La déshypnose des objets internes

8 oct. 2024

Vous êtes-vous déjà demandé ce que sont vos « objets internes » et comment vous les utilisez pour vous hypnotiser ? Comment vous libérer des « fixations mentales » envahissantes et intrusives que vous prenez pour réelles ?
La réponse à ces questions pourrait transformer votre vie.
Cet article s’appuie sur ma connaissance des états hypnotiques et sur les enseignements du Professeur Sam Vaknin à propos des introjections.

  • Si vous ressentez le besoin ou l’urgence de déconstruire les schémas mentaux répétitifs qui vous bloquent, cet article est pour vous.

Introduction

Que sont exactement vos « objets internes » et comment les utilisez-vous pour vous auto-hypnotiser en croyant à leur réalité ?

Peut-être avez-vous expérimenté des pensées obsessionnelles ou intrusives à propos d’une personne dont vous aimeriez attirer l’attention et l’amour, ou dont vous souhaiteriez vous débarrasser mentalement, sans y parvenir.

  • Si c’est le cas, cela signifie que vous avez transformé cette personne en un « objet interne ».

  • En ayant fait de cette personne un « objet interne », vous n’aimez ni ne détestez réellement cette personne.

  • Vous aimez ou détestez la représentation que vous vous en faites, qui n’est pas la personne en soi.

Comprendre ce phénomène hypnotique transformera définitivement votre vie

Les « objets internes » sont des représentations mentales et psycho-émotionnelles que nous formons à partir de nos expériences avec les autres, particulièrement avec les personnes qui ont une influence significative sur nous, comme nos parents, partenaires intimes, nos enfants et nos amis proches.

En psychologie, notamment dans la théorie psychanalytique et la théorie des relations d’objet, il est prouvé que vos « objets internes » jouent un rôle clé dans votre manière de penser, de ressentir et d’agir en relation avec les autres.

Autrement dit, vos « objets internes » influencent vos comportements, vos attachements émotionnels, et même vos croyances sur vous-même et sur le monde qui vous entoure. Pourquoi ? Parce que vous vous auto-hypnotisez en les considérant comme réels.

Le concept d’auto-hypnose entre en jeu lorsque vous confondez vos « objets internes » avec les personnes qui se trouvent dans la réalité objective.

  • Hypnotisé(e) par cette confusion, vous réagissez émotionnellement à vos représentations mentales comme si elles étaient réelles. En le évoquant vous pouvez avoir des pensées répétitives et envahissantes, ainsi que des comportements qui ne correspondent ni à la réalité présente.

  • Par exemple, vous pourriez vivre dans un état de révolte ou de soumission envers votre figure maternelle, qui ‘est aujourd’hui plus qu’un « objet interne ».

Cela nous amène à considérer le transfert.

Le transfert de vos objets internes

Le transfert consiste à déplacer un de vos objets internes sur quelqu’un. Par ce transfert, vous commencez à traiter cette personne non pas comme elle est, mais comme la personne qu’elle vous rappelle.
Par exemple, lorsque vous transférez l’image de votre mère sur quelqu’un, cela signifie que vous régressez à un stade infantile. Vous commencez alors à traiter cette personne comme si elle était votre mère, ou bien, vous attendez d’elle qu’elle vous traite comme la mère que vous auriez voulu avoir.

  • Le transfert est un phénomène auto-hypnotique, très désorientant pour la personne qui en fait l’objet. Il comporte des éléments de fantaisie et de rêverie à l’état de veille.

Par ces processus d’auto-hypnose, vous réinventez les autres

Pour mieux comprendre la confusion entre objets internes et externes, ainsi que l’hypnose que cette confusion produit, prenons l’exemple d’une personne que je vais appeler Marie.

  • Pour Marie, qui n’a jamais été vraiment vue, aimée ou acceptée par sa mère narcissique, l’homme qu’elle vient de rencontrer devient son « objet interne ».

  • En ayant des gestes protecteurs et attentionnés envers elle sur le lieu de travail, il l’a plongée dans un état hypnotique : celui de l’idéalisation et de la projection d’un paradis fantasmé, où elle serait toujours protégée par lui, sur lequel elle transfère l’image de la mère qu’elle aurait voulu avoir.

  • En fait, elle a pris une photo mentale de lui et a créé une image instantanée.

  • Ensuite, elle a introjecté cette image ou représentation, la prenant pour réelle.

  • Puis, elle s’est identifiée à cet « objet interne », qui est purement mental, au point de tomber amoureuse de lui, d’une personne qu’elle ne connaît pas vraiment.

  • Maintenant qu’elle se rend compte que cet homme ne s’intéresse pas vraiment à elle, elle souhaite cesser de l’aimer, mais n’y parvient pas.

  • En fait, elle n’aime que l’image qu’elle se fait de lui, et surtout, elle aime ce qu’elle imagine pouvoir vivre à ses côtés. Mais ce n’est qu’un rêve.

  • Elle est frustrée parce qu’elle ne peut pas imposer ses désirs imaginaires à la réalité.

La question s’impose : qui pense, ressent et agit ainsi ? Est-ce la Marie adulte, ou la petite fille qui cherche à contrôler quelqu’un à travers un attachement illusoire, comme elle l’a fait avec sa mère pour assurer sa survie lorsqu’elle était enfant ?

Premier principe à retenir concernant l’auto-hypnose

  • En vous identifiant à vos représentations mentales issues du passé, votre perception du monde et de vous-même se déforme, entraînant une distorsion dans la manière dont vous traitez les autres et dont vous appréhendez la réalité du moment présent.

  • Comme le disait mon professeur de déshypnose Stephen Wolinsky : « L’enfant du passé hypnotise l’adulte d’aujourd’hui. »

L’identification à l’enfant intérieur

La régression d’âge vous fait réagir comme si vous étiez un enfant. À ce moment-là, votre identité est celle d’un enfant.
Ce « moi » d’enfant, est constitué de mécanismes défensifs qui se déclenchent automatiquement face aux situations stressantes de votre vie. L’un de ces mécanismes est la projection de vos fantasmes infantiles sur les autres.
Cela vous empêche d’agir en adulte face aux défis que vous rencontrez, ainsi qu’aux traumatismes non résolus de votre enfance.

  • Identifiée à l’enfant du passé, votre perception du monde et de vous-même est altérée.

  • Vous transférez vos objets internes sur les autres, en particulier les figures parentales que vous avez introjectées.

  • Vous vivez dans un état de soumission ou de révolte envers le parent qui vous a maltraité, ce qui vous empêche d’agir en accord avec vous-même, vos besoins d'adulte et vos limites en temps présent.

  • Vous attendez des autres qu’ils vous aiment, vous valorisent et vous rendent heureux(se), comme c’est le cas chez les dépendants affectifs. Ou bien, si vous souffrez de narcissisme pathologique, vous attendez qu'ils vous accordent de l’attention et vous admirent pour vous sentir exister, car vous vous sentez vide.

  • Vous êtes devenu(e) dépendant(e) de l’amour ou de la reconnaissance des autres.

  • Vous vous oubliez, et vous ne savez pas qui vous êtes réellement ni ce que vous voulez.

Reconnaître cela est essentiel pour commencer votre chemin vers la déshypnose.

Vos états hypnotiques

La fixation de votre attention sur un ou plusieurs objets internes génère des états hypnotiques tels que la régression d’âge, la confusion, l’anxiété, le catastrophisme, la dissociation, l’amnésie, le monologue intérieur, l’idéalisation excessive de quelqu’un, ou encore le blocage, c’est-à-dire le refus de prendre conscience de ce qui se passe réellement dans votre psychisme et dans le monde extérieur.

  • Ces états hypnotiques, expliqués par Stephen Wolinsky dans son livre intitulé Ni ange ni démon, vous enferment dans des schémas mentaux répétitifs et inconscients, qui affectent profondément votre manière de vivre et d’interagir avec les autres.

L’observateur de représentations mentales

Il faut savoir que vos images, représentations et objets internes ne pourraient exister sans un mécanisme d’observation dédié à leur création et leur contemplation.

Le mécanisme de l’observateur est un élément essentiel dans la formation des représentations mentales à l’état de veille. Il en va de même dans vos rêves : vous ne pourriez pas évoquer les images d’un rêve sans qu’un observateur ne les ait créées.

Le mécanisme de création et d’observation des images est totalement inconscient, même s’il a toujours été présent depuis l’enfance. Nous l’appelons : l’observateur.

  • Ce mécanisme inconscient vous pousse à focaliser votre attention, par exemple, sur l'image de la personne que votre « observateur » transforme en « objet interne ».

  • Une fois que cette image mentale est introjectée et intériorisée, elle envahit votre esprit.

  • Vous ne percevez donc plus cette personne telle qu’elle est réellement, mais comme une image qui vous appartient ou fait partie intégrante de vous-même, alors qu’il ne s’agit que d’une construction mentale.

L’observateur fonctionne comme un miroir

Il ne se contente pas de capter l’image de l’objet externe que vous avez introjecté, mais il reflète également votre propre image ainsi que celle de l’« observateur » lui-même.

Ces trois éléments — l’observateur, votre image, et celle de l’objet externe devenu votre objet interne — interagissent de manière si étroite qu’ils deviennent indissociables dans votre esprit.

  • Si votre image est celle d’un petit garçon ou d’une petite fille, vous en venez à confondre ces trois reflets avec la réalité : l’observateur, l’image d’être un enfant, et celle de l’objet externe devenu votre objet interne.

  • Cette confusion constitue en soi le processus de l’auto-hypnose.

  • Vous vous retrouvez alors piégé(e) dans une réalité mentale illusoire, déformée par les reflets du miroir que crée l’observateur.

Cependant, votre être authentique n’est pas fragmenté en plusieurs parties, contrairement à votre psychisme. Si vous cessez de vous identifier à l’observateur et aux images qu’il crée et contemple, votre esprit deviendra bien plus paisible et vous serez davantage ancré(e) dans l’instant présent.

L’objet primaire : une mère adulte

L’ « objet primaire » fait référence à l’image de votre mère, qui a joué un rôle essentiel dans le développement de votre structure psychique.
Si votre mère était nourricière, elle incarnait un amour constant et fiable, devenant une source de réconfort, de soutien et de sécurité pour l’enfant que vous étiez.
Elle répondait à vos besoins émotionnels et physiques de manière attentive et bienveillante.
Si elle était véritablement adulte et autonome, elle vous offrait un cadre sécurisant.
Elle fournissait non seulement la nourriture corporelle, psychoaffective et émotionnelle, mais aussi des limites claires et sécurisantes, nécessaires pour vous permettre de progresser vers l’autonomie. Son amour est ainsi devenu une boussole intérieure, vous guidant pour affronter les défis de votre vie.

La mère dysfonctionnelle : une mère infantile

Dès l’enfance, nous créons des objets internes pour assurer notre survie psycho-émotionnelle. Par exemple, l’enfant intériorise la représentation de sa mère afin de se protéger de l’abandon, transformant cette figure en un « objet interne » qui, dans son esprit, ne peut pas l’abandonner. Cela est tout à fait normal pour un bébé et une jeune enfant.

Cependant, lorsqu’une mère, supposée adulte, fait de son enfant un « objet interne », comme si elle était un bébé cherchant à se rassurer en l’instrumentalisant, l’enfant se retrouve piégé dans la réalité virtuelle que sa mère lui impose, l’empêchant ainsi de s’individualiser et de devenir autonome.

  • Les mères infantiles sont dysfonctionnelles, car elles instrumentalisent et maltraitent leur enfant en le transformant en objet de leurs propres besoins émotionnels et affectifs.

  • Par exemple, les mères souffrant de trouble de la personnalité limite (borderline), de paranoïa ou de dépression peuvent avoir du mal à répondre aux besoins émotionnels de leurs enfants.

  • D’autres parents encore, atteints de trouble de la personnalité narcissique, tendent à ignorer les besoins psycho-émotionnels et les limites de leurs enfants. Ils les contrôlent, les instrumentalisent et les maltraitent, entravant ainsi leur individualisation et leur processus d’évolution vers l’autonomie, car ils sont émotionnellement absents.

Dans ces cas, les enfants souffrent de trouble de stress post-traumatique, développent un syndrome dissociatif, un trouble de la personnalité et subissent une anxiété extrême.

Lisez l’article : Le syndrome de l’otage chez les enfants.

L’identification et l’attachement

Il faut savoir que l’enfant ne peut pas éviter de s’identifier à sa mère, surtout durant les cinq premières années de sa vie, de zéro à cinq ans.
L’identification à sa mère est absolument nécessaire pour qu’il se sente en sécurité. C’est pourquoi une mère adulte, mentalement saine, permet à l’enfant de se construire et de définir son identité.
Elle est perçue comme un modèle, car c’est elle qui est présente, s’occupe de lui, l’observe grandir, le découvre et l’aide à évoluer.
Ce processus est naturel dans le développement de sa structure psycho-émotionnelle.

  • L’enfant s’identifie naturellement à sa mère pour se construire.

  • Il s’identifie également aux traits de caractère de ses deux parents, à leurs attitudes, leurs gestes et leurs comportements.

Cependant, si la mère est dysfonctionnelle ou infantile, ce processus est entravé, ce qui empêche l’enfant de se différencier et de développer une identité autonome.

  • L’enfant s’identifie alors aux schémas et comportements redondants de sa mère ou de ses deux parents.

  • Il s’identifie au personnage hypnotique que sa mère et son père lui présentent.

Le contrôle illusoire de l’enfant sur ses parents

Lorsque l’influence des parents dysfonctionnels est très négative, elle freine le processus d’individuation et d’évolution de l’enfant vers son autonomie. Pourquoi ?
Parce que, pour garantir sa survie, l’enfant tente instinctivement de contrôler ses parents, lorsque ceux-ci sont dysfonctionnels et abusifs.

  • Son contrôle consiste à s’attacher à eux de manière extrême, totale et absolue.

  • Le problème est que cet attachement devient pathologique, car il génère une structure psycho-émotionnelle fragile.

  • Le psychisme de l’enfant introjecte alors tout ce que ses parents lui font croire à propos de son identité, à travers leurs maltraitances et instrumentalisations.

Les croyances toxiques issues de parents dysfonctionnels

Les croyances sont des convictions ou des idées que nous tenons pour vraies, sans nécessairement avoir de preuves tangibles pour les soutenir.
Elles se basent souvent sur des expériences personnelles, des enseignements familiaux ou culturels, des influences sociales ou même des interprétations subjectives de la réalité.

  • Les croyances jouent un rôle crucial dans la manière dont nous nous percevons, dont nous percevons le monde et interagissons avec les autres.

  • Elles deviennent les filtres mentaux et émotionnels à travers lesquels nous interprétons la réalité et construisons notre identité.

  • Elles influencent nos émotions, nos choix, nos décisions et nos comportements.

Ces croyances peuvent être conscientes, comme les valeurs ou principes que nous défendons ouvertement, ou inconscientes, comme celles enracinées dans notre psychisme depuis l’enfance.
Elles peuvent être soit constructives, soit limitantes, selon leur nature et leur influence sur notre vie.

Cependant, les croyances héritées de parents infantiles sont toujours limitantes et génératrices d’anxiété. En voici quelques-unes :

  • « Je n’ai pas le droit au bonheur. »

  • « Je suis responsable du bonheur de mes parents. »

  • « Je dois être parfait pour être aimé. »

  • « Si je fais des erreurs, je suis mauvais. »

  • « Mes parents se disputent à cause de moi. »

  • « Je dois m’occuper de mes parents pour le reste de ma vie. »

  • « Si je suis sage, mes parents resteront ensemble. »

  • « Je dois cacher mes émotions pour ne pas déranger. »

  • « Le monde est dangereux, je dois toujours être sur mes gardes. »

  • « L’amour signifie souffrir. »

Ces croyances toxiques, lorsqu’elles ne sont pas remises en question, vous maintiennent dans un état de régression émotionnelle. Vous restez ainsi figé(e) dans l’espace illusoire créé par vos parents, prisonnier(ère) des croyances hypnotiques qu’ils vous ont transmises.

L’introjection

L’introjection est le processus par lequel l’enfant incorpore et intériorise dans son psychisme l’image ou la représentation de ses parents et d’autres personnes significatives, ainsi que leurs messages et croyances toxiques.

L’introjection est particulièrement puissante durant l’enfance, car l’enfant n’a pas encore la capacité de porter un regard critique sur ce qui se passe ni sur ce qui lui arrive.
Par conséquent, il incorpore de manière inconsciente les valeurs et attitudes des parents ou de l’environnement, comme si tout cela faisait intégralement partie de lui-même.

Que l’enfant aime ou déteste ses parents, qu’il les idéalise ou les enlaidisse, il absorbe leurs messages implicites ou explicites ainsi que leurs comportements, en créant deux « objets internes » qui influencent ses états d’âme et sa manière d’agir.

  • Il fait l’introjection des messages négatifs qu’il reçoit de ses parents.

  • Il incorpore la surévaluation ou la dévalorisation que ses parents ont de lui.

  • Il intériorise les jugements négatifs qu’ils projettent sur lui.

  • Il absorbe leurs émotions négatives ainsi que leurs demandes implicites et explicites, ainsi que le rôle qu’il est forcé de jouer auprès de ses parents.

  • Il fait l’introjection de leur instrumentalisation.

En intégrant leurs agressions, il s’identifie aux interprétations qu’il fait de ces abus et à leurs effets sur son psychisme.
Les parents deviennent ainsi des fantasmes gigantesques dans son esprit, ce qui l’empêche de s’en séparer, de s’individualiser et d’évoluer vers son autonomie.

Les introjections positives

Si une personne a été un modèle positif pour vous, l’introjection de ses messages implicites et explicites peut orienter vos actions de manière bénéfique. Un exemple classique est le « surmoi », une partie de notre structure psychique qui intègre les normes sociales et morales inculquées par nos parents.

Les introjections négatives

Malheureusement, la majorité des introjections sont négatives. Si, par exemple, vous avez fait l’introjection d’un parent narcissique, vous avez également intégré ses comportements toxiques, ainsi que ses messages destructeurs à votre égard.
Cela provoque des conflits intérieurs, notamment des monologues entre deux objets internes : « le parent idéalisé, abusif jugeant et persécuteur », et « l’enfant maltraité, jugé et persécuté » que vous pensez être.

  • Remarquez que si, durant votre enfance, vous avez effectivement été maltraité, persécuté et jugé par un parent abusif que vous aviez idéalisé, à l’âge adulte, en vous identifiant à vos introjections, l’observateur des images continue à vous repasser le film de votre passé.

  • Par conséquent, vous permettez à ce parent de continuer à vous maltraiter, car en état régressif (auto-hypnotique), vous êtes incapable de poser des limites.

La différence entre l’identification et l’introjection

L’identification est un processus d’adoption et d’intériorisation des caractéristiques des parents qui permet à l’enfant de se sentir connecté à eux, tandis que l’introjection implique l’incorporation et l’intégration des aspects que les parents imposent à son psychisme, l’obligeant ainsi à se définir selon eux.

  • C’est pourquoi l’enfant abandonne son être authentique pour adopter les définitions et idées que ses parents lui imposent.

  • C’est ainsi qu’émerge une fausse identité, un « faux moi », que ce soit par « loyauté » envers les parents, comme le proposent certaines écoles de psychologie, ou simplement par l’introjection que l’enfant fait d’eux.

Les fixations mentales

À l’âge adulte, la personne, identifiée à une mère maltraitante ou à un père abusif, devenus ses objets internes, reste psycho-émotionnellement figée dans les trois premières étapes de son développement infantile, car elle s’identifie autant à l’« objet interne » papa ou maman, qu’à l’enfant du passé, devenu lui aussi un « objet interne », ainsi qu'à l’« observateur qui les regarde ».

Ce processus de création d’objets internes, entamé dès l’enfance, ne s’arrête pas là. Il continue à influencer notre psychisme à l’âge adulte. Ce qui a commencé comme une réponse adaptative devient, avec le temps, un fantasme inconscient qui façonne notre perception de nous-mêmes et du monde. C’est ici que l’introjection entre en jeu.

L’état régressif et le monologue mental

L’identification et l’attachement excessif aux parents, ainsi que le maintien des introjections, confirment que l’adulte a introjecté, incorporé et intériorisé l’enfant qu’il était, au point de le porter comme un « objet interne » dans son psychisme.

  • Lorsque vous vous identifiez à la fois à vos « objets internes parentaux » et à votre « objet interne enfant », vous vivez dans un état de scission psychique chronique.

  • Ne sachant plus vraiment qui vous êtes, vous vous identifiez entièrement à votre psychisme.

  • Sans vous en rendre compte, vous maintenez un monologue intérieur où les voix de vos parents s’adressent à l’enfant auquel vous vous identifiez. Ce monologue, composé de multiples voix, devient extrêmement stressant et anxiogène.

Par exemple, si l’un de vos parents était narcissique, possessif, manipulateur, maltraitant, castrateur et instrumentalisant, vous avez probablement fait de lui un « objet persécuteur idéalisé » qui habite votre esprit.

À l’âge adulte, cet « objet persécuteur idéalisé » continue de susciter des souvenirs, des monologues intérieurs, des émotions ou des fantasmes. Cela signifie que vous êtes encore émotionnellement attaché(e) au passé et que vous régressez en âge.

Lorsque vous portez cet « objet persécuteur idéalisé » dans votre psychisme, vous le transférez inconsciemment sur d’autres personnes, notamment sur votre partenaire intime.

Identifié(e) à « l’objet enfant », que vous pensez être, vous vous comportez avec cette personne de la même manière que vous l’avez fait avec votre parent maltraitant.
Par exemple, vous devenez une extension de son identité, sans que cette personne ne le demande.

Posez-vous la question suivante en respirant profondément : « Suis-je les parents abusifs ? Suis-je l’enfant victime de ces parents ? Ou ni l’un ni l’autre ? »

Le manque d’individualisation et d’autonomie

L’adulte qui n’a pas réussi à s’individualiser, à se différencier de ses parents, ni à évoluer vers son autonomie doit abandonner définitivement les éléments suivants :

  • Toutes les croyances et définitions anxiogènes, hypnotiques et limitantes que ses parents lui ont inculquées à propos de son identité.

  • Toutes les représentations qu’il se fait de lui-même, liées à son histoire avec ses parents, surtout si ces derniers sont ou ont été abusifs.

  • Tous les rôles qu’il a joués auprès de ses parents et qui lui ont été imposés.

L’identification à vos états hypnotiques

Le processus d’identification à vos objets internes est au cœur de vos états hypnotiques.

En vous identifiant à vos parents ou à d’autres figures d’autorité, desquelles vous attendiez de l’amour, de l’acceptation et de la protection, mais que vous n’avez pas reçus, vous vous définissez comme leur victime.

Une fois que vous vous percevez comme victime, vous adoptez un « personnage souffrant » avec des comportements dysfonctionnels qui viennent confirmer votre statut de victime.

  • C’est ainsi que vous maintenez une « hypnose identitaire », un état où vous vous percevez faussement comme une victime, ce qui conditionne vos comportements.

  • Cet état hypnotique altère votre perception de vous-même.

  • Il est crucial d’identifier l’« objet interne » que vous avez créé de vous-même, car cet objet est en réalité votre fausse identité.

La création d’un « faux moi » ou « faux self »

Comme vous le voyez, les objets internes, issus de l’identification à vos parents et de l’introjection de leurs messages, produisent une perception altérée de vous-même.

Identifié(e) à son psychisme, l’enfant que vous étiez a sacrifié son être authentique et adopté une « fausse identité », un « personnage », un « faux moi » ou« faux self » auquel vous vous identifiez.

La personne atteinte de narcissisme pathologique, par exemple, a compensé son trouble de stress post-traumatique par la création d’un « ami imaginaire » qui devient son « faux self » ou « faux moi »

Cependant, la création d’un « faux moi » n’est pas propre aux narcissiques, mais se retrouve chez toutes les personnes souffrant d’un trouble de stress post-traumatique.
Pour mieux comprendre comment la création d’un « faux moi » peut influencer votre vie, examinons deux exemples de situations courantes.

Vos décisions et actions sont assujetties à ce « personnage » adopté

À l’âge adulte, les introjections et les fantasmes de l’enfant du passé influencent encore vos réactions. Vous réagissez alors selon le « personnage » ou une fausse identité que vous avez adoptée.

Par exemple, une fille dont la mère était narcissique a inconsciemment décidé de ne jamais lui ressembler, car cette mère la traitait avec une grande injustice.
En réaction à cet « objet primaire » qui est devenu sa mère, elle a développé une structure psycho-émotionnelle rigide basée sur la vertu, la responsabilité et une grande exigence envers elle-même. Cela l’a conduite au syndrome d’épuisement professionnel, connu sous le nom de « burnout ».

  • Elle évitait l’échec, et son stress augmentait chaque jour de sa vie.

  • Elle était convaincue qu’elle devait prouver à elle-même et aux autres qu’elle avait la capacité, les compétences et la résistance pour réussir, même dans les pires circonstances.

  • Ses voix internes étaient celles d’un juge sévère et d’un ordonnateur qui dictaient les devoirs à accomplir, coûte que coûte.

Avez-vous déjà observé un schéma similaire chez vous ou chez un ami ?

Un autre exemple flagrant d’une identité erronée adoptée dans l’enfance est celui de l’enfant confronté à une mère infantile, atteinte d’un trouble de la personnalité limite (borderline).

La mère infantile souffrant de trouble limite

La psychologue belge Véronique Timmermans et moi avons parfois des discussions sur l’introjection. Voici un extrait de ce qu’elle a écrit à propos de la mère infantile :

Certaines mères, particulièrement celles souffrant de trouble de la personnalité limite (borderline), se perçoivent comme des enfants blessés. Elles vivent dans un état d’hypervigilance, constamment focalisées sur le danger d’abandon, de rejet ou de rupture du lien. Elles croient que leur enfant peut les sauver et leur offrir la sécurité infantile qu’elles recherchent.

Cela a des conséquences néfastes pour l’enfant :

Il est profondément déstabilisant pour un enfant d’avoir une mère insécurisée qui lui demande de la sécuriser, tout en étant incapable d’y parvenir.

  • Cette demande irréaliste le fait douter de lui-même et de sa propre valeur, car il croit qu’il a le devoir de sécuriser sa mère.

  • Lorsqu’il échoue, la mère le transforme en « mauvais objet », le rendant responsable de ses insécurités et de ses humeurs.

  • L’enfant subit alors les projections négatives et les représailles inconscientes de sa mère, ce qui le pousse à endosser un rôle de responsabilité absolue.

  • Cet enfant n’a pas d’espace pour respirer librement, car il est condamné à être le compagnon de substitution de sa mère.

À l’âge adulte, une personne ayant vécu sous l’influence d’une mère infantile qui lui demande encore de s’occuper d’elle, peut souvent ressentir un sentiment persistant de culpabilité, à la fois en raison des sautes d’humeur de sa mère et du besoin d’indépendance qu’elle éprouve.

D’autres conséquences de l’adoption d’une fausse identité

Comme vous le voyez, lorsque le mécanisme d’identification à vos parents et l’introjection de tout ce qu’ils vous ont fait croire à propos de votre identité persistent à l’âge adulte, vous portez ces définitions de vous-même dans votre psychisme.

Ayant introjecté leurs croyances anxiogènes, hypnotiques et limitantes, ainsi que leurs comportements, vous les reproduisez dans votre propre vie.

  • Cela signifie que vous vivez dans un état de régression chronique, même si, comme dans les deux exemples précédents, vous avez adopté une identité très responsable.

  • Vos comportements oscillent entre soumission et révolte vis-à-vis du parent maltraitant. Vous vivez donc votre vie en fonction de lui, plutôt qu’en fonction de votre être authentique.

Si vos parents ont freiné votre processus d’individuation et d’autonomie psycho-émotionnelle, il est possible que, sans un travail d’introspection, vous rencontriez des difficultés à agir en tant que personne pleinement autonome dans vos relations intimes. Pourquoi ? Parce que les croyances limitantes transmises par vos parents continuent d’influencer vos dynamiques relationnelles à l’âge adulte.

Les objets internes ne sont ni bons ni mauvais

Sans en être conscient, chacun classe ses représentations mentales en bonnes ou mauvaises.
Par exemple, si vous percevez une personne comme gentille, vous en faites un « bon objet », et si vous percevez une personne comme méchante, vous en faites un « mauvais objet ».

Cette catégorisation influence non seulement votre perception des autres, mais aussi la manière dont vous vous percevez.

Par exemple, si vous considérez vos parents comme de « mauvais objets », vous pouvez ressentir de la honte, car vous vous identifiez à cette image négative. Ainsi, vous vous considérez également comme un « mauvais objet ».
Évidemment, cette catégorisation influence directement votre estime de soi.

  • Le objets internes sont simplement des représentations mentales, des illusions, des fantasmes qui génèrent votre subjectivité et votre façon de voir les choses.

  • Leur attribuer une qualité ne fait que renforcer leur réalité dans votre esprit.

  • Mais cette « réalité » est illusoire, ce n’est pas vous.

Résumé

Le mécanisme de l’« observateur » figé dans l’enfance déforme votre façon de percevoir les choses à l’âge adulte.
Ce processus, dans lequel l’observateur façonne des images et des représentations, naît souvent de la certitude d’« être un enfant blessé », incapable de se détacher de son passé.
L’enfant blessé est devenu un « objet interne », qui n’a plus de réalité aujourd’hui, tout comme l’« objet interne » que vous vous êtes construite de vos parents pendant l’enfance.
Ces deux objets ne sont que des créations subjectives, façonnées par les souffrances de l’enfant blessé, victime de ses parents.

  • Par exemple, si votre mère est narcissique et que vous avez été son bouc émissaire, elle est devenue un « objet persécuteur » dans votre esprit dès l’enfance.

  • À l’âge adulte, vous continuez à réagir en fonction de cet objet interne — l’enfant blessé — que vous étiez face à cette mère, qui vous voyait comme un « objet persécuteur », tandis que vous deveniez vraiment son « objet persécuté ».

  • L’objet persécuteur et l’objet persécuté dans votre esprit sont inséparables, car le mécanisme de l’observateur les recrée constamment et renforce leur réalité illusoire.

  • Identifié(e) aux deux, vous ne parvenez pas à poser de limites à votre mère, même si vous n’êtes plus un enfant. Vous agissez donc comme si vous n’aviez pas les ressources nécessaires pour affirmer ces limites.

Ainsi, l’objet interne — la mère narcissique — devient une sorte de personnage symbolique, influençant les pensées et les comportements de l’adulte que vous êtes aujourd’hui. Cette activité mentale vous piège dans une réalité illusoire, à l’image d’un rêve.

La dépendance émotionnelle

L’état régressif, bien qu’il puisse sembler confortable dans l’immédiat, maintient l’adulte dans une position de dépendance émotionnelle envers ses parents, ou leurs substituts.

  • Remarquez que je ne parle pas d’un manque d’autonomie dans la dimension externe. Une personne peut très bien se débrouiller dans le monde tout en manquant d’autonomie au niveau psycho-émotionnel.

La véritable autonomie psycho-émotionnelle ne peut être atteinte sans un travail conscient pour briser ces liens régressifs.
Cette étape essentielle, est celle de l'individuation, un processus où l’adulte apprend à se détacher psychologiquement de ses parents et à définir son identité propre.

  • Dans ce cas, la tâche de l’adulte consiste à « désintrojecter » ses parents, c’est-à-dire à reconnaître que tout ce qu’ils lui ont fait croire à propos de lui est faux.

  • Il est crucial pour l’adulte de reconnaître que ses parents sont devenus des images mentales fantasmatiques, qui n’ajoutent ni n’enlèvent rien à l’être authentique, adulte et autonome qu’il est réellement.

Maintenant que vous comprenez comment votre identification à l'activité psychique façonne votre perception de vous-même et du monde, il est temps de découvrir comment vous en libérer.

C’est ici qu’intervient le processus de la Déshypnose Identitaire, une démarche essentielle pour avancer vers votre autonomie. Ce processus vous permet de déconstruire tout ce que vous avez cru à travers votre histoire, tout en écoutant la voix de votre être authentique.

La Déshypnose Identitaire


La Déshypnose Identitaire est un processus révolutionnaire d’introspection qui vous permet de déprogrammer tout ce que vous croyez être, mais que vous n’êtes pas réellement.

Pour commencer posez-vous ces questions :

  • « Qu’est-ce qui me fait croire que je suis les pensées mécaniques ? »

  • « Qu’est-ce qui me fait croire que je suis les introjections ? »

  • « Qu’est-ce qui me fait croire que je suis les objets internes ? »

  • « Qu’est-ce qui me fait croire que je suis les voix qui parlent sans cesse dans mon esprit ? »

  • « Qu’est-ce qui me fait croire que je suis l’activité mentale ? »

Remarque que, inconsciemment, vous pratiquez l’auto-hypnose. Pour sortir de cet état hypnotique, il est crucial de reconnaître vos représentations mentales pour ce qu’elles sont, afin de les démanteler.

Vous devez reconnaître le cercle de captivité de votre personnage anxiogène, composé de divers « moi ».

Grâce à mes outils de Déshypnose Identitaire :

  1. Vous pouvez vous libérer de l’emprise de tout ce que vous croyez être, mais que vous n’êtes pas.

  2. En vous libérant des faux objets internes, vous pourrez vous reconnecter avec vos propres besoins et valeurs, sans être influencé(e) par des croyances limitantes héritées du passé

  3. En éliminant les perceptions erronées et les attentes inconscientes que vous projetez sur les autres, vous serez capable d'établir des relations plus saines, basées sur la réalité présente et non sur les schémas passés.

  4. Vous pouvez cesser de percevoir vos pensées, vos croyances et vos objets internes comme des vérités absolues.

  5. Apprendre à identifier vos mécanismes hypnotiques et à vous en détacher est une étape essentielle pour vous réapproprier votre vie et écouter la voix de votre authenticité et non celle de vos parents.

  6. Vous pourrez ainsi libérer votre esprit des monologues intérieurs et des régressions infantiles, et accéder à une paix intérieure.

  7. Vous ne serez plus dépendant(e) des autres pour valider votre existence ou vos émotions. La déshypnose vous aide à devenir autonome sur le plan émotionnel, à poser des limites et à prendre des décisions alignées avec votre être véritable.

Il est temps de cesser d’être l’otage de vos propres « objets internes » et des schémas hérités du passé. En apprenant à reconnaître et à démanteler ces illusions mentales, vous pouvez avancer vers une vie plus sereine et plus libre, alignée avec votre être authentique.
Les outils de la Déshypnose Identitaire sont à votre disposition pour vous guider dans ce chemin de transformation.

Prabhã Calderón