela signifie qu’il n’est pas parfait, qu’il est faillible qu’il n’est pas omniscient, et donc qu’il n’est pas semblable à Dieu.

C’est une blessure narcissique majeure ! Comment peut-il surmonter cela ? Comment vaincre la peur de l’abandon et l’anxiété qui menacent son équilibre précaire ?

Pour lui, la seule réponse possible est la dévaluation. Désormais, il va vous dévaloriser. Par exemple, c’est à ce moment-là qu’il peut par exemple devenir jaloux et violent en projetant sur vous sa peur de l’abandon, ainsi que sa propre dévalorisation.

  • Dans un premier temps, le narcissique dévalorise l’objet externe dans son esprit.

Donc il vous dévalorise. Mais son objet interne, c’est-à-dire l’image idéalisée qu’il a créée de vous, persiste encore. Il justifie cette dévalorisation par les histoires qu’il se raconte. Par exemple, il peut penser : « Je ne me suis pas trompé à son sujet, car je ne me trompe jamais. Mais elle a changé. » Ou encore : « Elle est manipulatrice et malveillante, car elle me trompe. Elle ne vaut rien. Elle m’a caché ses véritables intentions. C’est pourquoi je l’ai mal jugée. » Il peut aussi penser : « J’ai évolué. Je me suis développé, tandis qu’elle est restée en arrière. »

  • Il rétablit ainsi son sentiment de grandeur.

En se racontant ces histoires, sa blessure narcissique s’estompe, ce qui lui permet de se surévaluer. Et dès que son sens d’importance est restauré, il ne ressent plus l’angoisse d’être abandonné. L’anxiété de vous perdre disparaît également, car vous êtes devenu(e) un objet dévalorisé. Le narcissique se sent à l’aise avec sa décision, et désormais, il va commencer à vous tester.

  • Le narcissique vous impose ses tests et son premier type d’abus.

Toute personne vivant une relation intime est soumise à des tests de la part de son partenaire. C’est normal, car chacun a son altérité, sa propre structure psychique et ses propres défis dans la vie. Mais les tests du narcissique sont malsains.

Si dans son enfance il avait sacrifié son vrai Moi au profit de son faux self ou moi, aujourd’hui, c’est vous qui serez sacrifié(e) à son faux self ! Il ne peut pas se l’empêcher.C’est pourquoi il vous contrôle sans aucune délicatesse, cherchant à établit son pouvoir et sa suprématie. En même temps il devient l’enfant gâté qui vous teste constamment.

Il vous impose ses règles intransigeantes et changeantes, tout en s’octroyant le droit d’être sadique, offensant, humiliant, dénigrant ou sans cesse en demande. Il devient ainsi le maître du jeu, car dans l’enfance il a décidé d’être l’agresseur plutôt que la victime.

  • Si dans son enfance il avait sacrifié son vrai Self au profit de son faux self, aujourd’hui, c’est vous qui serez sacrifié(e) à son faux self ! Il ne peut pas se l’empêcher.

    C’est pourquoi, il vous contrôle sans aucune délicatesse, et établit son pouvoir et sa suprématie. En même temps il devient l’enfant gâté qui vous teste constamment.Il vous impose ses règles intransigeantes et changeantes et s’octroie le droit d’être sadique, offensant, humiliant, dénigrant ou sans cesse en demande. Il devient ainsi le maître du jeu, car dans l’enfance il a décidé d’être l’agresseur et non la victime.

  • Comme on l’a vu, il vous demande quatre choses qui commencent par la lettre ‘S’ :

Soins, Services, Sexe et le fait que vous soyez la Source de sa provision narcissique.
Tant que vous lui fournissez deux ou trois de ces choses, il est relativement content. Il ne serait vraiment content que lorsqu’il vous quittera.

  • Cependant, une série de conflits se déclenchent dans son psychisme.

Le fait que vous ne réussissiez pas à passer ses tests est extrêmement décevant pour lui. Un fossé s’ouvre alors dans son esprit entre vous, déjà dévalorisé(e), et l’image idéalisée qu’il avait créée de vous, son précieux avatar. Cet objet parfait, qui représente sa propre perfection divine, reste encore idéalisé. Il y a donc une divergence entre la dévalorisation qu’il vous impose et l’idéalisation de cet avatar, et il doit résoudre ce dilemme. La seule manière qu’il trouve pour y parvenir est de penser et d’agir comme un enfant de deux ans, qui divise le monde en deux catégories : les bons et les mauvais.

  • Le narcissique utilise donc le mécanisme défensif de « clivage ».

Le clivage est une manière primitive et infantile de gérer les nuances de la vie. La réalité n’est ni entièrement négative ni entièrement positive ; chaque personne présente des aspects positifs et négatifs. Il est donc impossible de catégoriser les gens de manière binaire et de les ranger dans des tiroirs. Ces classifications échouent souvent. Cependant, l’enfant ne perçoit pas ces nuances. Il classe les autres, ainsi que lui-même, comme étant soit bons, soit mauvais. Par exemple, si sa mère est aimante et fiable, il se dit : « Si maman va mal, c’est que je suis mauvais ». Mais à l’âge adulte, le narcissique vous confond la mère qui l’a blessé, donc il se dit : « Je suis entièrement bon. Elle est mauvaise. » C’est sa pensée dichotomique. De son point de vue, une personne est entièrement bonne et l’autre est entièrement mauvaise.

  • Un autre mécanisme défensif du narcissique est  « l’identification projective ».

Cela signifie que, de la même manière qu’il s’idéalisait lui-même en vous idéalisant durant l’étape d’idéalisation, lorsqu’il vous dévalorise, il se perçoit également comme imparfait et mauvais. Ce sentiment est pour lui intolérable, car un narcissique doit toujours se surévaluer ! Il doit trouver un moyen de concilier la dévalorisation de l’objet externe avec celle de l’objet interne, qui est son avatar idéalisé.

Il ressent donc l’urgence de vous rejeter, ainsi l’avatar qu’il a créé de vous. Il attribue alors à cet objet interne tout ce qui est mauvais et imparfait
En alignant la dévalorisation de l’objet externe avec celle de l’objet interne, il parvient à se percevoir comme entièrement bon, se voyant ainsi un objet parfait à ses yeux.

  • C’est là que réside son délire de grandeur : en vous transformant en un objet persécuteur, dévalorisé(e) à la fois à l’extérieur et à l’intérieur, le narcissique se prépare à vous rejeter sans aucun remords, car il se considère entièrement bon.

Quatrième phase : la projection de sa dévaluation

  • Dans cette phase, il vous dévalorise complètement et commence à vous rejeter.

S’il est un narcissique cérébral ou narcissique caché, il est passif-agressif.
Il reste correct et calme, mais utilise l’agression passive, l’absence émotionnelle et la privation affective et sexuelle. Il ne communique pas avec vous, ne vous regarde pas, ne vous écoute pas et ne communique pas avec vous. Il vous traite comme si vous n’étiez personne. Il s’oppose constamment à vous et vous maintient dans la frustration.

Il ne vous encourage pas à aller d’avant, ni ne célèbre vos réussites et ne vous accorde aucune attention. Il ne voyage pas avec vous, ni ne vous fait des cadeaux, ne vous surprend pas, et ne fête même pas votre anniversaire. Vos services ne sont pas valorisés.

Si vous travaillez pour lui, il ignore votre fatigue. Se sentant omniscient, il considère les attentions que vous espérez de lui comme des banalités. Il est au-dessus de tout cela !

Il est tellement vide qu’il ne ressent pas non plus la joie de construire une famille avec vous. Il est dépourvu de joie de vivre, ne trouve aucun plaisir à danser, rire, chanter, jouer ou même vous faire l'amour, car son émotivité est entièrement négative.

  • S’il est un narcissique classique, il peut avoir des colères incontrôlables.

Il devient alors un véritable volcan en éruption, vous agressant sans aucune pitié. Il peut crier et utiliser la violence verbale, émotionnelle, affective, physique et même sexuelle, ainsi que l’infidélité. De plus, il vous harcèle. Ce harcèlement, appelé en anglais « gaslighting » est un véritable décervelage hypnotique. Il vous envoie des messages sournois, répétant des milliers de fois les mêmes mots, phrases, discours et associations d’idées issus de sa réalité déformée. De cette manière, il cherche à vous convaincre d’accepter sa dévalorisation de vous-même. Ce décervelage hypnotique est utilisé aussi par les narcissiques cachés, mas d’une manière plus dérobée.

Quelles sont les conséquences pour vous ?

Lorsque vous êtes exposé(e) à la violence verbale d’un narcissique, votre cerveau synchronise ses ondes cérébrales avec les siennes, et ses agressions verbales finissent par résonner comme une musique à vos oreilles. Vous en faites alors l’introjection. C’est-à-dire que vous incorporez ses messages toxiques et les intériorisez, jusqu’à entrer dans un état de dépersonnalisation et de déréalisation.

La dépersonnalisation signifie devenir un observateur extérieur de sa propre expérience personnelle. La déréalisation signifie se détacher de l’environnement.

Ansi, vous en venez à accepter tout ce que le narcissique vous a fait croire, car vous vous sentez coupable. Vous finissez par lui dire : « Oui, c’est vrai, je ne suis pas correct(e), je ne suis pas ce que je devrais être, je t’ai provoqué. »

« Je fais beaucoup d’erreurs, c’est de ma faute si tu me négliges ou me maltraites, etc. »

  • Le narcissique à une prédisposition à « l’impermanence de l’objet ».

Il est incapable de maintenir un lien affectif stable et fiable avec vous ou avec qui que ce soit d’autre, car il change constamment de point de vue, de sentiments et de comportements. En vous rejetant définitivement, il se sent vertueux, parfait, omniscient et moralement supérieur. Il redevient un dieu à ses propres yeux, tandis que vous incarnez tout ce qu’il méprise.

Cependant, après s’être débarrassé de vous et de l’avatar dévalorisé, il peut encore ressentir le besoin de retrouver un certain équilibre. C’est alors qu’il peut recourir à ce qu’on appelle en anglais le « hoovering », sa relance narcissique.

Il vous propose alors de reprendre la relation. Dans ce cas, il va vous réidéaliser pendant un certain temps. Mais ensuite, il recommencera à vous dévaloriser et à détruire votre intégrité psychologique.

Cependant, s’il ne parvient pas à vous transmettre sa dévalorisation et son traumatisme, il souffre alors d’un sentiment d’anéantissement et d’une mortification. La mortification est un sentiment d’humiliation et de honte toxique enraciné dans la blessure archaïque qu’il porte depuis l’enfance.

Cette mortification s’exacerbe lorsque son orgueil et son délire de grandeur sont bafoués. Il se sent alors dévasté, effondré et extrêmement mortifié, au point d’envisager le suicide. Dans ce cas, il va trouver quelqu’un d’autre pour poursuivre sa compulsion de répétition. Il imposera donc à cette autre personne son fantasme partagé, et non plus à vous.

  • Que se passe-t-il si vous acceptez sa relance narcissique ?

Vous devez savoir que le narcissique souffre d’un complexe d’infériorité. Cela s’explique par l’introjection et l’incorporation des messages dévalorisants et dénigrants que ses parents lui ont renvoyés à travers leurs maltraitances et instrumentalisations.

Ainsi, une coalition de voix dans son esprit lui envoie des messages dévalorisants et anxiogènes, générant son autovictimisation et sa pulsion de mort.

Par exemple, un juge sévère lui répète qu’il est un mauvais objet, qu’il est nul, imparfait, incorrect, inexistant, incompétent, indigne, inadéquat, inutile, inefficace, insignifiant, etc. Ce sont précisément ces introjections qui le maintiennent attaché à sa blessure narcissique et à ses parents de manière fantasmagorique.

Pour retrouver un sens grandiose de son importance, il cherche à vous transmettre son traumatisme. Ainsi, si vous acceptez sa relance, vous devrez de nouveau vous soumettre à ses contradictions, car il ne peut pas se détacher des introjections infantiles qu’il projette sur vous.

  • En réalité, il continue à ressentir son anxiété et sa blessure narcissique.

Pour s’apaiser, il ravive son idéalisation de l’objet interne et de vous. C’est pour cette raison qu’il ne parvient pas à se séparer complètement de vous, même si cela contredit sa folie des grandeurs et son narcissisme. Cependant, il ne peut pas s’en empêcher.

C’est pourquoi il maintient sa compulsion de répétition autour de son fantasme partagé.

Il finit donc par vous harceler à nouveau, vous forçant à endosser le rôle d’une personne malveillante, stupide et mentalement malade.

  • Le narcissique utilise un autre mécanisme appelé « renforcement intermittent ».

En raison de l’ambivalence qui le pousse autant à vous idéaliser qu'à vous dévaloriser, il souffle le chaud et le froid. Il instaure un cycle de punitions où la tension et la violence sont suivies d’apaisement et de gestes très affectueux.

  • Il fusionne avec vous pour ensuite vous rejeter, vous dévaloriser et vous dénigrer.

Il vous couvre d’attentions, puis vous néglige. Il vous complimente, mais déstabilise votre estime personnelle. Il vous offre un foyer, mais reste absent. Il dit vous aimer, mais détruit votre intégrité psychologique. Vous gardez l’espoir que la relation s'améliore, car il y a suffisamment de bons jours pour que vous continuiez à y croire.

  • Ainsi, vous périssez lentement à ses côtés.

Lorsqu’il vous idéalise et se montre aimant, charmant, adorable, drôle, intelligent et utile, vous continuez à vous attacher à lui, oubliant ce qu’il vous a fait endurer. Déstabilisé(e) par cette intermittence, vous en venez à douter de vous-même, croyant que c’est vous qui déclenchez ses réactions, surtout si vous souffrez de dépendance affective. Dans ce dernier cas, vous vous sentez coupable et responsable de ses maltraitances, car, durant votre enfance, vous avez développé ce que la psychologie appelle  « défenses autoplastiques », qui vous poussent à vous sentir fautif (ve).

En raison de ces défenses, vous vous dites que si vous essayez de faire mieux, son amour et son acceptation reviendront. Vous en venez à penser que la cause de sa dévalorisation réside dans vos propres défaillances. Vous perdez confiance en vous, car vous êtes convaincu(e) que tout ce que vous faites n’est jamais assez bien.

  • Pour cesser de vous culpabiliser, vous devez comprendre ceci :

Le narcissique fait de vous sa partenaire uniquement dans le cadre de son fantasme partagé. Dès le début de la relation, il veut que vous soyez sa mère. Il souhaite que vous l’aimiez de manière totale et inconditionnelle, comme une bonne mère. Il vous contraint donc à jouer le rôle d’une figure maternelle pour pouvoir se séparer de sa propre mère. La seule façon pour lui d’y parvenir est de se séparer de vous, afin de devenir son propre maître, un adulte autonome et épanoui. Il doit donc vous dévaloriser et vous rejeter.

Évidemment, il ne deviendra jamais autonome et épanoui s’il continue à se percevoir comme un enfant victime de sa mère et à porter « l’objet interne maman » dans son esprit.

  • Pourquoi le narcissique est-il figé dans cette dynamique interne ?

Dans la dynamique originelle de son histoire personnelle, le narcissique a été dévalorisé et rejeté par sa propre mère, qui ne faisait qu’établir des transactions avec lui. Au lieu de lui offrir un amour inconditionnel, constant et fiable, il a été instrumentalisé, voire maltraité. Maintenant que la matrice de pouvoir a changé et qu’il est devenu la partie forte et puissante, il vous fait subir la même chose, car vous êtes devenu(e) sa mère de substitution. Ainsi, il poursuit sa relation avec sa mère à travers vous.

Il ne vous permet pas de vous séparer de lui, tout comme sa mère ne lui permettait pas de se séparer d’elle. Il vous dévalorise et vous rejette de la même manière que sa mère le faisait lorsqu'il n'était pas à la hauteur ou lorsqu'il tentait de s’en détacher.

En conséquence, il vous dévalorise et vous rejette pour mieux se séparer de vous, sa « mère ». Cela signifie que vous ne pouvez y rien faire. Il est essentiel de le comprendre : ses maltraitances ne sont pas de votre faute, affirme le Professeur Sam Vaknin. Vous n’avez rien fait de mal. Ses comportements ne vous concernent pas.

  • Mais quelle est ma participation à son fantasme partagé ? Vous vous demandez…

Eh bien, etant hypnotisé(e), inconsciemment, vous restez figé(e) dans la phase d’idéalisation et de maternage mutuel, en vous sentant complètement accepté(e). Vous vivez dans un état de régression infantile. Par conséquent, vous ne pouvez pas croire à son changement soudain, insupportable et incompréhensible, particulièrement si  vous souffrez de dépendance affective. Ainsi vous continuez à rêver…

  • En réalité, vous souffrez d’un trouble de stress post-traumatique (TSPT).

La dépendance affective et le TSPT sont deux troubles intrinsèquement liés. Comme les narcissiques, vous avez subi des traumatismes émotionnels qui ont pu entraîner une dévalorisation, une faible estime de soi ou un manque de confiance. Pourtant, vous essayez de donner le meilleur de vous-même et de raviver la relation par votre joie de vivre et votre amour. Cependant, vous êtes incapable de fixer des limites. Vous permettez à votre narcissique de vous contrôler, de vous dominer et de vous blâmer. Vous vous suradaptez à ses abus par peur de l’abandon, ainsi que par votre besoin de fusion et de vous structurer à ses côtés.

  • Votre équilibre interne et émotionnel dépend donc de votre narcissique.

Pour cette raison, vous faites de lui votre gourou, votre maître, ou même votre bourreau. Malgré ses comportements, vous lui donnez tout ce qu’il vous demande, implicitement ou explicitement. Vous devenez sa mère, sa servante, sa poupée sexuelle et la source de sa provision narcissique. Vous travaillez dur pour lui, vous vous occupez de ses besoins compulsifs ainsi que de ses besoins fondamentaux.

Vous vous dévouez entièrement à lui, créant ainsi l’illusion d’une solidarité, d’une complicité ou d'une intimité dans votre couple, alors qu’il agit en sens inverse.

  • En acceptant tout ce que vous lui offrez, il vous exploite.

Par exemple, il accepte que vous mettiez votre maison à sa disposition si vous en possédez une. Ou bien, que vous preniez en charge ses dépenses, achetiez ses vêtements, payiez les restaurants et divertissements, que vous lui offriez des cadeaux coûteux comme les voiles de son bateau. Il peut aussi vous amener à régler ses dettes, en plus de faire les courses, cuisiner les repas, nettoyer la maison, etc.

  • Non seulement il ne ressent aucune gratitude, mais il fait de vous son otage.

Il vous pousse à vous éloigner de votre famille et de vos amis. Il ne vous encourage pas à vous entourer d’un cercle d’amis, car lui-même n’en a pas. Vous êtes donc isolé(e), car il ne s’intéresse absolument pas à ce que vous ressentez et reste indifférent à ce que vous vivez avec lui. Pour lui, vous n’êtes qu’un déchet ; il ne vous voit tout simplement pas !

C’est ainsi qu’il contrôle la relation et obtient sa provision narcissique. En vous traitant de cette manière, il se sent omniscient, omnipotent et supérieur.

Voici une courte liste de ce qu’il peut vous faire :

  • Négligence et abus psychologiques : Il vous néglige et utilise le mépris, le harcèlement, les moqueries, la coercition, la violence, l’humiliation et les brimades pour vous détruire.

  • Justification de ses abus : Il justifie ses comportements répétitifs en se positionnant comme votre victime, se sentant ainsi légitimé à vous maltraiter et à vous ignorer.

  • Refus de reconnaître ses torts : Il n’accepte pas vos protestations lorsque vous évoquez ses comportements factuels. Il retourne alors les situations en sa faveur et contre vous.

  • Invalidation de vos émotions : Il invalide vos émotions, en particulier votre colère légitime, et vous fait douter de vous en minimisant la gravité de ce que vous vivez à ses côtés.

  • Utilisation de vos confidences contre vous : Il se sert des confidences que vous lui avez faites pour vous blesser.

  • Attaques personnelles : Il évoque une maladie mentale pour vous traiter de folle (ou de fou).

  • Réponses cruelles à vos émotions : Si vous pleurez à cause d’une phrase blessante, il peut répondre : « Va te faire soigner. Je ne suis pas ton infirmier psychiatrique. » Ou encore : « Tes larmes me tombent dessus comme la pluie sur les plumes d’un canard. »

  • Contrôle passif-agressif : Le narcissique caché, passif-agressif, vous contrôle par la frustration constante, l’opposition, le désintérêt sexuel, l’indifférence glaciale et le traitement silencieux. Il vous empêche de vous exprimer.

  • Abus sexuels : Le narcissique somatique vous blesse par la sexualité sadique qu’il vous impose, entre d’autres comportements cruels.

Ces comportements génèrent en vous une souffrance insupportable.

Vous ressentez l’agonie d’être constamment nié(e). Mais en raison de votre fragilité psychologique et de votre peur de l’abandon, vous restez dans cette situation intolérable, qui ne fait que détruire davantage votre intégrité psychique.

Identifié(e) à votre « personnage » dépendant, vous continuez à jouer le rôle de mère, de souffre-douleur, de domestique, d’esclave, de victime et d’objet exploitable à volonté. Votre suradaptation à son abus, est proportionnelle à votre incapacité à fixer vos limites et à répondre à vos besoins fondamentaux d’amour, de respect et d’attention.

  • C’est le résultat de votre trouble de stress post-traumatique TSPT.

Si, enfant, vous avez eu un parent narcissique, vous avez fait l’introjection et l’intériorisation de sa violence. Vous avez incorporé et internalisé son absence, ses jugements, ses insultes et ses maltraitances. Hypnotisé(e) par ces introjections, vous en venez à vous négliger, à vous ignorer, à vous nier ou à vous détruire, car dans votre esprit, vous restez cet enfant toujours attaché à ce parent, à cet objet interne persécuteur et idéalisé.

  • Actuellement, vous reproduisez le même schéma avec votre narcissique.

En état de régression, vous faites l’introjection de son image en tant qu’objet persécuteur idéalisé. Vous ruminez ses messages dénigrants, intégrant ainsi son programme de destruction de votre intégrité psychique. Vous en venez à douter de vous-même, à vous dire que vous êtes malade mental(e), que vous perdez la tête, que vous n’auriez pas dû exprimer vos émotions, que vous auriez dû vous taire. Vous invalidez vos émotions et pratiquez ainsi un décervelage hypnotique contre vous-même !

  • Comment fonctionnent vos défenses autoplastiques ?

Puisque vous avez développé des défenses « autoplastiques » au sein de votre famille dysfonctionnelle, en particulier si vous avez subi l’emprise d’un parent narcissique, vous vous sentez coupable des traitements que votre narcissique vous inflige. Vous vous sentez coupable de la rage qu’il déverse sur vous, ainsi que de tout ce qui se passe dans vos interactions. Ne pas reconnaître que cette culpabilité trouve son origine dans votre enfance, vous empêche de respecter vos besoins fondamentaux, ainsi que vos frontières psychoaffectives. Mais même si vous les respectez, le narcissique ne les accepte pas. La seule solution est donc de le quitter. Sinon, vous devenez victime consentante de son abus narcissique.

  • Que se passe-t-il si vous êtes une dépendante affective plutôt « active » ?

Vous décidez de trahir le narcissique. À ce stade, vous ressentez le besoin de rétablir votre estime de soi et votre équilibre. Vous envisagez de poser un acte de défi et d’indépendance. L’infidélité devient pour vous une acte symbolique, une tentative de restaurer votre dignité, de récupérer votre pouvoir, votre féminité, ou votre masculinité. Vous cherchez à racheter l’être humain que vous êtes. Avoir des rapports sexuels avec quelqu’un d’autre peut sembler être une façon de vous revaloriser. Vous essayez ainsi de vous débarrasser des miasmes que cette relation toxique a engendrés. Et même si vous ne passez pas à l’acte, l’idée vous traverse l’esprit.

  • Cependant, l’infidélité collusoire est une stratégie typique des narcissiques.

Le narcissique vous pousse à le trahir, car vous n’êtes pour lui que la mère dont il doit se séparer. Il vous incite à le quitter par son absence et ses maltraitances. Vous tombez ainsi dans le piège de l’ « infidélité collusoire ».

Par exemple, le narcissique cérébral vous pousse à bout avec son désintérêt pour les rapports sexuels. Il veut voir jusqu’où il peut aller avant que vous ne craquiez. Vous finissez par le trahir. Cependant, il se sent omniscient, car il pense contrôler vos actions, et il se perçoit comme moralement supérieur parce qu’il reste « fidèle ».

Cinquième phase : négociation et deuxième type d’abus

Si les quatre phases précédentes ont duré longtemps, la cinquième phase pourrait être plus courte. À ce stade, vous ressentez le besoin pressente de restaurer l’équilibre entre vous et le narcissique. Vous souhaitez lui faire comprendre que ce que vous vivez à ses côtés est insupportable. Vous proposez des alternatives, tentez de négocier, de communiquer, d’établir un accord avec lui. Vous décidez de poser vos conditions et de lui demander de changer.

Cependant, le narcissique ne peut pas vous écouter, car il vit dans le déni de sa psychopathie. Il déteste vos demandes, et encore plus vos plaintes.
Lorsque vous essayez de négocier, il passe au deuxième type d’abus, marqué par une augmentation de son contrôle. Cela se manifeste par son rejet constant. De manière délibérée, il vos abuse sur les plans psychologique, émotionnel, sexuel et financier. Il devient de plus en plus agressif et absent, refuse de communiquer, car il ne vous supporte plus et cherche à vous éliminer de sa vie.

  • Dans cette cinquième phase, la violence du narcissique devient consciente.

Cependant, il ignore qu’elle est le reflet de son conflit non résolu avec sa mère. S’il a un profil antagoniste classique, sa violence verbale et physique s’exacerbe.
Ses punitions s’intensifient, et il devient cyniquement agaçant, irritant et très sadique.
Il projette sur vous sa stupidité, ses faiblesses, ses peurs et sa dévalorisation à travers sa rage destructrice. Sa sexualité devient sadique, et en plus, il vous trahit.

Il vous néglige, ne vous accorde aucune attention ni aucun crédit pour votre présence dans sa vie, ou pour votre constance dans la relation. Il est indifférent à votre amour et à votre solidarité. Donc il refuse toute tentative de négociation.
Vous devenez encore plus la cible de ses messages blessants, de ses reproches et de ses punitions terribles, qu’elles soient verbales, physiques, sexuelles, psycho émotionnelles ou financières. Vous vivez donc dans l’agonie d’être constamment nié(e).

  • Le narcissique caché, passif-agressif, n’est pas moins sadique.

D’apparence tranquille, il est extrêmement absent et vous impose sa rage passive.
Il contrôle la relation en vous frustrant constamment par son opposition, sa distance émotionnelle, son mutisme, et l’invalidation de vos émotions, de vos désirs et de vos besoins légitimes. Il évite toute communication significative avec vous.

Il vous rejette constamment par le traitement silencieux, ne vous remarque pas, ne vous regarde pas, ne vous écoute pas, et ne communique pas avec vous.
Si vous le soutenez économiquement, il ne reconnaît pas vos efforts ou vos attentions. Il ne perçoit pas non plus votre fatigue, car il est dépourvu d’empathie.
Il vous punit par une indifférence glaciale, par ses attitudes méprisantes et son refus de communication. Il vous laisse ainsi dans un isolement total.

Sans aucune pitié, il vous tourne le dos et se retire dans ses activités, son travail, ou devant l’écran de son ordinateur pour s’amuser et rêver.
Il vous laisse seule à la maison, vous ignorant complètement. Vous ressentez clairement qu’il n’y a aucune intimité ni complicité possible, car il ne s’abandonne pas à vous.
En fait, il est attaché par un fil invisible au fantasme de sa mère. À ce sujet, je vous recommande de visionner le film « The Phantom Thread », réalisé par Paul Thomas Anderson avec Daniel Day-Lewis et Vicky Krieps. C’est poignant.

  • Des décennies de souffrance remontent à la surface de votre conscience.

Parce que vous aimez le narcissique et que vous vous sentez très attaché(e) à lui, ses comportements déclenchent en vous des déferlements émotionnels intenses. Mais lui, sans cœur et dépourvu d’empathie, ne vous embrasse pas, ni ne vous console.

Si votre dépendance affective est très profonde et que vous dépendez financièrement de votre agresseur, vous continuez à vous suradapter à lui. Puisqu’il ne répond pas à vos tentatives de négociation, vous devenez très émotif (ve). Cependant, vos explosions émotionnelles ou vos protestations légitimes ne font que lui prouver que vous n’êtes pas la personne qui lui convient. En conséquence, les violences qu’il utilise pour vous éliminer de sa vie se manifestent de manière de plus en plus ouverte. Cette situation insupportable réactive vos blessures du passé et intensifie votre souffrance.

Vos signes de détresse dans cette phase peuvent être les suivants :

  1. Vous doutez de vous-même et avez perdu toute confiance en vous.

  2. Vous êtes incapable d’exprimer vos besoins légitimes et de vous affirmer.

  3. Vous vous éloignez de votre environnement, de votre famille et de vos amis, car vous avez honte et préférez vous cacher.

  4. Vous êtes donc isolé(e), sinon extérieurement, du moins intérieurement, car rempli(e) de honte, vous n’osez pas vraiment parler de ce qui se passe dans votre couple.

  5. Vous renforcez la croyance qui gouverne votre vie depuis l’enfance, vous convainquant que vous êtes incorrect(e), insuffisant(e), nul(le) ou indigne d’être aimé(e).

  6. Vous sabotez votre activité, votre carrière ou votre vie professionnelle.

  7. Vous mettez votre vie de côté pour plaire à votre narcissique et répondre à son programme de destruction, car vous êtes hypnotisé(e) par lui.

  8. Vous avez peur de lui, marchant sur des œufs par crainte de ses réactions.

  9. Vous vivez dans le déni de ce qui se passe, espérant qu’un jour il changera ou acceptera de faire une thérapie.

  10. Vous commencez à développer des symptômes psychosomatiques. Vous sombrez dans la dépression ou vous vous anesthésiez, prenant des pilules et devenant comme un zombie. Vous vous ignorez plus que jamais et vous vous négligez.

  • Finalement, vous vous réveillez du cauchemar !

    Vous prenez conscience de l’enfer dans lequel vous vous trouvez. Vous vous rendez compte de l’instrumentalisation du narcissique, du rôle que vous avez joué à ses côtés et peut-être du rôle que vous avez joué également auprès de vos parents.

Vous comprenez que les comportements de votre narcissique sont extrêmement toxiques et que vous ne pouvez pas continuer à souffrir de son abus. Vous voyez clairement que cette relation ne répose sur aucune réciprocité et ne génère aucun sentiment d’amour, de complicité ou de bien-être. Votre bonne volonté se fragilise. Vous admettez que, depuis le début, cette interaction a été sordide, une source croissante de peur et de souffrance.

Sixième phase : la destruction du fantasme partagé

Cette phase peut progresser très rapidement. Elle se caractérise par l’émergence d'un désir de vengeance de votre part, un désir de mortifier le narcissique.
Vous ressentez une colère légitime. Frustré(e) et sous l’impulsion de la colère, vous défiez son arrogance et souhaitez lui faire du mal.
Vous ressentez le désir de le blesser, de l’humilier, de lui faire comprendre qu’il ne compte plus pour vous. C’est peut-être la première fois que vous éprouvez une colère si dévorante et un désir de vengeance.
Vous vivez la contagion de son émotivité négative, car vous avez perdu votre joie de vivre. Vous confrontez le narcissique : vous lui dites avec hargne qu’il est malade, fou, sadique, qu’il est un pervers narcissique, et que vous ne pouvez plus tolérer ses comportements et sa rage narcissique.
Mais cela ne l’atteint pas, car c’est précisément ce qu’il recherche. Puisqu’il est sadomasochiste, il vous pousse à l’agresser, afin de mieux justifier son rejet.

  • Par votre agression, vous lui offrez l’occasion de se poser en victime.

Vous lui envoyez alors des messages dénarcissisants. L’humiliation est insupportable pour le narcissique, surtout lorsqu’il vous dévalorise. C’est la punition la plus terrible que vous puissiez lui infliger, car il souffre d’un complexe d’infériorité. Lorsque vous mettez en lumière ses insuffisances et sa psychopathie en lui adressant des messages dénarcissisants, il se sent terriblement dénigré.

Attention ! Vous pouvez fragiliser ses défenses bien plus que vous ne l’imaginez.
Bien qu’il puisse se sentir déstabilisé pendant un bref instant, il vous attaquera très violentent par la suite. Cette fois, il peut passer à l’acte physiquement.

  • Le désir de vengeance du narcissique devient conscient.

Son fantasme partagé, autrefois si important pour lui, touche à sa fin. Il ne peut plus supporter vos émotions, vos protestations chargées de colère, vos pleurs ou votre manière de le confronter. Son désir de vengeance devient alors pleinement conscient. Cependant, sa rage contre sa mère d'origine reste enfuie dans son inconsciente. Il veut vous faire souffrir ; il veut vous rendre fou (folle). Il est déterminé à intensifier ses punitions et à orchestrer votre destruction. Il souhaite votre mort !

Son « faux self » vous hait, vous déteste et vous exècre, car vous êtes devenu(e) la source de son déplaisir, disait Sigmund Freud.

  • Êtes-vous une personne masochiste ou un(e) saint(e) hyperempathique ?

Si c’est le cas, il est crucial de comprendre votre dynamique interne. Si, malgré l’abus narcissique que vous subissez, vous ne quittez pas votre narcissique, ne le trahissez pas, ni ne l’agressez, et que, au contraire, vous continuez à l’aimer ou à vous occuper de lui, cela peut signifier que vous êtes masochiste. Ou bien, il se peut que vous n’avez pas les ressources nécessaires pour partir. Ou encore, vous avez peur de vivre et de vous prendre en charge vous-même. Ou bien, vous êtes un(e) saint(e) hyperempathique. Dans ce dernier cas, vous entretenez un délire de grandeur. Mais le narcissique vous déteste dans les quatre cas, car vous l’empêchez de se séparer de vous. Il redouble donc sa violence. Par conséquent, vous risquez de tomber dans une dépression très grave, surtout si vous êtes isolé(e), ce qui est souvent le cas des victimes de narcissiques.

Les signes de détresse dans cette phase peuvent être les suivants :

  1. Vous entrez dans un état de dépression profonde.

  2. Vous faites l’introjection de son absence psychoaffective, ce qui vous déchire.

  3. Vous pensez souvent à le quitter, mais au lieu de passer à l'acte, vous pleurez ou résistez.

  4. Vous vous enfermez dans une bulle, et peut-être commencez-vous à penser souvent à la mort, voire au suicide.

  5. En état de dépression, vous ruminez les souvenirs de ce bébé qui vous aimait, vous idéalisait et vous maternait, alors qu’il est devenu un véritable vampire.

  6. Vos sentiments de honte et la peur de parler aux autres de ce qui se passe réellement dans votre couple persistent, vous poussant à vous isoler davantage.

  7. En état de choc, vous ne parvenez pas à envisager vos ressources ou d’autres solutions, car vous vous sentez déchiré(e) et anéanti(e).

  • À moins de théâtraliser votre souffrance, vous sombrez dans la dépression.

En entrant dans le cimetière du fantasme partagé d’un narcissique, vous avez renoncé à vous-même et à votre propre vie. Vous lui avez offert votre autonomie et votre efficacité personnelle. Dès l’instant où vous avez embrassé son délire de grandeur, il a assassiné votre joie de vivre et l’amour que vous ressentiez dans votre cœur. Il a écrasé votre enthousiasme. Votre « moi souffrant » languit d’amour, et votre mémoire rejoue sans cesse le scénario où votre narcissique semblait vous aimer. Votre blessure d’amour est désormais une déchirure à vif, confirmant votre personnage émotionnellement dépendant. Vous ressassez l’abandon, la solitude, la trahison, l’humiliation, l’injustice et le manque d’amour que vous avez vécus avec lui, tout en ruminant également le scénario traumatique de votre enfance.

  • Où votre attention se focalise-t-elle ?

Lorsque vous vous auto-hypnotisez en évoquant ces images et que vous vous identifiez à l’observateur qui les contemple, vous vivez dans le passé, non dans le présent. Vous ne savez pas vraiment qui vous êtes. Votre attention se focalise sur un « moi souffrant » et sur son enfer, composé de doutes, de manque d’amour de vide intérieur et de perte. Lorsque cet enfer devient votre seule réalité, vous pourriez envisager le suicide.

Il est donc essentiel de comprendre que vous avez été victimisé(e) non seulement par un pervers narcissique, mais aussi par votre « moi souffrant », qui peut être aussi impitoyable que lui. Il est fondamental d’apprendre à utiliser des outils qui vous permettront d’écouter la voix de votre être authentique et de quitter le rôle de victime.

  • De son côté, le narcissique dramatise sa rage.

En cherchant à obtenir un triomphe symbolique sur la mère que vous représentez pour lui, il peut devenir très violent et éprouver une extase en vous voyant souffrir, même s’il se rend compte que vous êtes déprimé(e). Il fait tout pour vous rendre fou (folle) et vous pousser à l’autodestruction.

  • C’est ainsi qu’il s’accroche à son sentiment d’importance.

Il se sent supérieur et croit jouir d’une excellente santé mentale en comparaison avec la vôtre. Il vous condamne et vous élimine de son cercle familial et social, sans aucun remords. Pendant que vous périssez, il se sent euphorique, radieux et plein d'énergie ! C’est pourquoi le Professeur Sam Vaknin déclare : « Votre souffrance est sa guérison, et votre crucifixion, sa résurrection. »

Septième phase : le rejet final

Cette relation toxique se termine lorsque le narcissique vous expulse de sa vie parce que vous ne le satisfaites plus, n’étant plus la source de sa provision narcissique. Il fait preuve d’un sadisme extrême, car il se perçoit comme votre victime.

Donc, il vous traite avec une cruauté inhumaine. Vous vous retrouvez confronté(e) à un mur de déni, d’insensibilité et d’arrogance. Lors de la séparation, il vous élimine de sa vie et vous efface comme on supprime un document d’un clic sur un ordinateur, car il ne ressent aucun amour.

Si c’est vous qui partez, il ne se soucie pas de votre situation financière, sociale ou professionnelle, même si vous avez des enfants ensemble ou que vous l’aviez maintenu économiquement pendant des années. Il vous accuse, implicitement ou ouvertement, de l’avoir quitté(e), alors que c’est lui qui vous a poussé(e) à le faire.

  • Il ne fait le deuil de personne.

Il vous a déjà oublié(e) pendant que vous faites votre propre deuil. Vous êtes interchangeable, et il trouvera rapidement une nouvelle personne idéale pour continuer sa compulsion de répétition et son fantasme partagé.

  • Le narcissique a développé des défenses appelées « alloplastiques ».

Contrairement à vos défenses « autoplastiques » qui vous font vous sentir coupable si vous êtes dépendant(e) affectif(ve), le narcissique a développé ces défenses alloplastiques durant son enfance pour s’adapter aux souffrances vécues au sein de sa famille dysfonctionnelle.

En raison de ses défenses, il ne se sent jamais responsable ou coupable de quoi que ce soit. Au contraire, il détourne les événements à son avantage et jette sur vous le blâme.

  • Lorsqu’un narcissique se croit votre victime, il s’arroge tous les droits sur vous !

La psychologue belge Véronique Timmermans déclare : « Notre société produit des narcissiques à qui l’on apprend que le statut de victime confère du pouvoir. »

Par conséquent, lors de la séparation, le vôtre n’hésite pas à vous dénigrer dans votre cercle familial et social. Il convainc sa famille, la vôtre et vos amis, si vous en avez, que vous êtes un(e) malade mental(e). Il oublie vos sacrifices, tout ce que vous lui avez donné, et toutes les bonnes choses que vous avez partagées ensemble. Il se fabrique ainsi la certitude de ne rien vous devoir et s’octroie tous les droits sur vous !

Par exemple, s’il vous doit de l’argent, il vous fait signer un document affirmant qu’il ne vous doit rien. Si vous signez, c’est parce que vous avez peur de lui. Ainsi, il ne vous remboursera jamais, car, se croyant victime, il s’autorise à vous voler. Son statut de victime donne un sens à sa vie. Son narcissisme et sa victimisation ne font qu’UN.

  • À ce moment, votre état de choc ne doit pas être minimisé.

Il est réel, il est organique. Vous sentez votre corps comme s’il était en contact avec un câble électrique, ou bien vous n’arrivez pas à dormir. Vous souffrez de stress post-traumatique, vous êtes déprimé(e) et ressentez peut-être envahie par une colère croissante, une honte toxique insupportable, ou une immense culpabilité.

  • Pensez à vos ressources !

Cherchez de l’aide, parlez avec vos amis, votre famille, et consultez un médecin. Avec bienveillance, confrontez la douleur d’avoir été instrumentalisé(e), dévalorisé(e), rejeté(e), utilisé(e), abandonné(e), trompé(e), trahi(e), maltraité(e), humilié(e), dominé(e), contrôlé(e), et traité(e) injustement. Envisagez de commencer une thérapie avec un professionnel. Surtout, pratiquez la Déshypnose Identitaire que je vous propose dans mon cours.

  • Parlez avec un bon avocat

De la même manière qu’il existe toujours un antidote à un poison, il existe toujours un remède à une situation empoisonnante.

Le divorce est considéré comme l’un des événements les plus traumatisants pour les enfants, mais divorcer d’un narcissique peut être très salutaire pour les enfants. Cherchez de l’aide, parlez avec un avocat qui puisse vous guider vers une procédure adaptée à votre situation particulière. Prenez le temps nécessaire pour préparer le divorce ou la séparation. Mais ne restez pas figé(e) dans une zone de confort qui ne fait qu’ajouter de la souffrance à votre douleur.

  • Utilisez la dérision !

Voici une petite blague de Sam Vaknin : « La princesse qui embrasse un crapaud le transforme en prince. La femme qui embrasse un prince ostentatoire découvre avec horreur qu’il n’est même pas un crapaud ! »

  • Ce que vous vivez est un effondrement réellement salutaire.
    C’est l’opportunité que vous offre la vie pour vous réveiller définitivement de votre hypnose identitaire ou de votre dépendance affective. L’éveil implique d’évoluer vers votre autonomie d’adulte et d’apprendre à écouter la voix de votre être authentique.

Qu’est-ce que l'amour ?

Le professeur Sam Vaknin déclare :

« L’amour exige le respect de sa propre altérité, ainsi que de celle de l’autre.
C’est une séparation féconde et non une fusion stérile fondée sur la dépendance ou sur la régulation émotionnelle et l’équilibre personnel à partir de l’utilisation de l’autre.
L’amour est synonyme de croissance personnelle et de maturité, et non d’infantilisation au stade du bébé. La personne qui vit en état régressif entretient des fantasmes destructifs, comme le fantasme partagé.
L’amour est également le triomphe du discernement et de la sagesse sur les fantasmes infantiles et sur les fausses croyances de soi. »

  • Alors, consacrez votre précieuse vie à évoluer.

Le grand poète Rūmī disait :

« Votre tâche n’est pas de chercher l’amour,
mais de découvrir et de démanteler toutes les barrières
que vous avez érigées contre l’amour. 
»