La déshypnose des objets internes

8 oct. 2024

Vous êtes-vous déjà demandé(e) ce que sont vos « objets internes » et comment vous les utilisez pour vous hypnotiser ? Comment vous libérer des « fixations mentales » envahissantes et intrusives que vous prenez pour réelles ? La réponse à ces questions pourrait transformer votre vie.

Cet article s’appuie sur ma connaissance des états hypnotiques et sur les enseignements du Professeur Sam Vaknin à propos des introjections. Si vous ressentez le besoin ou l’urgence de déconstruire les schémas mentaux répétitifs qui vous bloquent, cet article est pour vous.

Introduction

Que sont exactement vos « objets internes » et comment les utilisez-vous pour vous auto-hypnotiser en croyant à leur réalité ?

En psychologie, particulièrement dans le cadre de la théorie psychanalytique, un « objet interne » désigne la représentation mentale que nous avons d’une personne significative de notre enfance.

Par exemple, chacun, dès l’étape du nourrisson, développe une représentation de la mère, non seulement en tant que personne réelle, mais aussi en tant qu’objet de réconfort ou de frustration, selon les expériences de satisfaction ou d’insatisfaction, de joie ou de souffrance vécues avec elle.

Pour la plupart, nos « objets internes » se figent dans notre esprit dès l’enfance, à notre insu. Et parce que ces « objets internes » sont pris pour réels, ils génèrent des pensées obsessionnelles qui influencent nos choix, nos émotions et nos comportements de manière inconsciente.

  • Un « objet interne » est donc la représentation d’un parent qui influence vos croyances sur vous-même, vos sentiments et vos comportements dans vos relations actuelles.

  • Provenant de l’enfance, cet objet interne vous maintient dans un état régressif.

Peut-être n’avez-vous pas conscience de l’impact profond que cela peut avoir sur votre vie. Voyons deux exemples :

La dépendance affective : Dans le cas des personnes dépendantes affectives, dont un des parents a fait d’elles le souffre-douleur ou « l’objet interne persécuteur », celles-ci finissent par idéaliser ce parent et, inconsciemment, en font un « objet persécuteur idéalisé » pour le reste de leur vie.
Identifiées à cet « objet interne » comme s’il était réel, elles concentrent leur attention sur la manière d’obtenir l’amour de ce parent qui les maltraite non seulement lors de visites, mais aussi en permanence dans leur esprit.
Devenues masochistes, elles transfèrent cette figure parentale persécutrice idéalisée sur chacun de leurs partenaires, cherchant ainsi à continuer à se sentir victimes d’un partenaire intime qui, comme leur mère ou leur père, ne leur donnera jamais l’amour qu’elles attendent.

Le narcissisme pathologique : Les individus atteints de narcissisme pathologique agissent de manière similaire. La mère qui les a maltraités devient un « mauvais objet persécuteur » qu’ils transfèrent sur leurs partenaires intimes.
Leur but inconscient est donc de se séparer définitivement de cette mère qu’ils portent dans leur esprit, en utilisant leur partenaire pour accomplir ce détachement illusoire et évoluer vers leur propre souveraineté.
Ce « fantasme partagé » devient une compulsion de répétition, car ils ne se libèrent jamais réellement de leur « mauvais objet interne », qui est leur figure maternelle, et restent ainsi à jamais dans une posture d’enfant.

Il est donc essentiel de comprendre comment vos « objets internes » sont liés à des expériences passées qui influencent vos schémas relationnels actuels, vos émotions, ainsi que votre perception de vous-même et de vos proches.

En somme, lorsque vous considérez vos « objets internes » comme réels — ceux auxquels vous vous identifiez — ils deviennent une partie intégrante de votre monde psychique et contribuent à la formation d’une « identité infantile ».
Ils façonnent votre perception de vous-même, ainsi que vos attentes, croyances et réactions vis-à-vis des autres, et jouent ainsi un rôle central dans la manière dont vous entretenez vos relations.

L’influence inconsciente des objets internes sur vos relations

À l’âge adulte, vos « objets internes » sont des représentations mentales qui se forment à partir de vos expériences avec les autres, en particulier avec les personnes qui exercent une influence significative sur vous, comme votre partenaire intime, vos enfants, vos amis proches, ainsi que certains collègues ou supérieurs avec qui vous travaillez.

  • Mais que se passe-t-il si vous fusionnez inconsciemment ces « objets internes » récents avec ceux de votre enfance ? Pour clarifier cette question, voici un exemple :

Lorsque vous ressentez des pensées obsessionnelles ou intrusives à propos d’une personne dont vous aimeriez attirer l’attention et l’amour, ou dont vous souhaiteriez vous détacher sans y parvenir, il est possible que vous mêliez un « objet interne » de votre enfance à la représentation que vous vous faites de cette personne.

Si tel est le cas, cela signifie que vous confondez cette personne avec un « objet interne » de votre enfance. En la transformant en un « objet interne » infantile, vous n’aimez ni ne détestez réellement cette personne en elle-même. Ce que vous aimez ou détestez, c’est la représentation que vous vous en faites, qui n’est pas la personne en soi, mais bien « l’objet interne » issu de votre enfance.

C’est ici que le concept de « l’autohypnose inconsciente » entre en jeu.

Comprendre le phénomène hypnotique attaché aux objets internes

Lorsque vous confondez vos « objets internes » d’enfance avec les personnes de votre vie actuelle, vous entrez dans un état d’autohypnose et projetez ces objets internes sur elles.

Pour mieux saisir ce mécanisme, imaginez un « objet interne négatif » — disons, votre figure maternelle. Cet objet interne influence profondément vos pensées et vos émotions. Pourquoi ? Parce que vous continuez à le percevoir comme s’il était réel, alors qu’il s’agit en réalité d’un fantasme que vous portez dans votre esprit. Inconsciemment, vous projetez cet objet interne sur les autres, notamment sur votre partenaire intime.

Si vous entretenez un sentiment de révolte ou de soumission envers cette figure maternelle — devenue un fantasme écrasant — vous risquez de transférer cette révolte ou cette soumission sur votre partenaire intime, car vous vivez dans un état chronique de régression et de confusion.

Sous l’effet hypnotique de cette confusion — générée par votre identification à l’objet interne de la « mauvaise mère » — vous pouvez être envahi(e) par des pensées et des émotions négatives, et réagir de manière inappropriée envers la personne en face de vous.
Souvent, vous répondez à ses comportements comme si elle était cette figure maternelle, bien qu’elle n’y ressemble en rien. Vos réponses psycho-émotionnelles deviennent alors celles d’un enfant, et vos attentes inconscientes envers cette personne deviennent irréalistes. Cela nous amène à considérer le concept de « transfert ».

Le transfert de vos objets internes

Le transfert consiste à déplacer un de vos « objets internes » de l’enfance sur une autre personne. Par ce mécanisme, vous commencez à traiter cette personne non pas pour ce qu’elle est réellement, mais pour ce qu’elle vous rappelle.

Par exemple, si vous transférez l’image de votre mère sur quelqu’un, vous régressez à un stade infantile. Vous commencez alors à traiter cette personne comme si elle était votre mère, ou bien vous attendez d’elle qu’elle vous traite comme la mère que vous auriez souhaité avoir.

Le transfert est un phénomène auto-hypnotique qui crée de la confusion chez la personne qui en est l’objet, car il intègre des éléments de fantaisie et de rêverie en état de veille.
Il est en effet inattendu pour quiconque de se voir transformé en objet interne issu du passé de quelqu’un d’autre ! Ce processus révèle un manque de limites personnelles et de clarté dans les relations.

Par vos états hypnotiques vous réinventez les autres

Pour mieux comprendre la confusion entre les « objets internes » de l’enfance et les objets externes présents dans la réalité actuelle, il est essentiel de savoir qu’il existe deux formes de transfert infantile :

  • Le transfert de la figure parentale négative — le parent qui vous a maltraité(e) ou instrumentalisé(e) dans l’enfance — sur la personne qui se trouve en face de vous.

  • Le transfert de la figure parentale que « vous auriez aimé avoir » sur la personne qui se trouve en face de vous.

Ces deux types de transfert sont si hypnotiques que vous perdez de vue la réalité. Prenons l’exemple d’une personne que nous appellerons Marie.

Marie, qui n’a jamais été véritablement vue, aimée, respectée ou acceptée par sa mère narcissique, fait de l’homme qu’elle vient de rencontrer son « objet interne. Par ses gestes séducteurs, protecteurs et attentionnés sur le lieu de travail, il la plonge dans un état hypnotique : celui de l’idéalisation et de la projection d’un paradis fantasmé, où elle serait toujours protégée par lui. Elle transfère alors sur lui l’image de la mère qu’elle aurait voulu avoir.

Elle a pris une « photo instantanée » de cet homme, une capture purement mentale de ses attentions. Puis, elle a introjecté cette représentation, la prenant pour réelle, et s’est identifiée à cet « objet interne » qu’elle a créé, au point de tomber amoureuse d’une personne qu’elle ne connaît pas vraiment.

À présent, en constatant que cet homme ne s’intéresse pas vraiment à elle, elle souhaite cesser de l’aimer mais n’y parvient pas. En réalité, elle n’aime que l’image qu’elle s’est construite de lui, et plus encore, elle aime ce qu’elle imagine pouvoir vivre à ses côtés. Mais ce n’est qu’un rêve. Elle est frustrée, car elle ne peut imposer ses désirs imaginaires à la réalité.

La question s’impose : qui pense, ressent et agit ainsi ? Est-ce la Marie adulte, ou la petite fille qui cherche à contrôler quelqu’un à travers un attachement illusoire, comme elle le faisait avec sa mère pour assurer sa survie lorsqu’elle était enfant ?

Premier principe à retenir concernant l’auto-hypnose

En vous identifiant à vos « objets internes » issus du passé, votre perception du monde et de vous-même se déforme. Une perception altérée entraîne des distorsions cognitives et des interprétations régressives, ce qui crée des difficultés dans votre manière de vivre la réalité du moment présent.

Comme le disait mon professeur de déshypnose Stephen Wolinsky : « L’enfant du passé hypnotise l’adulte d’aujourd’hui. »

L’identification à l’enfant intérieur

La régression d’âge vous fait réagir comme si vous étiez un enfant. À ce moment-là, vos réactions sont celles d’un enfant. Ce « moi » d’enfant, est constitué de mécanismes défensifs qui se déclenchent automatiquement face aux situations stressantes de votre vie. L’un de ces mécanismes est « la projection » de vos fantasmes infantiles sur les autres, ce qui vous empêche de réagir en adulte face aux défis que vous rencontrez.

Si vous n’avez pas identifié et résolu les traumatismes de votre enfance, vous restez identifié à l’enfant du passé. Par conséquent,votre perception du monde et de vous-même est altérée. Vous transférez alors sur les autres vos « objets internes », les figures parentales que vous avez introjectées et intériorisées.

Vous vivez ainsi dans un état de soumission ou de révolte envers le parent qui vous a maltraité, ce qui vous empêche d’agir en accord avec vous-même, et en accord avec vos besoins d’adulte et vos limites dans le présent.

Par exemple, si vous souffrez de dépendance affective, vous vivez dans un état de soumission envers le parent idéalisé qui occupe votre esprit. En transférant cette figure parentale sur votre partenaire intime, vous attendez comme un enfant qu’il/elle régule vos émotions en vous aimant, en vous valorisant et en vous rendant heureux(se).
Vous vous oubliez alors, vous consacrant entièrement à cette personne par peur de l’abandon et par besoin de l’amour que vous auriez voulu recevoir de vos parents. Mais en tant qu’adulte, vous ne savez pas vraiment qui vous êtes ni ce que vous voulez, et sans l’autre, vous avez du mal à donner un sens à votre vie.

À l’inverse, si vous êtes atteint(e) de narcissisme pathologique, vous attendez des autres qu’ils vous accordent de l’attention et de l’admiration pour vous sentir exister, car, au fond de vous, vous ressentez un vide abyssal. Vous devenez alors dépendant(e) de vos sources d’approvisionnement narcissique pour éprouver un sentiment d’équilibre intérieur. De plus, vous faites de votre partenaire intime le pivot de votre « fantasme partagé » et la source de votre approvisionnement narcissique à tendance sadique, cherchant ainsi à punir et à vous séparer définitivement de la « mauvaise mère » qui habite votre esprit, mais que vous projetez sur votre partenaire.

Reconnaître cela est essentiel pour entamer votre chemin vers la déshypnose identitaire.

Vos états hypnotiques

La fixation de votre attention sur un ou plusieurs objets internes génère des états hypnotiques tels que la régression d’âge, la confusion, l’anxiété, le catastrophisme, la dissociation, l’amnésie, le monologue intérieur, l’idéalisation excessive de quelqu’un, ou encore le blocage, c’est-à-dire le refus de prendre conscience de ce qui se passe réellement dans votre psychisme et dans le monde extérieur.

Ces états hypnotiques, expliqués par Stephen Wolinsky dans son livre intitulé « Ni ange ni démon », vous enferment dans des schémas mentaux répétitifs et inconscients, qui affectent profondément votre manière de vivre et d’interagir avec les autres.

L’observateur de représentations mentales

Il faut savoir que vos images, représentations et objets internes ne pourraient exister sans un « mécanisme d’observation » dédié à leur création et à leur contemplation.
Le mécanisme d’observation est toujours présent dans la formation des représentations mentales à l’état de veille. Il en va de même dans vos rêves : vous ne pourriez pas évoquer les images d’un rêve sans qu’un observateur inconscient ne les ait d’abord créées.
Voyons comment ce mécanisme influence votre façon de « voir » et d’« appréhender » les choses :

  • Le mécanisme d’observation — complètement inconscient — est toujours actif depuis l’enfance.

  • Il est présent dans la formation des représentations mentales à l’état de veille dans votre vie actuelle.

  • Il en va de même dans vos rêves : vous ne pourriez pas évoquer les images d’un rêve sans que l’observateur ne les ait d’abord créées.

  • L’observateur vous pousse donc à focaliser votre attention sur l’image de la personne qu’il va transformer en « objet interne ».

  • Une fois que l’image de l’autre est introjectée, incorporée et intériorisée, « l’autre » devient un objet interne qui envahit votre esprit.

  • Vous ne percevez alors plus cette personne telle qu’elle est réellement, mais comme un « objet interne » qui vous appartient illusoirement et fait désormais partie intégrante de vous-même.

L’observateur fonctionne comme un miroir

L’observateur ne se contente pas de capter l’image de l’objet externe que vous avez introjecté. Il reflète également votre propre image ainsi que celle de l’observateur lui-même.
Ces trois éléments — l’observateur, votre image, et celle de l’objet externe devenu votre objet interne — interagissent si étroitement qu’ils deviennent indissociables dans votre esprit. Ils forment ensemble une réalité subjective que vous prenez pour réelle.

Quelle est l’image de vous-même lorsque vous dites « moi » ?

Si votre propre image est celle d’un petit garçon ou d’une petite fille, vous en venez à vous confondre également avec « l’observateur » de cette image.
Identifié(e) à « l’observateur », vous vous percevez souvent comme un enfant, en particulier en présence de votre partenaire intime. Cette confusion constitue en elle-même le processus de l’auto-hypnose.
Vous vous retrouvez ainsi piégé(e) dans une réalité subjective — illusoire — déformée par les reflets du miroir que crée « l’observateur ». En conséquence, vous adoptez des comportements d’enfant et restez bloqué(e) psycho-émotionnellement, incapable d’évoluer vers votre autonomie d’adulte.

Cependant, votre être authentique n’est pas fragmenté en plusieurs parties, contrairement à votre psychisme. En cessant de vous identifier à « l’observateur » et aux images qu’il crée et contemple, votre esprit deviendra bien plus paisible et vous serez davantage ancré(e) dans la réalité présente.

L’objet primaire : une mère adulte

Dès l’enfance, nous créons des objets internes afin d’assurer notre survie psycho-émotionnelle. Par exemple, l’enfant intériorise la représentation de sa mère afin de se protéger de l’abandon, transformant cette figure en un « objet interne » qui, dans son esprit, ne peut pas l’abandonner. Cela est tout à fait normal pour un bébé et une jeune enfant.

L’objet primaire fait référence à l’image de votre mère, qui a joué un rôle essentiel dans le développement de votre structure psychique.
Si votre mère était nourricière, elle incarnait un amour constant et fiable, devenant une source de réconfort, de soutien et de sécurité pour l’enfant que vous étiez.
Elle répondait à vos besoins émotionnels et physiques de manière attentive et bienveillante.
Si elle était véritablement adulte et autonome, elle vous offrait un cadre sécurisant. Elle fournissait non seulement la nourriture corporelle, psychoaffective et émotionnelle, mais aussi des limites claires et sécurisantes, nécessaires pour vous permettre de progresser vers l’autonomie. Son amour est ainsi devenu une boussole intérieure, vous guidant pour affronter les défis de votre vie.

L’identification et l’attachement

Il faut savoir que l’enfant ne peut pas éviter de s’identifier à sa mère, surtout durant les cinq premières années de sa vie, de zéro à cinq ans. L’identification à sa mère est absolument nécessaire pour qu’il se sente en sécurité.
C’est pourquoi une mère adulte, mentalement saine, permet à l’enfant de se construire et de définir son identité. Elle est donc perçue comme un modèle, car c’est elle qui est présente, s’occupe de lui, l’observe grandir, le découvre et l’aide à évoluer.
Ce processus est naturel dans le développement de sa structure psycho-émotionnelle. L’enfant s’identifie naturellement à sa mère pour se construire. Il s’identifie également aux traits de caractère de ses deux parents, à leurs attitudes, leurs gestes et leurs comportements.

La mère dysfonctionnelle : une mère morte

Le concept de « mère morte » a été créé par le psychanalyste français André Green pour désigner les mères qui empêchent leur enfant de se séparer d’elles.
Si une mère est dysfonctionnelle ou infantile, l’enfant s’identifie aux comportements répétitifs de sa mère. Il s’identifie également aux « personnages » hypnotiques incarnés par ses deux parents infantiles.
Cela l’empêche de se différencier, de s’individualiser et de développer une structure psycho-émotionnelle solide ainsi qu’une identité autonome.

Que fait une « mère morte » avec son enfant ?

  • La mère dysfonctionnelle, supposée adulte, transforme son enfant en un « objet interne », comme si elle était elle-même un bébé cherchant à se rassurer.

  • Inconsciemment, elle instrumentalise et maltraite son enfant en le réduisant à un objet destiné à satisfaire ses propres besoins émotionnels et affectifs.

  • Elle est incapable de répondre de manière adéquate aux besoins affectifs de son enfant. Cela crée un vide affectif, où l'enfant se sent ignoré, invisible ou sans importance.

  • Elle fait éclater les frontières psychiques de son enfant en lui imposant une réalité virtuelle, l’empêchant ainsi d’évoluer vers son autonomie.

Par exemple, les mères souffrant de troubles de la personnalité limite (borderline), de paranoïa ou de dépression éprouvent des difficultés à répondre aux besoins émotionnels de leurs enfants. D’autres, atteintes de narcissisme pathologique, ignorent les besoins psychoaffectifs et émotionnels de leurs enfants ainsi que leurs limites.
Ces mères, émotionnellement absentes, contrôlent, instrumentalisent, maltraitent et possèdent leurs enfants, entravant leur individualisation et leur progression vers l’autonomie.

Dans ces cas, les enfants ressentent une anxiété extrême et une culpabilité constante, nourries par le fantasme démesuré qu’ils entretiennent autour de leur mère dysfonctionnelle, devenue leur « objet interne ».
Ils souffrent donc d’un trouble de stress post-traumatique (TSPT) et développent un syndrome dissociatif, un trouble de la personnalité ou d’autres formes de névroses. Lisez l’article intitulé Le syndrome de l’otage chez les enfants.

Le contrôle illusoire de l’enfant sur ses parents

Lorsque la mère d’un enfant est dysfonctionnelle et abusive, il cherche instinctivement à se protéger pour garantir sa survie. Il tente alors de contrôler sa mère. Ce contrôle s’exprime par un attachement extrême, total et absolu à elle.

  • Le problème est que cet attachement crée une structure psycho-émotionnelle fragile.

  • Le psychisme de l’enfant introjecte tout ce que sa mère lui fait croire sur son identité à travers ses maltraitances et instrumentalisations.

  • Si ce type d’attachement persiste à l’âge adulte, la personne risque de développer une psychopathie, en raison de son état régressif. Elle souffrira probablement de dépendance affective ou de narcissisme pathologique.

Les croyances toxiques issues de parents dysfonctionnels

Un autre type d’« objets internes » correspond à nos croyances sur nous-mêmes. Ces croyances sont des convictions ou des idées que nous tenons pour vraies, sans nécessairement disposer de preuves tangibles pour les justifier. Elles reposent sur des conditionnements familiaux toxiques, des influences sociales négatives ou des interprétations subjectives de la réalité.

Une fois établies, ces croyances de base jouent un rôle crucial dans la manière dont nous nous percevons, percevons le monde et interagissons avec les autres. Elles fonctionnent comme des filtres mentaux et émotionnels à travers lesquels nous interprétons la réalité. Ces croyances influencent nos émotions, nos choix, nos décisions et nos comportements. Héritées de parents dysfonctionnels, elles restent toujours limitantes et génératrices d’anxiété. En voici quelques-unes :

  • « Je n’ai pas le droit au bonheur. »

  • « Je suis responsable du bonheur de mes parents. »

  • « Je dois être parfait pour être aimé. »

  • « Si je fais des erreurs, je suis mauvais. »

  • « Mes parents se disputent à cause de moi. »

  • « Je dois m’occuper de mes parents pour le reste de ma vie. »

  • « Si je suis sage, mes parents resteront ensemble. »

  • « Je dois cacher mes émotions pour ne pas déranger mes parents. »

  • « L’amour signifie souffrir. »

Ces croyances toxiques, lorsqu’elles ne sont pas remises en question, vous maintiennent dans un état de régression émotionnelle. Vous restez ainsi figé(e) dans l’espace illusoire créé par vos parents, prisonnier(ère) des croyances hypnotiques qu’ils vous ont transmises. C’est ici que l’« introjection » entre en jeu.

L’introjection : absorber les messages négatifs

L’introjection est le processus par lequel l’enfant incorpore et intériorise dans son psychisme l’image ou la représentation de ses parents et d’autres personnes significatives, ainsi que leurs messages et croyances toxiques.

L’introjection est particulièrement puissante durant l’enfance, car l’enfant n’a pas encore la capacité de porter un regard critique sur ce qui se passe ni sur ce qui lui arrive.
Par conséquent, il incorpore de manière inconsciente les valeurs et attitudes des parents ou de l’environnement, comme si tout cela faisait intégralement partie de lui-même.

Que l’enfant aime ou déteste ses parents, qu’il les idéalise ou les enlaidisse, il absorbe leurs messages implicites ou explicites ainsi que leurs comportements, en créant deux « objets internes » qui influencent ses états d’âme et sa manière d’agir.

  • Il fait l’introjection des messages négatifs qu’il reçoit de ses parents.

  • Il incorpore la surévaluation ou la dévalorisation que ses parents ont de lui.

  • Il intériorise les jugements négatifs qu’ils projettent sur lui.

  • Il absorbe leurs émotions négatives ainsi que leurs demandes implicites et explicites, ainsi que le rôle qu’il est forcé de jouer auprès de ses parents.

  • Il fait l’introjection de leur instrumentalisation.

En intégrant leurs agressions, il s’identifie aux interprétations qu’il fait de ces abus et à leurs effets sur son psychisme.
Les parents deviennent ainsi des fantasmes gigantesques dans son esprit, ce qui l’empêche de s’en séparer, de s’individualiser et d’évoluer vers son autonomie.

Les introjections positives

Si une personne a été un modèle positif pour vous, l’introjection de ses messages implicites et explicites peut orienter vos actions de manière bénéfique. Un exemple classique est le « surmoi », une partie de notre structure psychique qui intègre les normes sociales et morales inculquées par nos parents.

Les introjections négatives

Malheureusement, la majorité des introjections sont négatives.Si, par exemple, vous avez fait l’introjection d’un parent narcissique, vous avez aussi intégré ses comportements toxiques ainsi que les messages destructeurs qu’il vous a transmis.
S’il vous a maltraité(e), harcelé(e), contrôlé(e), manipulé(e), hypnotisé(e), dominé(e), et jugé(e), vous avez idéalisé ce parent et introjecté son abus narcissique.
Cela génère un conflit intérieur alimenté par des monologues entre deux objets internes. Le dialogue interne s’établit entre « le parent idéalisé, abusif, jugeant et persécuteur » et « l’enfant maltraité, jugé et persécuté » que vous pensez être.

À l’âge adulte, en vous identifiant à vos introjections et à « l’observateur des images », vous continuez à rejouer le film de votre passé. Par conséquent, vous vous maltraitez, car, en état régressif — auto-hypnotique —, un conflit persiste dans votre esprit entre « le parent persécuteur idéalisé » et « l’enfant blessé » que vous croyez être.

La différence entre l’identification et l’introjection

L’identification est un processus par lequel l’enfant adopte et intériorise les caractéristiques de ses parents, lui permettant ainsi de se sentir connecté à eux. L’introjection, quant à elle, implique l’incorporation et l’intégration des messages que les parents imposent à l’enfant, l’obligeant ainsi à se définir selon leurs attentes et à abandonner son être essentiel.
L’enfant sacrifie alors son être authentique au profit de parents absents, et adopte les définitions et idées que ceux-ci lui imposent à son propre sujet.

C’est ainsi qu’émerge une fausse identité, un « faux self », que ce soit par « loyauté » envers les parents, comme le proposent certaines écoles de psychologie, ou simplement par l’introjection que l’enfant doit faire d’eux, pour pouvoir survivre.

Les fixations mentales

À l’âge adulte, la personne, identifiée à une mère maltraitante ou à un père abusif, devenus ses objets internes, reste psycho-émotionnellement figée dans les trois premières étapes de son développement infantile, car elle s’identifie autant à l’« objet interne » papa ou maman, qu’à l’enfant du passé, devenu lui aussi un « objet interne », ainsi qu'à l’« observateur qui les regarde ».

Ce processus de création d’objets internes, entamé dès l’enfance, ne s’arrête pas là. Il continue à influencer notre psychisme à l’âge adulte. Ce qui a commencé comme une réponse adaptative devient, avec le temps, un fantasme inconscient qui façonne notre perception de nous-mêmes et du monde.

L’état régressif et le monologue mental

L’identification et l’attachement excessif aux parents, ainsi que le maintien des introjections, confirment que l’adulte a introjecté, incorporé et intériorisé l’enfant qu’il était, au point de le porter comme un « objet interne » dans son psychisme.

  • Lorsque vous vous identifiez à la fois à vos « objets internes parentaux » et à votre « objet interne enfant », vous vivez dans un état de scission psychique chronique.

  • Ne sachant plus vraiment qui vous êtes, vous vous identifiez entièrement à votre psychisme, fragmenté en plusieurs objets internes.

  • Sans vous en rendre compte, vous vous identifiez à un monologue intérieur où les voix de vos parents s’adressent à l’enfant blessé.

  • Ce monologue, composé de multiples voix, devient très stressant et anxiogène parce que vous le prenez pour la réalité. Vous pensez que ces voix s’adressent à vous, alors qu’en réalité, elles parlent à l’objet interne appelé « enfant blessé ».

Par exemple, si l’un de vos parents était narcissique, possessif, manipulateur, maltraitant, castrateur et instrumentalisant, vous avez probablement fait de lui un « objet persécuteur idéalisé » qui habite votre esprit.

À l’âge adulte, cet « objet persécuteur idéalisé » continue de susciter des souvenirs, des monologues intérieurs, des émotions ou des fantasmes. Cela signifie que vous êtes encore émotionnellement attaché(e) au passé et que vous régressez en âge.

Lorsque vous portez cet « objet persécuteur idéalisé » dans votre psychisme, vous le transférez inconsciemment sur d’autres personnes, notamment sur votre partenaire intime.

Identifié(e) à « l’objet enfant », que vous pensez être, vous vous comportez avec cette personne de la même manière que vous l’avez fait avec votre parent maltraitant.
Par exemple, vous devenez une extension de son identité, sans que cette personne ne le demande.

Posez-vous la question suivante en respirant profondément : « Suis-je les parents abusifs ? Suis-je l’enfant victime de ces parents ? Ou ni l’un ni l’autre ? »

L’altération de la perception de soi

Le mécanisme de l’« observateur » — lorsqu’il reste figé dans l’enfance — déforme votre façon de vous percevoir à l’âge adulte.
Ce processus, par lequel l’observateur façonne des images et des représentations, naît de la certitude d’« être un enfant blessé », incapable de se détacher de son passé.
L’enfant blessé est devenu un « objet interne », qui n’a plus de réalité aujourd’hui, tout comme l’« objet interne » que vous vous êtes construite de vos parents pendant l’enfance.
Ces deux objets ne sont que des créations subjectives, façonnées par les souffrances de l’enfant blessé, victime de ses parents.

Par exemple, si votre mère est narcissique et que vous avez été son bouc émissaire, elle est devenue un « objet persécuteur » dans votre esprit dès l’enfance. À l’âge adulte, vous continuez à réagir en fonction de cet objet interne — l’enfant blessé — que vous étiez face à cette mère, qui vous voyait comme un « objet persécuteur », tandis que vous deveniez vraiment son « objet persécuté ».

  • L’objet persécuteur et l’objet persécuté dans votre esprit sont inséparables, car le mécanisme de l’observateur les recrée constamment et renforce leur réalité illusoire.

  • Identifié(e) aux deux, vous ne parvenez pas à poser de limites à votre mère, même si vous n’êtes plus un enfant. Vous agissez donc comme si vous n’aviez pas les ressources nécessaires pour affirmer ces limites.

Ainsi, un objet interne — comme votre mère ou votre père narcissique, par exemple — devient une sorte de personnage symbolique, influençant les pensées, les émotions, les choix et les comportements de l’adulte que vous êtes aujourd’hui. Cette activité mentale vous emprisonne dans une réalité illusoire, semblable à un cauchemar.

La création d’un « faux moi » ou « faux self »

Il est connu que la personne atteinte de narcissisme pathologique, a compensé son trouble de stress post-traumatique par la création d’un « ami imaginaire » qui devient son « faux self » ou « faux moi ».
Cependant, la création d’un « faux moi » n’est pas propre aux narcissiques, mais se retrouve chez toutes les personnes souffrant d’un trouble de stress post-traumatique.
Si vous souffrez de ce trouble, l’enfant que vous étiez a sacrifié son être authentique au profit d’un parent absent. Il a alors adopté une « fausse identité », un « personnage », un « faux moi » ou « faux self » auquel vous vous identifiez.

Les décisions assujetties au personnage adopté

Si, à l’âge adulte, les introjections et les fantasmes de l’enfant du passé influencent encore vos émotions et vos états d’âme, vous réagissez alors selon le « personnage » ou la « fausse identité » adoptée dans l’enfance.

Par exemple, une fille dont la mère était narcissique a inconsciemment décidé de ne jamais lui ressembler, car cette mère la traitait avec une grande injustice.
En réaction à cet « objet primaire » — devenu le fantasme d’une mère figé à jamais dans sa psyché — elle a développé une structure psycho-émotionnelle rigide, fondée sur la vertu, la responsabilité et une grande exigence envers elle-même. Cela l’a conduite au syndrome d’épuisement professionnel, connu sous le nom de « burnout ». Elle évitait l’échec, et son stress augmentait chaque jour un peu plus.
Convaincue qu’elle devait prouver à elle-même et aux autres qu’elle possédait la capacité, les compétences et la résistance nécessaires pour réussir, même dans les pires circonstances — comme celle d'avoir un supérieur narcissique — elle se soumettait à des exigences élevées. Ses voix intérieures prenaient la forme d’un juge sévère et d’un ordonnateur, dictant les devoirs à accomplir, coûte que coûte.

Avez-vous déjà observé un schéma similaire chez vous ou chez un ami ?

Un autre exemple flagrant d’une identité erronée adoptée dans l’enfance est celui de l’enfant confronté à une mère infantile, atteinte d’un trouble de la personnalité limite (borderline).

La mère infantile souffrant de trouble limite

La psychologue belge Véronique Timmermans et moi avons parfois des discussions sur l’introjection. Voici un extrait de ce qu’elle a écrit à propos de la mère infantile :

Certaines mères, particulièrement celles souffrant de trouble de la personnalité limite (borderline), se perçoivent comme des enfants blessés. Elles vivent dans un état d’hypervigilance, constamment focalisées sur le danger d’abandon, de rejet ou de rupture du lien. Elles croient que leur enfant peut les sauver et leur offrir la sécurité infantile qu’elles recherchent. Cela a des conséquences néfastes pour l’enfant.

Il est profondément déstabilisant pour un enfant d’avoir une mère insécurisée qui lui demande de la sécuriser, tout en étant incapable d’y parvenir.
Cette demande irréaliste le fait douter de lui-même et de sa propre valeur, car il croit qu’il a le devoir de sécuriser sa mère. Lorsqu’il échoue, la mère le transforme en « mauvais objet », le rendant responsable de ses insécurités et de ses humeurs.
L’enfant subit alors les projections négatives et les représailles inconscientes de sa mère, ce qui le pousse à endosser un rôle de responsabilité absolue. Cet enfant n’a pas d’espace pour respirer librement, car il est condamné à être le compagnon de substitution de sa mère.

À l’âge adulte, une personne ayant vécu sous l’influence d’une mère infantile qui lui demande encore de s’occuper d’elle, peut souvent ressentir un sentiment persistant de culpabilité, à la fois en raison des sautes d’humeur de sa mère et du besoin d’indépendance qu’elle éprouve.

D’autres conséquences de l’adoption d’une fausse identité

Comme vous le voyez, lorsque le mécanisme d’identification à vos parents et l’introjection de tout ce qu’ils vous ont fait croire à propos de votre identité persistent à l’âge adulte, vous portez ces définitions de vous-même dans votre psychisme.

Ayant fait l’introjection de leurs croyances anxiogènes, hypnotiques et limitantes, ainsi que de leurs comportements, vous les reproduisez dans votre propre vie.
Cela signifie que vous vivez dans un état de régression chronique, même si, comme dans les deux exemples précédents, vous avez adopté une identité très responsable.
Vos comportements oscillent entre soumission et révolte vis-à-vis du parent maltraitant. Vous vivez donc votre vie en fonction de lui, plutôt qu’en fonction de votre être authentique.

Si vos parents ont freiné votre processus d’individuation et d’autonomie psycho-émotionnelle, il est possible que, sans un travail d’introspection, vous rencontriez des difficultés à agir en tant que personne pleinement autonome dans vos relations intimes. Pourquoi ? Parce que les croyances limitantes transmises par vos parents continuent d’influencer vos dynamiques relationnelles à l’âge adulte.

Le manque d’individualisation et d’autonomie

L’adulte qui n’a pas réussi à s’individualiser, se différencier de ses parents, ni à évoluer vers son autonomie doit abandonner définitivement les éléments suivants :

  • Toutes les croyances et définitions anxiogènes, hypnotiques et limitantes que ses parents lui ont inculquées à propos de son identité.

  • Toutes les représentations qu’il se fait de lui-même, liées à son histoire avec ses parents, surtout si ces derniers sont ou ont été abusifs.

  • Tous les rôles qu’il a joués auprès de ses parents et qui lui ont été imposés.

En somme, il doit développer un ego fonctionnel. Pour en savoir plus, consultez l’article intitulé Les fonctions cruciales de l’ego.

Choisir entre bonheur et autovictimisation

Le processus d’identification à vos objets internes est au cœur de votre autovictimisation. En vous identifiant aux figures parentales auprès desquelles vous attendiez de l’amour, de l’acceptation et de la protection, mais que vous n’avez pas reçus, vous vous définissez comme leur victime.
Une fois que vous vous percevez comme une victime, vous adoptez une fausse identité — un « personnage souffrant » dont les comportements dysfonctionnels viennent confirmer ce statut.
Ainsi, vous confiez aux autres la tâche de vous rendre heureux(se), de vous aimer ou de vous faire exister, sans vous rendre compte que la joie de vivre dépend de vous et du sens que vous donnez à votre vie.

  • C’est ainsi que vous maintenez une « hypnose identitaire », un état où vous vous percevez comme une victime, ce qui conditionne vos comportements. Cet état hypnotique altère votre perception de vous-même.

  • Il est crucial d’identifier l’« objet interne » qui vous fait souffrir, car il confirme votre fausse identité.

  • Votre fausse identité ressemble à une hydre à deux têtes : le « souffrant », victime d’un « objet persécuteur idéalisé », incarné par la mère ou le père qui a fait de vous son otage psycho-émotionnel.

  • Vous avez été victimisé(e), certes, mais vous n’êtes pas une victime. La joie d’être et d’exister reste votre choix.

Les objets internes ne sont ni bons ni mauvais

Sans en être conscient, chacun classe ses représentations mentales en bonnes ou mauvaises. Par exemple, si vous percevez une personne comme gentille, vous en faites un « bon objet », et si vous percevez une personne comme méchante, vous en faites un « mauvais objet ».

Cette catégorisation influence non seulement votre perception des autres, mais aussi la manière dont vous vous percevez. Par exemple, si vous considérez vos parents comme de « mauvais objets », vous ressentez de la honte, car vous vous identifiez à cette image négative. En conséquence, vous en venez à vous percevoir également comme un « mauvais objet », ce qui nuit à votre estime de soi.

  • Les « objets internes » sont simplement des représentations mentales, des fantasmes qui façonnent votre subjectivité et votre façon de voir les choses. Ils ne sont ni bons ni mauvais.

  • Leur attribuer une qualité ne fait que renforcer leur réalité apparente. Mais cette « réalité » est illusoire : ce n’est ni vous, ni personne.

Conclusion

L’état régressif, soutenu par les introjections et les objets internes, peut sembler confortable à court terme, mais il maintient l’adulte dans une position de dépendance émotionnelle envers ses parents ou leurs substituts.

Il est important de noter que je ne fais pas référence à un manque d’autonomie dans la sphère externe. Une personne peut très bien naviguer dans le monde de manière indépendante tout en manquant d’autonomie au niveau psycho-émotionnel.

La véritable autonomie psycho-émotionnelle ne peut être atteinte sans une introspection consciente : un processus crucial au cours duquel l’adulte se détache psychologiquement de ses parents et progresse vers une autonomie à la fois émotionnelle et affective.

  • Au cours de ce processus, l’adulte entreprend la « désintrojection » de ses parents.

  • Il reconnaît que tout ce que ses parents lui ont fait croire sur son identité est faux.

  • Il finit par comprendre que ces parents ne sont plus que des images mentales fantasmatiques, qui n’enlèvent ni n’ajoutent rien à l’être authentique, adulte et autonome qu’il est réellement.

Maintenant que vous comprenez comment votre identification à l'activité psychique façonne votre perception de vous-même et du monde, il est temps de découvrir comment vous libérer de votre hypnose identitaire.

C’est ici qu’intervient le processus de la Déshypnose Identitaire, une démarche essentielle pour avancer vers une réelle autonomie. Ce processus vous aide à déconstruire les croyances héritées de votre histoire tout en écoutant la voix de votre être authentique.

La Déshypnose Identitaire


La Déshypnose Identitaire est un processus révolutionnaire d’introspection qui vous permet de déprogrammer tout ce que vous croyez être, mais que vous n’êtes pas.

Pour commencer posez-vous ces questions :

  • « Qu’est-ce qui me fait croire que je suis les pensées mécaniques ? »

  • « Qu’est-ce qui me fait croire que je suis les introjections ? »

  • « Qu’est-ce qui me fait croire que je suis les objets internes ? »

  • « Qu’est-ce qui me fait croire que je suis les voix qui parlent sans cesse dans mon esprit ?

  • En quoi les affirmations toxiques de ces voix illusoires me font-elles souffrir ? »

  • « Qu’est-ce qui me fait croire que je suis l’activité mentale ? »

Remarque que, inconsciemment, vous pratiquez l’auto-hypnose. Pour sortir de cet état hypnotique, il est crucial de reconnaître vos représentations mentales pour ce qu’elles sont, afin de les démanteler. Vous devez reconnaître le cercle de captivité de votre personnage anxiogène, composé de divers « moi ».

Grâce à mes outils de Déshypnose Identitaire :

  1. Vous pouvez vous libérer de l’emprise de tout ce que vous croyez être, mais que vous n’êtes pas.

  2. En vous libérant des faux objets internes, vous pourrez vous reconnecter avec vos propres besoins et valeurs, sans être influencé(e) par des croyances limitantes héritées du passé.

  3. En éliminant les perceptions erronées et les attentes inconscientes que vous projetez sur les autres, vous serez capable d'établir des relations plus saines, basées sur la réalité présente et non sur les schémas passés.

  4. Vous pouvez cesser de percevoir vos pensées, vos croyances et vos objets internes comme des vérités absolues.

  5. Apprendre à identifier vos mécanismes hypnotiques et à vous en détacher est une étape essentielle pour vous réapproprier votre vie et écouter la voix de votre authenticité et non celle de vos parents.

  6. Vous pourrez ainsi libérer votre esprit des monologues intérieurs et des régressions infantiles, et accéder à une paix intérieure.

  7. Vous ne serez plus dépendant(e) des autres pour valider votre existence ou vos émotions. La déshypnose vous aide à devenir autonome sur le plan émotionnel, à poser des limites et à prendre des décisions alignées avec votre être véritable.

Il est temps de cesser d’être l’otage de vos propres « objets internes » et des schémas hérités du passé. En apprenant à reconnaître et à démanteler ces illusions mentales, vous pouvez avancer vers une vie plus sereine et plus libre, alignée avec votre être authentique.
Les outils de la Déshypnose Identitaire sont à votre disposition pour vous guider dans ce chemin de transformation.

Prabhã Calderón