Le gaslighting
18 nov. 2024
Sam Vaknin
Le terme « gaslighting » tire son origine du film « Gaslight », mettant en scène Charles Boyer et Ingrid Bergman, traduit en français par « Hantise ». Ce film illustre une manipulation intense menée par un individu malveillant, visant à rendre sa victime mentalement instable au point de nécessiter une institutionnalisation.
Cet article est mon résumé d’une conférence du Professeur Sam Vaknin sur le gaslighting, traduit en français par décervelage hypnotique.
Comment reconnaître le « gaslighting » et se libérer de l’emprise d’un(e) psychopathe ou d’un(e) narcissique qui pratique le décervelage hypnotique ? Cet article répond à ces questions.
Note : Pour des raisons pratiques, j’utilise le masculin.
Le professeur explique les puissantes stratégies employées par les psychopathes pour déstructurer leurs victimes, jusqu’à altérer complètement leur perception et les conduire à des états de dissociation, de dépersonnalisation et de déréalisation.
Note : Bien que le « gaslighting » soit propre aux psychopathes, le « fantasme partagé » et le besoin de provision narcissique pousse les narcissiques à adopter des comportements qui induisent un décervelage hypnotique, même s’ils n’agissent pas délibérément.
Les victimes font l’expérience, entre autres, de sensations étranges telles que le « déjà-vu », le « jamais-vu », le « déjà vécu » et le « déjà là ». Ces derniers concepts trouvent leurs racines dans les travaux de Sigmund Freud, Karl Gustav Jung et Pierre Janet, mais ils sont également enrichis par des approches philosophiques d’Ernst Jentsch et Michel Foucault.
La stratégie du psychopathe comparée à la tactique narcissique
Le décervelage hypnotique est une stratégie de manipulation psychologique utilisée par les psychopathes. Contrairement aux narcissiques, qui s’auto-persuadent de leurs propres fabulations – créant ainsi l’illusion d’avoir une relation amoureuse avec qulqu’un –, les psychopathes agissent avec une intention pleinement consciente : détruire leur proie. Leur démarche délibérée se traduit par un véritable « gaslighting ».
Dans une relation intime, le narcissique tisse une illusion d’amour qui envoûte sa victime. Cependant, il croit en cette illusion tout en restant profondément autoréférentiel. Tel un enfant, il perçoit la relation avant tout comme un moyen de satisfaire ses besoins personnels. L’échange est donc inéquitable, car il donne peu et prend beaucoup.
Le psychopathe, de son côté, distingue nettement la fantaisie de la réalité. Son unique objectif est de prendre ce qu’il désire, puis de se retirer sans le moindre remords.
Sam Vaknin déclare : Le « gaslighting » est comme si quelqu’un tendait la main pour atteindre votre psychisme, puis le brouillait intentionnellement. C’est aussi grave que cela. Il repose sur une série de techniques soigneusement élaborées pour détruire le psychisme de la victime. Ainsi, le psychopathe plonge sa victime dans un état de soumission et de confusion profonde. Il déstructure son psychisme, sape sa compréhension, détruit sa confiance en elle, prend le contrôle de son identité et la plonge dans un état de dissociation, de dépersonnalisation et de déréalisation. Ce processus amène la victime à adopter, à son insu, la réalité virtuelle imposée par l’agresseur.
Note : Le narcissique caché passif-agressif peut basculer vers la psychopathie primaire. Pour plus d’information lisez cet article : Les narcissiques cahés.
La perception altérée des victimes
Sous l’influence hypnotique du psychopathe, la victime devient un acteur passif dans le « rêve » de ce dernier. Sa place dans ce monde virtuel altère profondément sa perception de la réalité, au point qu’elle commence à se sentir fragmentée et étrangère à elle-même.
Souvent, les victimes sont des personnes déjà vulnérables, souffrant de dépression, d’anxiété ou de traumatismes antérieurs. Le psychopathe exploite ces failles pour imposer sa propre réalité virtuelle.
L’éloignement de soi et de sa propre vie
La première étape du « gaslighting » consiste à détruire votre confiance en vous-même, votre perception et votre évaluation de la réalité, ainsi que votre sentiment d’efficacité personnelle – c’est-à-dire votre capacité à interagir avec votre environnement pour en tirer des résultats positifs.
Progressivement, vous perdez foi en vous-même et commencez à vous éloigner de votre vie et de qui vous êtes, un processus connu sous le nom d’éloignement de soi.
C’est alors que l’agresseur intervient, instillant en vous des images déformées de la réalité et induisant délibérément des états de déréalisation, de dépersonnalisation et d’amnésie.
Le processus de manipulation hypnotique
Le psychopathe s’appuie sur une communication absurde, paradoxale et anormale pour désorienter ses victimes. Par des répétitions incessantes de phrases et de discours, il manipule leur perception jusqu’à imposer sa propre réalité à la leur.
Ce processus s’apparente à l’hypnose, car la répétition de mots et de phrases conditionne la victime à s’habituer à la présence et aux discours de l’agresseur. Des techniques similaires sont employées par les pédophiles et les groupes terroristes pour manipuler et radicaliser des individus vulnérables.
La saturation sémantique
L’entraînement hypnotique du psychopathe repose sur la saturation sémantique, un phénomène psychologique qui se manifeste lorsque des mots ou des phrases, répétés inlassablement, finissent par sembler familiers ou acceptables aux oreilles de la victime, désactivant ainsi sa capacité de réflexion critique.
Une personne en état de régression infantile, incapable de poser des limites, peut écouter le discours hypnotique d’un psychopathe, répété pendant des heures, et s’y soumettre sans percevoir la manipulation dont elle est victime. Ses phrases lui « sonnent bien », surtout si elle est en proie au doute concernant elle-même et sa façon de vivre.
Explication scientifique
Le pouvoir de l’entraînement hypnotique réside précisément dans la saturation sémantique. Par exemple, la violence verbale, répétée ad nauseam, devient une sorte de bruit, presque une mélodie, dépourvue de sens véritable. Cette répétition incessante franchit alors vos défenses linguistiques et s’enfonce profondément dans votre cerveau, jusqu’au cerveau reptilien, là où siègent vos instincts primaires, atteignant même le tronc cérébral.
Si vous répétez le même mot des milliers de fois, vous découvrirez, à votre grande surprise et consternation, que ce mot finit par perdre tout sens pour vous. Vous percevez les paroles répétées comme de simples sons, dénués de signification.
La répétition excessive et rapide d’un mot peut surcharger ces réseaux, le dénouant de sa signification.
Ce phénomène est lié à un processus appelé désensibilisation neuronale, où les neurones qui traitent une information spécifique diminuent leur réponse après une stimulation répétée.
Ainsi, le psychopathe prend progressivement le contrôle total de votre esprit, effaçant très vite votre perception et votre capacité de discernement.
Le processus de synchronisation des ondes cérébrales
L’entraînement hypnotique d’un psychopathe repose sur un processus de synchronisation des ondes cérébrales. À l’image des musiciens d’un orchestre qui écoutent ou jouent la même musique, leurs ondes cérébrales se coordonnent parfaitement.
Le psychopathe exploite cette technique à son avantage. Par exemple, si sa violence verbale adopte un refrain, un rythme ou une certaine harmonie intégrée, elle peut se transformer en une forme de « musique ». Pire encore, en répétant inlassablement des discours qui « sonnent bien » à vos oreilles ou qui vous paraissent réalistes, il synchronise vos ondes cérébrales avec les siennes, vous plaçant ainsi sous son emprise.
Autrement dit, lorsqu’une personne est exposée de façon répétée à des violences écrites ou verbales ainsi qu’à des discours hypnotiques, elle perd progressivement le sens de la réalité. Les paroles de l’agresseur se transforment en une forme de « musique » qui conditionne son cerveau, synchronisant ses ondes cérébrales avec celles de l’abuseur.
La satiété sémantique et l’inhibition réactive
Lorsque les centres linguistiques de la victime se désactivent, elle perçoit les discours de son abuseur comme un mur sonore, une sorte de musique à laquelle elle s’habitue.
Un discours prolongé au milieu de la nuit, une analyse interminable ou la fixation d’un mot ou d’une phrase pendant une durée excessive produisent un effet comparable à celui de la répétition : ils induisent une satiété sémantique, désengageant ainsi les centres linguistiques.
Dans le cortex cérébral, la répétition verbale génère un schéma neuronal spécifique correspondant au sens du mot. Une répétition rapide stimule simultanément l’activité sensori-motrice périphérique et l’activation neuronale centrale.
Cette répétition incessante déclenche un phénomène connu sous le nom d’inhibition réactive : une diminution progressive de l’intensité et de la sensibilité de l’activité neuronale à chaque nouvelle répétition.
De nombreuses études confirment ces observations. Par exemple, James Jacobovits, en 1962, a qualifié ce phénomène de « neuro-sémantique expérimentale ». Des recherches plus récentes, notamment celles de Piloti, Antrobus et Daph en 1997, ainsi que celles de Koinos en 2000, viennent également appuyer ces conclusions.
Il s’agit donc d’un phénomène bien établi
Si vous êtes la victime d’un psychopathe, celui-ci vous entraîne hypnotiquement en saturant vos capacités sémantiques. Il crée ainsi une coordination, une synchronisation entre ses ondes cérébrales et les vôtres. Cela lui donne un accès total à votre esprit, lui permettant d’effacer votre identité, vos souvenirs, vos expériences et vos perceptions, pour les remplacer par les siennes. C’est une description précise du gaslighting.
Le contrôle et l’autorité du psychopathe
Par les stratégies décrites, l’agresseur acquiert une autorité incontestée. Une asymétrie de pouvoir s’installe, renforcée par le lien traumatique entretenu de manière intermittente. L’agresseur exerce une domination totale, imposant un rapport de pouvoir qui le maintient systématiquement en position de supériorité.
Il instaure une dépendance psychique, amenant la victime à considérer comme normales ses insultes, ses jugements, ainsi que ses discours et comportements obsessionnels. Cette emprise hypnotique est consolidée par un contrôle verbal strict, la coercition et des sanctions infligées en cas de résistance.
Le « gaslighting » d’un psychopathe consiste donc à implanter dans votre esprit une réalité virtuelle issue de son « paracosme », son monde imaginaire, et à vous persuader qu’elle est la seule réalité existante. L’un de ses principaux outils est l’entraînement hypnotique, une méthode subtile mais redoutablement efficace pour parvenir à ses fins.
La coercition et l’invalidation émotionnelle
Le psychopathe utilise la coercition pour renforcer son emprise, déformant la réalité de sa victime et projetant sur elle ses propres comportements négatifs. En cas de conflit, il recadre toujours les événements en sa faveur et punit la victime si elle remet en cause ses comportements. Par des insultes et des remarques dévalorisantes, il invalide les émotions de la victime, la poussant à douter de ses propres sentiments et à se sentir coupable.
La déréalisation et la dissociation
En utilisant ces techniques, le psychopathe conduit sa victime à des états de dissociation, de déréalisation et de dépersonnalisation.
La déréalisation : La victime perd de vue ses propres expériences de vie et sa réalité personnelle. Elle devient une spectatrice de sa propre existence, manipulée dans un univers virtuel ou « paracosme » construit par l’agresseur.
La dépersonnalisation : Ce phénomène éloigne la victime de son identité jusqu’à ce qu’elle adopte celle de son abuseur.
Ces mécanismes s’inscrivent dans une stratégie globale visant à effacer la personnalité de la victime et à la substituer par celle de l’agresseur. Pour mieux comprendre ces termes, consultez l’article intitulé La dépersonnalisation et la déréalisation.
Voici une liste de comportements de l’agresseur, qu’il soit narcissique ou psychopathe :
Invalidation de vos émotions : Cette personne invalide vos émotions lorsque vous souffrez par cause de ses commentaires acerbes, des critiques et des jugements, voire des insultes. Par cette invalidation émotionnelle, vous serez désorienté(e) et douterez de vous-même, en particulier lorsque l’agresseur est dans une position d’autorité ou que vous l’admirez.
Négligence de vos besoins légitimes : L’agresseur ne s’intéresse pas à votre besoin de repos, à votre besoin de sérénité, d’amour, de respect et d’attention.
Inversion de faits à sa faveur et contre vous : Cette personne inverse les faits et les retourne contre vous. Elle insiste avec force pour affirmer que vous avez fait ou dit des choses dont vous savez pertinemment que ce n’est pas le cas.
Coercition : L’agresseur vous force à admettre que vous avez tort. Si vous refusez, vous êtes pénalisé(e), voire puni(e). Il peut, par exemple, vous contraindre à vous excuser.
Rejet de la responsabilité : L’agresseur projette son mauvais comportement sur vous de manière à en faire votre faute.
Manipulation du récit : Même si c’est vous qui êtes trahi(e), il change le récit, déplace la faute sur vous et se victimise. Il vous fait vous sentir honteux(se), coupable et déstabilisé(e), notamment lorsqu’il affirme : « C’est toi qui m’as poussé à le faire. » Ainsi, vous finissez par accepter sa réalité et à vous excuser.
Perception altérée des conflits : Vous êtes perçu(e) comme la source des conflits. Si vous êtes une personne qui cherche à plaire, vous avez des défenses « autoplastiques » et finissez par assumer la responsabilité de choses que vous n’avez pas faites.
Stratégies hypnotiques : L’agresseur se montre assuré, confiant, fort, explosif, répétitif, et vous entraîne hypnotiquement en utilisant toutes sortes de stratégies visant à détruire votre psyché.
Altération de votre perception : Il vous amène à ne plus faire confiance à vos propres perceptions.
Conditionnement et introjection : L’agresseur conditionne votre esprit en implantant sa propre voix, qui devient une introjection, un objet interne. Vous ne pouvez pas vous en débarrasser, car il vous ramène à un état régressif.
Il remet en question votre réalité : L’agresseur ne vous attaque pas directement, il attaque votre réalité afin de vous rendre fou ou folle.
Quel est votre état d’esprit ?
Si vous commencez à avoir des doutes disproportionnés sur vous-même, qui n’existaient pas auparavant, c’est un signe que vous avez été victime du gaslighting. Vous vous retrouvez dans un état hypnotique de régression, de confusion et de désorientation, au point de douter de vous-même et de vous demander :
Ai-je réagi de manière excessive ?
Ai-je mal compris certaines situations ?
Si j’avais réagi autrement, serions-nous ensemble ?
Ne sachant plus quoi faire ni à qui faire confiance, il devient beaucoup plus facile de céder, de vous soumettre et de dire : « Tu as raison, j’ai eu tort depuis le début. »
Lorsque vous vous dites : « Peut-être que je suis fou/folle, peut-être que je suis paranoïaque ou trop sensible » – quoi que cette personne vous accuse d’être –, sa voix résonne dans votre esprit. Cela signifie que vous avez introjecté, incorporé et intériorisé ses paroles et ses messages hypnotiques.
Dans cet état, vous répétez ses mots comme une personne dont la perception est complètement altérée, semblable à un robot ou un zombie ayant perdu toute volonté propre. Vous avez perdu la confiance en vous-même et votre estime personnelle.
Le déjà-vu : un signe de fragilité psychique
À ce stade, vous pourriez avoir des expériences de « déjà-vu » : une impression troublante de revivre, l’espace d’un instant, une situation ou une expérience qui ne s’est pourtant jamais produite. Si tel est le cas, ces expériences de « déjà-vu » peuvent être un signe de la profonde fragilisation de votre psychisme.
Le « déjà-vu » n’est pas le seul signe : il s’accompagne souvent d’un état de désorientation chronique, voire de dissociation, ainsi que de pensées récurrentes qui envahissent votre esprit. Votre attention devient entièrement focalisée sur le conflit que vous vivez avec votre abuseur.
Les personnes sujettes à sensations de déjà-vu, sont souvent fragiles et vulnérables. Elles souffrent de dépression, d’anxiété ou de stress, et subissent une forte pression. Les recherches montrent clairement que l’expérience de déjà-vu est fréquemment liée à d’autres problèmes de santé mentale.
Sa solution à votre problème
Si vous êtes la victime d’un psychopathe, une fois qu’il a induit des états dissociatifs en vous, il déclare implicitement : « Tu es très amnésique en ce moment, peut-être même dépersonnalisé(e). Eh bien, j’ai une solution pour toi. Laisse-moi te donner ma réalité, mon monde, mon univers, mes perceptions, mes expériences et mon interprétation de ce qui se passe. »
Vous commencez à vous sentir si irréel(le) que vous commencez à vous considérer comme une actrice ou comme un imposteur. Ainsi, ayant perdu vos repères, votre réalité et votre individualité, vous vous accrochez désespérément à la sienne.
Le « jamais-vu » : Une dissociation profonde
Les stratégies de votre agresseur vous amènent également à expérimenter le « jamais-vu ». Alors que le « déjà-vu » évoque un sentiment trompeur de familiarité, le « jamais-vu » suscite une étrange sensation d’inconnu, accompagnée d’un profond effroi. Vous avez l’impression de vivre une situation pour la première fois, même en sachant rationnellement l’avoir déjà expérimentée à plusieurs reprises.
Cette expérience, qui combine une reconnaissance floue à une impression de nouveauté déconcertante, engendre une anxiété marquée par un sentiment d’étrangeté. Ce phénomène est étroitement associé à des états dissociatifs tels que l’aphasie, l’amnésie ou l’épilepsie, s’inscrivant ainsi dans le cadre des troubles dissociatifs.
L’agresseur, qui induit en vous des sensations de « déjà-vu » et de « jamais-vu », provoque en réalité des états dissociatifs, de déréalisation et de dépersonnalisation.
C’est précisément sa capacité à engendrer ces états anxiogènes et ces conflits intérieurs qui lui confère un pouvoir immense sur vous.
Une sensation de déconnexion
Lorsque le « jamais-vu » se manifeste par des oublis temporaires d’un mot, d’un son, d’une image, d’un lieu ou de tout élément familier, il traduit une rupture entre la cognition et la perception. Dans ces moments, vous savez rationnellement avoir déjà vécu cette situation ou connaître cet élément, mais vous ne ressentez aucune familiarité.
Cette expérience crée une fracture entre vous et la réalité, un écart que l’agresseur exploite pour s’immiscer dans votre esprit. Par ailleurs, le « jamais-vu » engendre souvent un sentiment d’imposture, renforçant la confusion intérieure. Vous vous sentez comme un imposteur.
Ces états sont générés par le pouvoir hypnotique de l’agresseur, qui projette sur la victime sa propre perception déformée de lui-même. En provoquant ces états de déconnexion, il pousse la victime à douter de son identité et à se percevoir comme irréelle, reflétant ainsi la manière dont il se perçoit dans sa propre folie.
Le « jamais-vu » est aussi associé aux troubles délirants, à l’intoxication, à la toxicomanie, ou à d’autres psychopathies. La victime a donc sa place au panthéon des pathologies de l’esprit humain.
La dissociation générée par les agresseurs
La plupart des agresseurs induisent ainsi des états dissociatifs chez leurs victimes. Nombre d’entre eux, en particulier les narcissiques, se perçoivent comme des spectateurs de leur propre vie, observant leur existence comme un film. Ils la considèrent comme une production cinématographique qu’ils regardent avec un intérêt distant, sans véritablement y prendre part.
Les agresseurs n’habitent pas véritablement leur vie. Ils semblent se regarder de l’extérieur, comme s’ils jouaient un rôle dans une mise en scène théâtrale. Ils se comportent comme des réalisateurs ou des acteurs, et induisent chez leurs victimes la sensation de « déjà-vu » et de « jamais-vu ».
La contagion narcissique
Quand vous commencez à vous percevoir comme de l’extérieur, cela marque le début de ce que l’on appelle la contagion narcissique.
Lorsque le narcissique vous « infecte » avec le virus de son narcissisme, vous commencez à voir le monde à travers ses yeux. Vous adoptez alors ses distorsions cognitives et sa perception déformée de lui-même.
Ce processus conduit à des états de dépersonnalisation et de déréalisation. Vous en venez à douter de la réalité elle-même : c’est la déréalisation.
Parallèlement, vous vous percevez comme irréel, tout comme l’agresseur se perçoit lui-même.
Les flash-back : Une expérience de déjà vécu
Pour plonger leurs victimes dans le décervelage hypnotique, les agresseurs exploitent également le phénomène de « déjà vécu ». Il s’agit d’un sentiment intense, mais faux, d’avoir déjà vécu la situation présente. C’est une forme de « déjà-vu », mais beaucoup plus marquée et envahissante. Sur le plan psychologique, cela s’apparente à un véritable flash-back ou à une reviviscence.
Les flash-back et reviviscences sont généralement des conséquences du trouble de stress post-traumatique (TSPT).
Le « déjà-vu », quant à lui, peut être considéré comme une version atténuée du flash-back. Pendant un court instant, vous perdez la distinction entre la réalité et l’illusion. Durant cette période, vous êtes véritablement immergé(e) dans une réalité alternative imposée par l’agresseur.
Les patients qui éprouvent fréquemment un sentiment de « déjà-vu » l’attribuent à des croyances essentiellement délirantes ou issues de leur pensée magique.
Le métavers du « déjà vécu »
Contrairement au « déjà-vu », le « déjà vécu » a des conséquences comportementales, car il pousse les individus à agir dans leur environnement comme s’il s’agissait d’une réalité différente de ce qu’elle est réellement.
Le « déjà vécu » vous contraint à abandonner la réalité pour plonger dans une réalité virtuelle, une seconde vie, un véritable « métavers ».
Ce phénomène s’accompagne d’un sentiment intense de familiarité, qui incite à se retirer des événements ou des activités de la vie réelle pour habiter l’espace imaginaire de votre agresseur connu sous le nom de « paracosme ».
L’installation d’un « métavers » dans votre esprit
Note : Le terme « métavers » est la traduction officielle de l’anglais « metaverse », qui désigne un univers virtuel immersif et partagé, où les utilisateurs peuvent interagir entre eux et avec des objets numériques dans un environnement simulé, souvent via la réalité virtuelle ou augmentée. Cependant, le psychopathe réalise un exploit similaire sans utiliser d’outil numérique.
Le gourou et les suiveurs
Note : le « déjà vécu » est une expérience courante dans les environnements enivrants produits par exemple par un gourou psychopathe ou narcissique. Ces figures d’autorité utilisent le décervelage hypnotique pour renforcer son pouvoir sur les disciples.
Ces derniers, en quête de réconfort spirituel ou de solutions miraculeuses, acceptent de se soumettre aux règles et doctrines du gourou sans identifier la dynamique malsaine que celui-ci propose. En fait, il exploite la pensée magique par l’endoctrinement pour annihiler leur esprit critique, plongeant ainsi les disciples dans un état de soumission totale.
C’est un environnement sectaire
Dans cet environnement, si vous vous opposez au chef de la secte, qui est l’agresseur narcissique, vous êtes immédiatement pénalisé(e). Cependant, en plus du bâton, il y a la carotte.
Si vous acceptez la réalité imposée par l’agresseur et agissez en conséquence, si votre soumission se traduit par des comportements observables et mesurables qu’il peut surveiller, alors il vous récompense. Il vous accorde un prix, vous loue, vous élève, fait de vous son favori ou sa favorite, etc.
Ces mesures incitatives, combinées à des renforcements intermittents, exercent une pression psychologique puissante. Elles vous poussent à abandonner votre réalité pour adopter la fausse réalité imposée par l’agresseur, vous enfermant dans un état permanent de « déjà vécu ».
La substitution de votre réalité par la sienne
En somme, l’agresseur, qu’il soit psychopathe ou narcissique, vous déconnecte de votre propre réalité, rendant la sienne familière et presque naturelle pour vous.
Cependant, le « gaslighting » d’un psychopathe est plus profond, car il a un but précis. Note : Sous son influence, vous pourriez même abandonner vos enfants et votre travail pour adhérer à sa réalité virtuelle. C’est si grave que ça.
Cela se produit parce que, dans un état de déréalisation et de dépersonnalisation, vous ne pouvez plus discerner vos besoins et comparer sa réalité à la vôtre.
Ainsi, vous vous mentez à vous-même, parce que vous croyez, par exemple, que sa réalité est plus extraordinaire que la vôtre, et qu’elle est votre destin.
Donc vous perdez la capacité d’examiner la réalité et perdez également d’autres fonctions cruciales de l’ego. Lisez l’article intitulé : Les fonctions cruciales de l’ego.
C’est un point crucial à comprendre, explique Sam Vaknin : le « gaslighting » ne se limite pas à provoquer une rupture entre vous et votre perception de la réalité. Il implique une véritable substitution de votre réalité par la sienne. L’agresseur vous impose une alternative à votre propre expérience, à votre monde, à votre réalité, et même à votre univers. Et parce que vous êtes coupé(e) de vos racines – car il efface votre mémoire et remet en cause votre identité – sa réalité devient pour vous un radeau de sauvetage. Vous vous y accrochez désespérément, car vous n’avez plus d’alternative.
La mort est « déjà là »
Et voilà donc les stratégies utilisées dans le gaslighting. Parmi elles se trouve une beaucoup moins connue, que Michel Foucault, le célèbre théoricien et critique social, appelait « déjà là ».
Dans son ouvrage « Folie et déraison : Histoire de la folie à l'âge classique », publié pour la première fois en 1961, Foucault examine l’évolution du sens de la folie à travers la culture, le droit, la politique, la philosophie et la médecine, notamment en Europe, du Moyen Âge jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.
Fidèle à son style complexe, Foucault explore la manière dont la perception de la folie a changé au fil des siècles.
Pour éclairer cet aspect, voici une traduction en langage courant d’un passage clé évoqué par Sam Vaknin.
Traduction en langage courant :
À la fin du Moyen Âge, les gens vivaient dans une obsession omniprésente de la mort. Les guerres et les épidémies leur rappelaient constamment qu’ils ne pouvaient y échapper. Mais vers la fin du XVe siècle, un changement radical s’opère : au lieu de craindre la mort, les gens commencent à se moquer de la vie, qu’ils perçoivent désormais comme futile et absurde.
La mort n’était plus perçue comme une fin tragique et ultime, mais comme une présence quotidienne, inscrite dans les comportements humains, leurs faiblesses et leurs vices.
Elle est apprivoisée, presque banalisée. La folie devient alors un miroir de cette vacuité : elle révèle que la mort est « déjà là », non plus une fin lointaine mais une condition sous-jacente à la vie elle-même.
La « tête de la mort » apparaît dans des objets du quotidien, symbolisant un vase déjà vidé de toute substance. La folie de la mort est, elle aussi, « déjà là ». La mort, dans ces manifestations quotidiennes, montre que son règne a déjà commencé, et qu’il est dénué de grandeur. Elle a retiré le masque de la vie, sans révéler quoi que ce soit d’autre.
Explication par Sam Vaknin
Foucault suggère ici que la folie équivaut à une forme de mort mentale. Être fou, c’est être déconnecté de la réalité, incapable de fonctionner socialement, tout comme les morts.
Il affirme qu’une transition culturelle a eu lieu lorsque les sociétés occidentales ont déplacé leur obsession de la mort vers une obsession pour la folie. Cette transition repose sur une prise de conscience : la folie est aussi effrayante que la mort, car elle représente une forme de mort avant la mort physique, un état où la personne est déjà exclue de la société, incapable de participer à la réalité collective.
Ainsi, Foucault introduit l’idée que la mort peut être perçue comme « déjà là » : une réalité psychologique et sociale qui précède sa forme physiologique.
Comment cela s’inscrit-il dans le cadre du gaslighting ?
Le gaslighting, explique le professeur Vaknin, est une destruction psychique. Il vise à vous désorienter totalement, à semer la folie en vous, et à vous faire douter de votre propre existence. Autrement dit, c’est une mort psychologique.
Cependant, après vous avoir détruit votre intégrité psychique, l’agresseur propose une « résurrection ». Il vous offre une seconde chance, une nouvelle vie, mais à une condition : accepter sa réalité, ses règles et son contrôle total sur votre esprit.
L’agresseur vous impose une condition : « Tu ne seras jamais complet(e) tant que tu seras avec moi. Mais si tu vis dans mon espace, si tu deviens une extension de moi, sans volonté, sans liberté, sans sens critique ni défi, alors tu existeras à nouveau. »
Dans ce mécanisme, la folie et la mort mentale sont déjà là, présentes comme des états sous-jacents à votre existence, orchestrés par l’agresseur pour s’assurer de sa domination totale.
L’urgence de retrouver sa propre réalité
Le gaslighting est une stratégie de possession totale et de destruction psychique. Pour s’en libérer, il est crucial que la victime prenne conscience qu’elle est sous l’emprise d’un véritable « gaslighter », une personne qui pratique le décervelage hypnotique.
Le processus de se rendre compte de cette réalité, nécessite le soutien d’un professionnel bienveillant, capable d’apporter une perspective extérieure afin d’aider la victime à identifier et comprendre la manipulation et le contrôle qu’elle subit.
Parallèlement, la victime doit entreprendre une introspection approfondie pour retrouver sa confiance en elle-même. Cela implique de prendre le temps de consigner ses ressentis et ses expériences, tout en posant des questions introspectives pour mieux distinguer la réalité des illusions imposées par l’agresseur.
Tenez un journal
Identifiez ce que vous ressentez et notez-le dans un journal. Chaque fois que vous êtes dans le doute, décrivez ce doute. Documentez chaque événement, même s'il vous semble insignifiant ou sans conséquence. Notez les situations et les dates. Êtes-vous en train de boire un café ? Enregistrez-vous en décrivant ce qui se passe en vous et les dynamiques de votre vie. Ensuite, écoutez cet enregistrement. Écrivez vos émotions et vos ressentis, enregistrez-les.
Posez-vous ces questions :
Comment est-ce que je me sens lorsque je suis avec cette personne ou lorsque cette personne est près de moi ?
Est-ce que je me sens anxieux(se) ? Est-ce que je crains que cette personne me contredise ?
Est-ce que je me sens plus confiant(e) lorsque je ne suis pas avec elle ?
Mais quand je suis avec elle, est-ce que je me sens confus(se) ou est-ce que je pense qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez moi ?
Puis-je identifier ce qui ne va pas ?
Ce type d’introspection renforce la confiance en soi. Peu à peu, vos doutes et votre confiance en vous seront rétablis et régulés.
Affirmez votre propre réalité autant que possible, dans les limites de ce qui est sûr pour vous. Vous pourriez appeler un(e) ami(e) pour parler d’une situation lorsque vous commencez à perdre votre perception ou à douter de la réalité des faits que vous voyez ou vivez.
Parlez clairement de vos besoins à votre agresseur si vous vivez encore avec lui, et
n’hésitez pas à faire appel aux autorités si nécessaire, par exemple à la police.
Le plus important est de vous séparer de votre agresseur. Vous devez déconstruire toutes les introjections et croyances, tant sur vous-même que sur lui, qui se sont enracinées dans votre psychisme à cause de son abus. Sans cela, vous risquez de rester dans un état de stress post-traumatique pendant longtemps. Il est donc essentiel de vous faire accompagner par un thérapeute.
Voyons maintenant les confusions sur le « gaslighting » que le professeur Sam Vaknin nous invite à examiner.
Confusions sur le gaslighting
Le professeur Sam Vaknin explique : Le gaslighting est souvent confondu avec la dissociation, la confabulation et les dissonances des narcissiques. J’aurais dû prévoir que cela allait se produire lorsque j’ai emprunté le terme « gaslighting » et l’ai introduit dans le discours plus large dans les années 1990, dit-il.
Le gaslighting est mal expliqué, particulièrement dans les vidéos et discussions en ligne. Ces contenus, souvent absurdes, confondent le « gaslighting » avec des phénomènes comme la dissociation, la fabulation ou les dissonances cognitives des narcissiques.
Le gaslighting, tel que je l’ai introduit dans le discours psychologique des années 1990, continue Sam Vaknin, désigne une tactique délibérée et préméditée visant à altérer la perception de la réalité d’une victime. Cela rend la victime dépendante de l’agresseur pour des fonctions cognitives essentielles : perception, jugement et confiance en soi. Le « gaslighting » est donc une stratégie utilisée par les psychopathes, mais rarement utilisée par les narcissiques de façon préméditée.
La dissociation, les trous de mémoire et l’amnésie
Les narcissiques présentent une série d’autres problèmes qui peuvent ressembler au « gaslighting », mais qui n’en sont pas.
Le premier de ces problèmes est la dissociation. Les narcissiques vivent dans un état de dissociation. Leur perception de soi est discontinue et marquée par une amnésie persistante et des trous de mémoire récurrents. Ces trous de mémoire entraînent une perception fragmentée et incohérente de leur identité. Cela se traduit par des pensées, des émotions et des comportements contradictoires ou incohérents, souvent observables sur de courtes périodes.
Bien que ces comportements puissent produire du décervelage hypnotique, ils ne sont pas de gaslighting. Pour faire face à ces trous de mémoire, les narcissiques élaborent des récits pour combler ces vides dissociatifs menaçants.
Ils se racontent alors : « Je ne me souviens pas de ce qui s’est passé, mais en me connaissant, en connaissant l’environnement et les circonstances, voici ce qui a probablement eu lieu. » Ces récits sont souvent si plausibles qu’ils y croient eux-mêmes. Cela donne l’impression d’une manipulation intentionnelle, mais il s’agit en réalité d’un mécanisme de défense face à leur dissociation.
Vous voyez, explique Sam Vaknin, les narcissiques croient à leurs propres fabulations, ce qui fait qu’ils ne mentent pas vraiment en les racontant. Ces fabulations peuvent ressembler à du gaslighting, mais elles n’ont rien à voir avec un véritable gaslighting. Elles constituent la tentative désespérée de chaque narcissique de restaurer une continuité intérieure, agissant comme une sorte de colle qui vise à rassembler les fragments disjoints de leur personnalité.
La dissonance n’est pas non plus du gaslighting
Un autre problème des narcissiques est leur dissonance. Tout le monde a des dissonances. Une dissonance se produit lorsque vous entretenez en même temps deux pensées, deux émotions ou deux croyances mutuellement exclusives et contradictoires.
Par exemple, quand vous aimez quelqu’un et parfois vous le détestez, cela s’appelle ambivalence. L’ambivalence émotionnelle existe dans les relations intimes, c’est très courant. Vous avez deux pensées qui sont en conflit ou deux sentiments qui ne peuvent pas s’accorder. Cela crée une dissonance, un sentiment de malaise. Si cela continue, cela crée de l’anxiété.
Les gens peuvent avoir un comportement incohérent, et c’est ce qu’ils font. Ils changent de cap. Ils vous surprennent et se surprennent eux-mêmes. Ils font des choses qu’ils n’auraient jamais cru pouvoir faire. Tout dépend de nombreux facteurs.
Les dissonances sont donc très courantes. Elles sont la source de l’anxiété. Mais elles n’ont rien à voir avec le « gaslighting ».
Conclusion
Cette conclusion a été faite par Sam Vaknin dans une de ses vidéos sur la provision narcissique : Le but premier de tout narcissique est l’obtention de l’attention des autres, afin d’en extraire sa provision narcissique et rétablir un équilibre intérieur. Celui du psychopathe est de vous détruire. Pour cette raison, vous devriez voir les narcissiques comme des toxicomanes qui ont des comportements produisant des états hypnotiques chez leurs victimes, plutôt que de les considérer comme des psychopathes cherchant à vous détruire. Bien qu’ils soient pathétiques et pitoyables, les psychopathes, eux, sont bien plus dangereux. Lisez l’article intitulé : La provision narcissique.
Mon résumé sur les « gaslighters »
Comme vous le voyez, le professeur Sam Vaknin a introduit le terme « gaslighting » dans le cadre de la psychopathie. Mais par la suite, il a été étendu au domaine de toute forme de manipulation produisant l’altération de la perception, la déréalisation et la dépersonnalisation, ainsi que la substitution de la réalité d’une personne par celle de son agresseur.
Voici une liste de « gaslighters » et des situations dans lesquelles leurs manipulations peuvent engendrer des effets traumatiques :
Les psychopathes : Ces individus poursuivent des objectifs précis, tels que voler vos idées, vos biens précieux, votre argent, voire votre entreprise ou votre vie.
Votre partenaire intime, qui contrôle votre vie par ses manipulations, peut pratiquer le gaslighting de manière inconsciente lorsqu’il/elle altère votre perception en substituant votre réalité par la sienne.
Les narcissiques paranoïaques et rigides : Ils ont une vision manichéenne du monde, où le « bien » et le « mal » sont clairement séparés. Ils créent des cultes au sein de leur famille, de leur couple ou au sein de sectes pour être à la fois adorés et craints.
Les narcissiques ou psychopathes en quête de pouvoir et de prestige : Ces personnes cherchent à acquérir un pouvoir politique, religieux ou entrepreneurial en recourant à des techniques sophistiquées de harcèlement et de manipulation.
Les médias : La presse, en mélangeant les techniques modernes de communication, de marketing et de publicité, utilise des méthodes de propagande et participe à l’influence et à la manipulation des masses sur le long terme.
Les organisations criminelles : La mafia, en établissant des réseaux de trafic de drogue, d’êtres humains ou d’autres activités illicites telles que la pédophilie, recherche des profits considérables au détriment de la dignité et de la sécurité des individus.
Les terroristes : Les groupes organisés qui manipulent des personnes vulnérables, telles que des enfants et des adolescents, manquant de discernement et d’une structure psycho-émotionnelle solide, pour les amener à adhérer à leurs idéologies religieuses ou politiques. Leurs manipulations visent à exploiter la vulnérabilité de ces personnes afin de les enrôler dans des mouvements extrémistes.
Prabhã Calderón