Les narcissiques classiques

27 sept. 2024

Connaissez-vous les caractéristiques distinctives des personnes atteintes d’un trouble de la personnalité narcissique classique ?
Saviez-vous qu’il existe deux sous-types principaux de narcissiques classiques ?

Cet article répondra à ces questions. Il est basé sur les travaux du Professeur émérite Sam Vaknin, un expert reconnu dans ce domaine.
Au cours des trente dernières années, il a mené des recherches approfondies sur le trouble de la personnalité narcissique, fournissant des descriptions précises et détaillées sur son site web vaknin-talks.com et sur YouTube.
Il a créé de nombreux concepts et notions qui nous aident aujourd’hui à comprendre le narcissisme pathologique, comme celui de l’abus narcissique.
Il a également expliqué les deux principaux sous-types de narcissiques classiques, ainsi que les cycles de comportements qui les caractérisent.
En levant le voile sur le narcissisme pathologique, le professeur Sam Vaknin a offert au monde les outils de compréhension, tant pour les personnes affectées que pour les narcissiques eux-mêmes.

Surtout, il a permis aux victimes des narcissiques, classiques ou cachés, de découvrir la résilience nécessaire pour surmonter les effets traumatiques de l’abus narcissique, raison pour laquelle je lui en suis reconnaissante.
Il est important de noter que la moitié des personnes présentant ce trouble sont des femmes. Toutefois, pour simplifier, j’utiliserai le pronom masculin pour les décrire.

Commençons par découvrir la différence entre le narcissisme sain et le narcissisme pathologique.

Le narcissisme sain et le narcissisme pathologique

La notion de narcissisme sain désigne un processus stable d’harmonie avec soi-même, en accord avec notre sens de « Je suis », libre de toute définition.
Cela s’exprime par une structure psycho-émotionnelle solide, intégrant notre nature essentielle, à la fois humaine et animale, et se traduisant par l’estime de soi, le respect de soi et la confiance en soi.
Cette structure est soutenue par notre énergie émotionnelle et libidinale, ce qui nous permet de nous investir en nous-mêmes, ainsi que dans nos relations intimes et sociales, pour le plus grand bien de tous.

Le narcissisme apparaît dès la petite enfance, entre 8 mois et 4 ans. À ce stade, l’enfant traverse une étape de narcissisme primaire, essentielle pour la formation de son identité. Cette étape correspond au progrès que l’enfant réalise vers l’acquisition de son individualité unique, en se séparant de sa mère pour devenir un individu autonome, tant sur le plan psychologique qu’émotionnel. Cela lui permettra de développer confiance et estime de soi.

En revanche, lorsque l’enfant ne parvient pas à s’individualiser, à se différencier ni à se séparer psychologiquement de sa mère, son narcissisme peut devenir pathologique. Dans ce cas, il se transforme en narcissisme secondaire.
Cela se manifeste par l’adoption d’un « faux self » ou « faux moi », un masque qui lui permet de se percevoir comme tout-puissant et supérieur à tous.
Cependant, la structure psycho-émotionnelle de tout narcissique est très fragile. Elle se caractérise par une incapacité à établir des relations affectives réciproques, saines et épanouissantes, car leur énergie libidinale est uniquement investie dans ce « faux self ».

Pour cette raison, il est impossible de décrire le narcissisme pathologique sans évoquer les effets néfastes qu’il produit sur les personnes qui entourent ceux qui en sont atteints.

Pervers narcissiques : au-delà des stéréotypes populaires

Dans certains pays francophones, notamment en France, le terme « pervers narcissique » ou PN est fréquemment utilisé de manière agressive, stéréotypée ou confuse.
Souvent, les personnes qualifiées de pervers narcissiques présentent simplement un style narcissique ou quelques traits d’égoïsme.
Il est donc important de souligner que toutes les personnes qualifiées de narcissiques ne souffrent pas nécessairement de narcissisme pathologique.
C’est pourquoi j’ai décidé de proposer des articles visant à démystifier le narcissisme, basés sur les enseignements de véritables experts en la matière.

Le narcissisme subclinique

Il existe ce qu’on appelle le narcissisme subclinique, qui se manifeste par des traits de personnalité narcissiques chez des individus parfaitement autonomes et fonctionnels.
Même les gens arrogants ou les manipulateurs appelés « machiavéliques » ne peuvent être diagnostiqués comme étant narcissiques pathologiques.

Un inventaire de personnalité narcissique en 40 points est utilisé pour évaluer ce type de personnalité. Si, un individu ne manifeste pas l’ensemble des mécanismes de défense et des comportements caractéristiques que je vais décrire dans cet article, il ne peut pas être qualifié de « pervers narcissique ».

Sous-estimation de la gravité de l’abus narcissique

À l’inverse, de nombreuses victimes d’abus narcissique minimisent la gravité de leur expérience. Cela s’explique, d’une part, par l’emprise hypnotique exercée par le/la narcissique pathologique avec qui elles vivent. D’autre part, cette minimisation est souvent amplifiée par le manque de connaissances approfondies de leur psychiatre, thérapeute, psychologue ou coach sur le narcissisme pathologique, ainsi que par l’absence d’outils adaptés pour les aider à surmonter les effets traumatiques de cet abus.

L’abus narcissique se manifeste sous différentes formes de maltraitance : verbale, physique, sexuelle, psychologique, émotionnelle, familiale, domestique, professionnelle, éducative, sociale, juridique et financière. C’est la seule forme d’abus qui englobe tous ces aspects, affirme le Professeur Sam Vaknin.

Le fantasme partagé des narcissiques

Les véritables narcissiques pathologiques transforment les autres en « objets internes » à partir d’une image instantanée qu’ils capturent d’eux, puis qu’ils introjectent.
Ce faisant, ils imposent à leurs partenaires intimes, associés, collaborateurs ou proches un « fantasme partagé » qui débute par une phase d’idéalisation, se poursuit par une phase de dévalorisation, et se termine par un rejet cruel.
Les sept phases du fantasme partagé sont expliquées en détail dans l’article intitulé Le fantasme partagé des narcissiques.
Au cours de ces phases, les narcissiques détruisent l’intégrité psychique de chacune de leurs victimes, en leur infligeant un abus narcissique, sans éprouver ni remords ni d’empathie.
Il est donc essentiel de comprendre que le narcissisme pathologique est un trouble indissociable des relations intimes, et que beaucoup de personnes souffrent des effets traumatiques de l’abus narcissique vécu durant l’enfance ou à l’âge adulte.

Explorons maintenant l’étiopathogénie, c’est-à-dire les origines de ce trouble qui transforme les êtres humains en enfants sans cœur.

La « mère morte » : un concept clé pour comprendre le narcissisme pathologique

La notion de « mère morte » a été introduite par le psychanalyste français André Green. La « mère morte » est une femme qui empêche son enfant de s’individualiser, de se différencier, de se détacher et de se séparer d’elle.

Une mère narcissique fait de l’un de ses enfants son « objet persécuteur ». Cet enfant devient le souffre-douleur sur lequel elle décharge sa rage narcissique, son agressivité passive ou sa jalousie destructrice, à travers l’intimidation, le harcèlement, les reproches, la culpabilisation, le blâme, les insultes, les critiques, les jugements acerbes, les contraintes, les humiliations, etc.

Un autre de ses enfants est instrumentalisé, traité comme un enfant roi, un compagnon de substitution ou encore un sauveur, en fonction des besoins émotionnels de sa mère. Confronté à ces rôles fondés sur une transaction affective qu’il ne peut assumer, il ressent une profonde anxiété, car sa survie psychologique dépend de cette mère pathologique.

En raison de ses comportements, elle suscite quatre émotions principales chez ses enfants :

  1. La honte toxique de ne pas pouvoir être lui-même : il se sent honteux, dévalorisé, abandonné, rejeté, humilié, trahi, traité injustement, etc.

  2. Le chagrin de ne pas avoir pu devenir ce qu’il aurait pu être : il ressent qu’il ne pourra jamais être lui-même.

  3. Un vide abyssal, provenant de ce que le psychanalyste Otto Kernberg appelle le noyau schizoïde, qui génère chez l’enfant un sentiment d’isolement intérieur et une difficulté fondamentale à s’aimer lui-même, ainsi qu’à aimer les autres.

  4. La terreur d’être complètement seul, car il se sent totalement insécurisé face à sa mère absente et morte dans sa fonction maternelle.

Ces enfants souffriront certainement d’un trouble de stress post-traumatique (TSPT) et développeront une dépendance affective ou un narcissisme pathologique. Lisez mon article intitulé : Le syndrome de l’otage chez les enfants.

Le contrôle de l’enfant : un attachement extrême

Pour se protéger d’une mère abusive qui l’empêche de s’individualiser et de se détacher psycho-émotionnellement d’elle, l’enfant tente de la contrôler en s’attachant à elle de manière totale et absolue, au point de ne faire qu’un avec elle.
Identifié à sa mère, il fait l’introjection et l’intériorisation des messages implicites et explicites de celle-ci, ainsi que de la représentation qu’il se fait d’elle.
Ce type d’attachement se retourne contre lui, car non seulement il est incapable d’évoluer vers son autonomie, mais, de plus, il sacrifie son être authentique pour une mère absente en adoptant un « faux self » ou un « faux moi » infantile. Si l’enfant devient narcissique à partir de ce moment, il n’aimera que son « faux self », son image.

Les messages de la mère morte : des voix intérieures

Les messages d’une mère morte deviennent des voix intérieures que l’enfant prend pour réelles. Elles lui répètent qu’il est un mauvais objet, incorrect, incapable, nul, inadéquat, inexistant, incomplet, insuffisant, impuissant, démuni et indigne d’être aimé. Il en vient alors à se sentir honteux d’être « lui-même ».
Pour cette raison, l’enfant sombre dans un vide abyssal, une insécurité ontologique si profonde qu’il est contraint d’adopter un « faux self » ou faux « moi ».
Ainsi, le narcissisme secondaire s’installe en lui, car sa réalité intérieure est perçue comme blessante, douloureuse et insupportable.

  • Le trouble de la personnalité narcissique est donc une entité clinique résultant d’un trouble de stress post-traumatique (TSP), qui provoque un complexe d’infériorité, une honte toxique et une insécurité ontologique profonde [du grec ontos, signifiant « être »].

Leur état régressif : l’hypnose infantile permanente

Devenus adultes, les narcissiques compensent leur état psychique défaillant de différentes manières.

  • Ils vivent dans un état régressif, conservant des défenses infantiles et cultivant des fantasmes inconscients, tout en maintenant une perception déformée et grandiose de leur importance.

  • Inconscients de leur dynamique interne, ils habitent dans un univers infantile alternatif appelé « paracosme », complètement imaginaire. C'est un monde psychique enfantin composé à 80 % de fabulations et à 20 % de réalité.

  • En s’appuyant sur cet univers imaginaire, ils se suridéalisent et se surévaluent et se consacrent à leurs rêveries.

Explorons maintenant la dynamique psychologique et les comportements des narcissiques pathologiques.

Leur identité d’absence : un trou noir

Pour toutes les raisons décrites précédemment, les narcissiques n’ont pas de véritable noyau identitaire. Leur identité est donc brisée, diffuse et désamorcée, et leur cœur n'est qu'un trou noir.

Par conséquent, ils ne peuvent offrir que leur absence psycho-émotionnelle. Ils manquent d’un sens du « moi » fonctionnel, sont chaotiques, imprévisibles et dépourvus de stabilité : aujourd’hui, ils croient en une chose, et le lendemain en une autre. Un jour, ils défendent certaines valeurs, et le lendemain, ils en adoptent de nouvelles. Aujourd’hui, ils aiment quelqu’un, et très vite, ils rejettent cette personne.

Leur état de dépersonnalisation et déréalisation

En raison du chaos émotionnel vécu durant l’enfance, les narcissiques se retrouvent dans un état chronique de distanciation, de détachement ou de déconnexion vis-à-vis d’eux-mêmes, des autres et de leur propre expérience de vie.
Leur perception de la réalité, de soi et du monde est complètement altérée et imprécise. Par conséquent, ils sont incapables de distinguer leurs fantasmes et rêveries de la réalité, et adhérent fermement à la véracité de leurs propres confabulations, récits, rêveries et fictions mentales alambiquées. Consultez l’article intitulé : La dépersonnalisation et la déréalisation.

L’absence d’un ego fonctionnel : une structure psychique défaillante

Les gens pensent souvent que les narcissiques ont un ego surdimensionné, qu’ils nourrissent en manipulant les autres et en leur imposant de la souffrance. En réalité, ils n’ont pas d’ego au sens psychanalytique du terme.

L’ego est une structure psychologique et émotionnelle organisée, qui se développe progressivement durant l’enfance et nous guide dans notre évolution vers l’autonomie.
L’ego nous permet de discerner ce qui est vrai de ce qui est faux, ce qui est essentiel de ce qui ne l’est pas, ce qui relève du devoir de ce qui n’en relève pas, et ce qui nous convient de ce qui ne nous convient pas, tout cela dans le but de favoriser notre bien-être ainsi que celui des autres.

Les fonctions cruciales de l’ego sont les suivantes :

  • L’examen de la réalité.

  • La distinction entre nos « objets internes » (purement mentaux) et les objets externes (les personnes et choses présentes dans la réalité extérieure).

  • La capacité de contrôler nos impulsions.

  • La régulation des émotions.

  • La capacité cognitive.

  • La capacité de jugement.

  • L’ancrage de défenses saines.

  • Le processus de synthèse.

  • Le développement du récit de notre vie.

  • Le surmoi.

À l’exception de la capacité cognitive utilisée pour leur travail et leur vie sociale, toutes ces fonctions font défaut chez les personnes atteintes de narcissisme pathologique.
Cela signifie que les narcissiques manquent de discernement pour examiner la réalité, distinguer leurs objets internes des objets externes, contrôler leurs impulsions, réguler leurs émotions, mettre en place des défenses saines, utiliser le jugement ou le processus de synthèse dans leurs relations avec les autres.
Par conséquent, ils ne respectent ni l’altérité des autres ni leurs limites. Ils ne prennent pas en compte leurs besoins légitimes ni même leur existence. Lisez l’article intitulé Les fonctions cruciales de l’ego.

La pulsion de mort : une force destructrice à l’œuvre

Les narcissiques sont agressifs, violents et destructeurs. La raison en est qu’une pulsion de mort s’est développée en eux dès l’enfance.
Dans une vidéo, le psychanalyste français André Green évoque le psychanalyste Sigmund Freud, qui a expliqué le concept de pulsion de mort ainsi :

« La pulsion de mort est une force de destruction qui habite l’intérieur d’un individu. L’agressivité exprimée n’en représente qu’une fraction, qui peut être défléchie vers l’extérieur. »

C’est le cas des narcissiques. Ils abritent cette pulsion de mort qu’ils expriment ouvertement en faisant des autres les réceptacles de leur rage narcissique.

L’émotivité négative et l’identification projective

L’incapacité des narcissiques à éprouver des émotions positives est proportionnelle à leur pulsion de mort et à leur complexe d’infériorité, qui les conduit à ressentir principalement des émotions négatives. Ils n’éprouvent ni véritable amour, ni réelle joie de vivre. En revanche, ils ressentent une envie destructrice, de la jalousie, de l’animosité et de la haine.

  • Par conséquent, ils perdent le contrôle lorsqu’ils sont envahis par ces émotions.

  • Lorsqu’ils ressentent un conflit intérieur ou une frustration, ils déversent leur agressivité sur les autres en utilisant le mécanisme d’identification projective.

  • Cela signifie qu’ils attribuent à autrui leur propre pulsion de mort, leur sentiment de dévalorisation et leurs caractéristiques négatives, projetant ainsi leur rage contre ces personnes.

Voyons maintenant d’autres mécanismes défensifs qui les empêchent de reconnaître leur émotivité négative.

Les défenses adaptatives alloplastiques

Pour se protéger de leurs parents abusifs, les narcissiques ont développé des défenses adaptatives appelées « alloplastiques ».
Ces défenses se manifestent par une tendance à rejeter toute responsabilité personnelle, tout en attribuant systématiquement leur émotivité négative à autrui.
Incapables de tolérer la critique ou d’admettre une quelconque vulnérabilité, ils ne se sentent jamais responsables de leurs actes ni coupables de leurs actions envers les autres.
Ils sont incapables de reconnaître ne serait-ce que 1 % de leurs torts et ne s’excusent jamais. Ils blâment les autres et retournent les situations à leur avantage, le rejet de la faute sur autrui constituant l’un de leurs traits les plus marqués.
Si vous confrontez l’un d’eux en révélant ce qu’il fait, vous risquez de le payer très cher.

Le déni : un mécanisme de fuite psychique

Les narcissiques sont extrêmement inconscients de leurs comportements et de leur narcissisme parce qu’ils vivent dans le déni, qui est un mécanisme de fuite.
Chez les narcissiques, le déni se manifeste par l'exclusion active et inconsciente de certaines informations hors de l'attention focalisée. Ce déni agit contre le sens du réel, déjà déformé par une perception altérée, emportant avec lui des personnes ainsi que tout ce qui touche à leur réalité et à leur altérité.

Le refoulement : expulsion des expériences perturbantes

Chez les narcissiques, un autre mécanisme de défense est le refoulement, qui expulse de la conscience les expériences perturbantes. Dans ce processus, les affects sont déplacés, isolés ou niés. Ce refoulement fonctionne comme une fuite, opérant par la négation de l'affect, qui demeure toutefois figé dans leur psychisme.

La répression : un acte d’oubli délibéré et de mémoire sélective

La répression est une réponse aux conflits et au stress. En évitant délibérément de penser à des problèmes, des désirs, des sentiments ou des expériences douloureuses, les narcissiques écartent ces éléments perturbants par un acte d'oubli. Cette occultation est un effort conscient et volontaire pour mettre de côté ce qui leur cause de la souffrance.

Autrement dit, les narcissiques n’ont pas de mémoire pour leurs expériences négatives. Ils les évitent, les effacent de leur esprit ou les occultent pour échapper à la réalité.
Par conséquent, leurs souvenirs ressemblent à un patchwork d’événements et de personnes sans lien apparent les uns avec les autres. C’est pourquoi, si vous croisez l’un d’eux sur votre chemin, il sera incapable de vous parler de sa part de responsabilité dans la rupture de ses anciennes relations.

Continuons à explorer leurs traits de caractère issus de ce rempart de mécanismes défensifs, ainsi que de la structure psychique décrite précédemment.

L’empathie froide : comprendre pour mieux manipuler

Leur manque d’empathie psychoaffective est l’une de leurs caractéristiques principales. Ayant perdu leur nature essentielle, leur cœur est comme un trou noir, et leur émotivité est foncièrement négative.
Ainsi, ils sont incapables de ressentir des émotions positives comme l’amour, la compassion ou l’empathie face à la souffrance des autres. Ils manifestent une indifférence glaciale, laissant transparaître un détachement total à l’égard des sentiments et des besoins d’autrui. Dans leurs relations de couple, leur partenaire intime n’est qu’un(e) prestataire de services dont ils se fichent éperdument.

En revanche, ils possèdent une empathie froide, purement cognitive, qui leur permet de scruter les autres, de comprendre leur mode de fonctionnement, de connaître leurs faiblesses ainsi que leurs émotions. Ils ne réagissent donc pas avec le cœur envers autrui, mais exploitent la fragilité de l’autre pour mieux le manipuler et en faire une source de leur provision narcissique sadique.

Les narcissiques ont peur de l’intimité

Pour entretenir des relations intimes, nous devons être capables de vulnérabilité. Cela ne signifie pas que nous soyons fragiles sur le plan psychique, mais plutôt que nous soyons capables de ressentir nos émotions et de montrer nos faiblesses. Ainsi, accorder sa confiance est un élément essentiel dans une relation intime.

Les narcissiques, quant à eux, ne peuvent pas être vulnérables parce qu’ils se perçoivent comme tout-puissants et parfaits, à l’image de dieux. Ils pensent n’avoir besoin de l’aide de personne. De plus, ils n’ont confiance en personne, car ils entretiennent des idées paranoïaques, restent hypervigilants et se méfient constamment des intentions cachées des autres. Pourquoi ? Parce que, comme nous l’avons vu, ils sont en réalité profondément fragiles sur le plan psychologique. Pour cette raison, ils sont incapables de vivre l’intimité.

Le miroir qui reflète une identité illusoire

L’identité d’absence des narcissiques est comme un miroir qui reflète l’image des autres. Les images que ce grand miroir reflète, deviennent leur identité. C’est pourquoi les autres deviennent la source de leur provision narcissique.

Lorsque vous donnez au narcissique l’attention qu’il recherche ou le regard qu’il attend, vous devenez la source de sa provision narcissique, car il n’existe qu’à travers vos mots et le reflet de votre regard. Alors, il vous observe en retour, non pas pour vous écouter ou vous accorder de l’attention, mais pour s’assurer que ce que vous exprimez par vos gestes et vos paroles lui est favorable.

Voyons maintenant de quelle manière les narcissiques compensent leur vide intérieur.

Leurs rêves et leurs fantasmes de grandeur

Bien que les narcissiques compensent leur vide intérieur en recherchant constamment des sources extérieures d’attention, d’approbation et de validation, ils le comblent également par leurs rêveries. Ils se perdent dans des fantasmes de succès illimité, de pouvoir, de beauté ou d’amour idéal.

La rêverie à l’âge adulte est en soi une activité saine lorsqu’elle nous aide, par exemple, à développer et planifier un projet ou à anticiper les résultats de nos actions.

Cependant, les narcissiques pathologiques vivent dans un état chronique de régression infantile. C’est pourquoi ils se réfugient dans un « paracosme » qu’ils prennent pour la réalité. Il s’agit d’un monde imaginaire rempli d’objets internes, tels que des amis imaginaires, des démons, des êtres divins, une madone idéale, un dieu, une religion, etc. Ils utilisent donc leurs rêves et fantasmes pour faire face à une réalité extérieure qu’ils perçoivent comme menaçante, terrifiante et destructrice.

Dans leur « paracosme », leur dieu est en réalité leur propre « faux self » ou « faux moi », adopté dans l’enfance au prix de leur être authentique.
Pour cette raison, ils tentent de combler leur vide intérieur par des fantasmes de grandeur, de toute-puissance et d’omniscience, qui relèvent de distorsions cognitives délirantes.
Ce délire se manifeste par une perception déformée et persistante d’eux-mêmes, qui perdure tout au long de leur vie, même lorsqu’elle contredit la réalité ou les faits.

Une autre façon pour eux de combler leur vide intérieur est, bien sûr, de rechercher l’attention des autres. Vous pouvez lire ou étudier les différents types d’attention qu’ils recherchent dans l’article intitulé : La provision narcissique. En voici toutefois un résumé.

La drogue des narcissiques : l’attention des autres

Tout le monde recherche l’attention, ce qui est naturel, car le regard des autres nous fait sentir que nous existons parmi eux.

  • Cependant, la recherche d’attention devient pathologique lorsqu’elle devient compulsive et agressive.

  • Pour les narcissiques, la provision narcissique à tendance sadique, obtenue par une infidélité collusive, constitue une compulsion de répétition.
    Lisez l’article intitulé : La compulsion de répétition des narcissiques.

Ils ont besoin de recevoir une forme d’attention qui renforce leur vision d’eux-mêmes en tant que Dieux, ou qui leur permet, de manière illusoire, de se séparer de leur mère.
Si vous donnez à un narcissique une attention qui lui rappelle qu’il n’est pas un Dieu, instantanément vous devenez son ennemi, un objet persécuteur et hostile.
Ce basculement soudain est l’une des manifestations de son antagonisme.

La quête perpétuelle de l’attention des autres

Les narcissiques recherchent constamment l’attention des autres pour en soutirer leur « provision narcissique », ce qui leur permet d’obtenir une autorégulation interne grâce à des sources externes.

Cette autorégulation, ou « économie interne », est ce qui génère leur équilibre et leur sensation d’exister. La provision narcissique leur permet également de confirmer l’autoévaluation grandiose de leur importance.

  • Plus ils attirent l’attention positive ou négative d’autrui, plus ils se sentent parfaits, vertueux, omniscientes, spéciaux, uniques, tout-puissants, omnipotents invincibles et équilibrés, comme s’ils étaient des dieux.

  • Ils entretiennent ainsi des distorsions cognitives qui leur donnent le sentiment d’être supérieurs.

Distorsions cognitives : une vision délirante d’eux-mêmes

Les narcissiques sont délirants. Un délire est une croyance ou une distorsion cognitive à propos de soi, maintenue et soutenue malgré des preuves tangibles de sa fausseté.
Leurs distorsions cognitives se manifestent par des fantasmes grandioses, à travers lesquels ils se dissocient de la réalité extérieure, des autres, ainsi que de la douleur générée par leur honte toxique, qu’ils refoulent, et de leur vide intérieur, qu’ils occultent.

Ils se sentent beaux, uniques et physiquement parfaits, ou intelligents, spéciaux, omniscients, moralement parfaits et surpuissants comme des divinités. L’ensemble des fantasmes grandioses constitue un mécanisme défensif malsain.

En réalité, en se comparant aux autres, ils se sentent inférieurs, car ils souffrent d’un complexe d’infériorité. Cependant, en guise de compensation, ils se surévaluent, car leur perception d’eux-mêmes et du monde est complètement altéré.

Ils se perçoivent comme uniques et spéciaux

Notre nature essentielle nous amène à ressentir que nous faisons UN avec l’ensemble de l’humanité, tout en reconnaissant l’unicité de chaque individu.

Cependant, en ayant renié leur être authentique, les narcissiques rejettent cette unicité.
Ils ressentent un besoin compulsif de se sentir uniques, et la seule façon d’y parvenir est de se différencier des autres. Par conséquent, ils perçoivent autrui comme insignifiant, tandis qu’ils se sentent supérieurs.

Leur « faux self » les pousse à se voir comme uniques, différents, supérieurs et déconnectés du reste de l’humanité. Et en raison de leur besoin compulsif de se sentir uniques, ils pensent ne pouvoir être compris que par des individus qu’ils considèrent comme spéciaux ou de haut statut.

La grandiosité et l’arrogance de ces seigneurs médiévaux

Un autre trait de caractère qui distingue les narcissiques classiques est leur grandiosité. Ils affichent un sentiment exagéré de leur importance personnelle, souvent sans accomplissements réels pour le justifier.

Leur grandiosité s’accompagne d’un autre trait de caractère : l’arrogance. Ils adoptent souvent une attitude hautaine et condescendante, traitant les autres comme inférieurs.

En raison de la combinaison de ces derniers traits, ils se comportent comme des individus pompeux, débordant d’arrogance. Ils méprisent les autres et ne traitent personne d’égal à égal. Leur attitude hautaine rappelle celle des seigneurs médiévaux envers leurs serfs : vaniteux, mégalomanes, grandiloquents et hypocrites.

Convaincus de pouvoir tout accomplir et exceller en tout, certains deviennent inaccessibles à leur entourage, excepté envers ceux qu’ils considèrent comme exceptionnels, car ces derniers leur fournissent une précieuse provision narcissique dynamisante.

Si quelqu’un remet en question leur arrogance, ils se sentent humiliés et cherchent à détruire la personne qui les a offensés. Leur rage ouverte face au désaccord et à l’opposition s’explique non seulement par l’audace de leurs adversaires, qu’ils jugent manifestement inférieurs, mais aussi parce qu’un tel désaccord menace leur vision du monde et leur conviction d’être uniques et spéciaux comme des dieux.

  • Notez cependant que le sentiment de grandiosité est un trait caractéristique des narcissiques, mais qu’il ne définit en aucun cas le narcissisme pathologique en lui-même, comme beaucoup de personnes le pensent.

  • De nombreuses personnes atteintes d’autres psychopathologies présentent également des délires de grandeur.

Cependant, chez les narcissiques, ce trait se traduit par un sentiment d’invulnérabilité, une croyance en leur immunité face aux conséquences de leurs actions, ainsi qu’une impression d’être spéciaux, uniques et sans précédent. C’est une autre manifestation de leur antagonisme. Ils peuvent se sentir exceptionnels même dans l’échec, fiers d’être les plus grands perdants.

Ces dieux dépendent des insignifiants

Un paradoxe surprenant est que les narcissiques cherchent à être admirés, reconnus, idolâtrés ou craints par des personnes qu’ils jugent insignifiantes, alors qu’ils se perçoivent eux-mêmes comme des dieux ou des démons. C’est ainsi qu’ils obtiennent la provision narcissique dont ils ont besoin pour se sentir exister.

  • Pour résoudre le dilemme de devoir dépendre des « insignifiants » pour obtenir leur provision narcissique, ils en idéalisent certains, les transformant en objets internes.

Pendant un certain temps, ils considèrent les personnes choisies comme des objets intéressants, bien que, selon eux, elles ne soient jamais vraiment à leur hauteur. Ainsi, ils en font leurs avatars uniques, à travers lesquels ils s’idéalisent. Plus tard, ces mêmes personnes sont dévalorisées, puis rejetées cruellement. Cette dynamique constitue la base du fantasme partagé, à travers lequel ils croient pouvoir évoluer.

Ils dépendent donc d’une régulation externe pour renforcer leur amour-propre, maintenir leur équilibre intérieur et gérer leurs émotions. Sans cette provision narcissique, ils s’effondrent. Consultez cet article sur le sujet : Le fantasme partagé des narcissiques.


L’effondrement : la désactivation du faux self

  • L’effondrement total correspond à la désactivation de leur faux self.

Lorsque leur faux self se désactive, les narcissiques sont incapables de fonctionner.
Ils ne ressentent plus ni amour-propre ni amour pour leur image. Leur capacité à réagir aux stimuli externes se bloque, et ils deviennent indifférents. Ils souffrent alors d’une inhibition de l’action, se sentent anéantis et perdent tout contact avec leurs objectifs.

Ils perdent également leur « cathexis », c’est-à-dire leur capacité à s’investir dans quoi que ce soit, car leur énergie libidinale n’est plus dirigée vers eux-mêmes. Les autres ne signifient donc plus rien pour eux. Lorsqu’ils sont agressés, ils ne se défendent pas et n’imposent aucune limite, sombrant ainsi dans le néant.

S’ils se sentent mortifiés, humiliés et accablés de honte, ils peuvent en venir au suicide, précisément parce qu’ils portent en eux cette pulsion de mort.
Si leur effondrement n’est que partiel, leurs symptômes seront atténués et temporaires.

Les cycles de cathexis : une libido investie en eux-mêmes

La cathexis représente l’énergie libidinale et psycho-émotionnelle que les narcissiques investissent exclusivement en eux-mêmes. C’est pourquoi ils sont autoérotiques : ils privilégient l’autosatisfaction aux relations adultes multidimensionnelles, matures, interactives et empreintes d’émotions.

  • Les narcissiques classiques passent par différents cycles de cathexis : l’hyper-cathexis, l’hypo-cathexis et la décathexis.

L’hyper-cathexis : lorsque leur cathexis est dirigée vers l’obtention de sources de provision narcissique – c’est-à-dire des personnes qui leur accordent de l’attention – ils entrent en phase d’hyper-cathexis. Ils deviennent alors hyperémotifs et intensément investis dans l’« objet interne » ou l’avatar qu’ils créent à partir de la personne qu’ils cherchent à séduire et à idéaliser, afin de se sentir idéalisés eux-mêmes.

L’hypo-cathexis : en phase de dévalorisation, ils présentent une « hypo-cathexis ». Ils deviennent émotionnellement distants, dévalorisent l’« objet interne » ou l’avatar, ainsi que la personne qu’ils avaient initialement idéalisée, et se montrent d’une froideur très cruelle.

La décathexis : lorsqu’ils atteignent le stade de « décathexis », ils ne ressentent plus aucun attachement. Ils deviennent totalement absents et rejettent la personne qu’ils avaient autrefois idéalisée. Ainsi, leurs sources de provision narcissique sont soumises à leurs cycles de cathexis.

Ils ne peuvent pas retarder la gratification

Pour les raisons déjà évoquées, les narcissiques veulent tout posséder et tout expérimenter. Ils ne se contentent que de ce qu’ils perçoivent comme idéal, parfait, beau ou extraordinaire.
Incapables de retarder la gratification, ils se montrent souvent audacieux, aventureux, explorateurs et curieux, persuadés qu’ils peuvent tout accomplir.
Ils sont surpris et dévastés lorsqu’ils échouent, quand l’univers ne se plie pas à leurs fantasmes illimités, ou lorsque le monde et les gens ne se conforment pas à leurs caprices et à leurs désirs.
Par exemple, lorsque quelqu’un que vous venez de rencontrer fait de vous un « objet idéalisé », vous bombarde d’amour et, très vite, vous propose de vous marier et d’avoir des enfants, soyez vigilant(e). S’il s’agit d’un narcissique, il exprime sa vérité dictée par ses fantasmes illimités, et non par une réalité qu’il peut concrétiser. Mieux vaut attendre pour observer ses réactions, car une personne qui avance trop vite est probablement un prédateur psycho-émotionnel.

Les prédateurs psycho-émotionnels

En raison de l’absence d’un ego fonctionnel, les narcissiques classiques ressemblent à des enfants : ils veulent tout, tout de suite, et sont extrêmement réactifs à la présence et aux comportements de chaque source de provision narcissique.
C’est pourquoi, dans le milieu de travail et au sein de leur famille, ils cherchent à contrôler et manipuler les autres afin de les transformer en sources fiables de provision narcissique.

Pour obtenir notoriété et prestige, ils mentent, manipulent, contrôlent, dominent et possèdent ceux qui deviennent leurs sources de provision narcissique. Lorsque les gens ne se conforment pas à leurs attentes, ils réagissent par la colère ou se sentent profondément blessés, voire dévastés.

Le contrôle des autres : une obsession pour la domination

Un autre trait de caractère des narcissiques classiques est leur obsession de la domination et du contrôle des autres.

Les narcissiques contrôlent et dominent les autres pour provoquer des stimuli qu’ils croient capables de déclencher, comme des transformations et des processus évolutifs, tant en eux-mêmes qu’en autrui. Par exemple, ils considèrent que se séparer de certaines personnes est nécessaire pour leur propre évolution. Cette croyance constitue le fondement de leur fantasme partagé.

En raison de leur « fantasme partagé », ils transforment leur partenaire intime en la mauvaise mère dont ils doivent se séparer pour atteindre leur autonomie et leur souveraineté. Ils croient que cette séparation les fait progresser, car elle leur procure un sentiment d’équilibre et une euphorie narcissique. Lisez l’article intitulé : Le fantasme partagé des narcissiques.

Omniscience illusoire et sagesse imaginaire

Les narcissiques se croient omniscients, ce qui renforce leur perception déformée de la réalité. Dans le domaine de la connaissance, ils se montrent fallacieux et défensifs. Lorsqu’ils manquent de connaissances, ils citent des sources inexistantes ou énoncent des affirmations incertaines qu’ils intègrent dans un vaste réseau de mensonges.

Incapables de soumettre leurs déductions ou idées à un examen critique approfondi, ils craignent la critique et l’humiliation. Lorsqu’un narcissique est invité à une réunion, il peut se comporter comme un éducateur, un sage ou un gourou, dont les paroles se veulent de portée cosmique, mais qui, en réalité, frôlent souvent le comique.

Ils sont le centre de l’univers

Comme des enfants, ils croient que tout, – les choses, les événements et les personnes – tourne autour d’eux, et qu’une désintégration cosmique s’ensuivrait s’ils venaient à disparaître de la planète.
Leurs créations, qu’il s’agisse de livres, d’articles ou d’œuvres d’art, sont perçues comme des extensions de leur présence divine. Ainsi, dans ce sens limité, ils pensent exister partout.
Ils sont convaincus qu’en leur absence, ils resteraient le principal sujet de discussion. Ils sont donc surpris et vexés d’apprendre qu’ils n’ont même pas été mentionnés.

Méritocratie fictive : surestimer ses accomplissements réels

Une autre caractéristique des narcissiques classiques est leur sentiment de mériter un traitement spécial et des privilèges uniques. Ils surestiment leurs propres mérites, ce qui les rend méritocratiques dans leur vision du monde. Cela signifie que, même en l’absence de compétences réelles, ils ont une perception exagérée de leurs accomplissements.

  • En raison de leur perception altérée d’eux-mêmes et du monde, il existe un décalage important entre leur autoévaluation et leurs réalisations concrètes.

Cette dissonance, ou décalage, génère une anxiété intense qu’ils refoulent en se construisant des récits fictifs, où ils se dépeignent comme des victimes d’un public incapable de reconnaître leurs mérites.

La victimisation pour justifier l’injustifiable

Leur statut de victime leur permet de se sentir spéciaux et de croire que leur histoire est unique. Pour cette raison, ils s’octroient tous les droits sur les autres.

Par exemple, ils estiment mériter le meilleur médecin dès qu’ils le demandent, et les autres devront attendre leur tour après eux.
La même chose se produit lorsqu’ils entrent dans un restaurant de luxe. Ils ne tolèrent aucun délai dans la satisfaction de leurs désirs et deviennent agressifs s’ils ne sont pas servis immédiatement. Leur frustration se transforme immédiatement en agression.

  • Ils s’octroient le droit d’imposer leurs propres règles arbitraires et de contrôler la vie de leur famille, de leur partenaire, de leurs employés ou de leurs collègues, sans remords ni respect pour les besoins légitimes ou les limites de ces derniers.

  • Ils se donnent tous les droits sur les autres. Ils détruisent l’intégrité psychologique de ceux qui les entourent, et même de la planète. Remplis de honte toxique, ils utilisent autrui comme exutoire de leur rage narcissique.

De plus, ils se confèrent un droit « sacrificiel », en croyant mériter la reconnaissance et la gratitude de leurs proches, car ils se considèrent comme se sacrifiant pour eux en descendant de leur « monde divin » au monde terrestre.

Comportements compulsifs et impulsifs

Les narcissiques présentent souvent des traits obsessionnels compulsifs.
Un comportement compulsif est une action répétée de manière incontrôlable, souvent en réponse à une obsession ou à une anxiété intense. Les personnes qui adoptent des comportements compulsifs ressentent un besoin irrésistible de réaliser certaines actions pour apaiser leur malaise, même si elles en reconnaissent l’irrationalité de leurs rituels répétitifs. Lisez l’article intitulé : La compulsion de répétition des narcissiques.

La paranoïa des narcissiques classiques, qu’elle soit occulte ou exprimée ouvertement, les pousse à adopter des rituels obsessionnels pour contrer des pensées catastrophiques. Blessés depuis l’enfance et souffrant du trouble de stress post-traumatique (TSP), ils s’attendent constamment au pire des scénarios et mettent en place des rituels pour éviter que ce pire ne se réalise.

Ils pensent fréquemment à l’abandon, au rejet, à l’humiliation, à la trahison ou à l’injustice qu’ils pourraient subir. Une peur bleue les hante face à tout ce qui pourrait raviver leur insécurité ontologique terrifiante et les mener à la mortification ou à l’effondrement.
Pour cette raison, ils peuvent également manifester des comportements impulsifs, notamment lors de crises d’angoisse ou de jalousie.

L’exploitation d’autrui : une tentative de combler l’envie dévorante

Un autre trait de caractère des narcissiques classiques est l’exploitation des autres, qui découle de leur envie corrosive et de leur jalousie extrême.
Ils manipulent ou exploitent les gens à volonté pour atteindre leurs propres objectifs, en négligeant les besoins d’autrui, leur altérité et leurs limites.
Rongés par une envie corrosive, la jalousie, l’ambition et la rivalité, ils exploitent les autres non seulement financièrement, mais aussi psychologiquement et physiquement.

  • Ils ne supportent pas qu’un autre ressente la joie de vivre ou ait une création, un emploi, un partenaire, une meilleure création, un meilleur emploi, un meilleur partenaire, un meilleur enfant, une meilleure voiture, une meilleure maison, une meilleure position sociale, plus de connaissances, etc.

Pour se rassurer, ils se racontent des histoires, se convainquant que ces « insignifiants » ne reconnaissent pas la valeur de leurs propres réalisations.
Certains, sombrant dans la psychopathie, n’hésitent pas à s’immiscer dans la vie d’une personne proche pour s’emparer de son activité, de ses connaissances, de ses idées, de ses réalisations ou de son argent.

Briseur de rêves : anéantir l’espoir des autres pour se sentir puissant

Les narcissiques sont des briseurs de rêves. Lorsqu’ils sombrent dans la psychopathie, ils frustrent les gens de manière agressive et méprisante, provoquant des bouleversements individuels et sociaux. Ils sèment le chaos.
Dans ce cas, leur cruauté est intentionnelle, ciblée et impitoyable. Ils détruisent les espoirs les plus chers des autres, s’attaquent à leurs croyances profondes et sapent leurs valeurs les plus enracinées.
Pour ceux qui tombent sous leur emprise, le résultat inévitable est l’angoisse, la dévastation, la confusion, la désorientation, ainsi que la souffrance d’être constamment niés.

Professions envahies par des narcissiques classiques

Selon les études scientifiques de Brunnell (2008), Jonason (2009), Spurk et Hirschi (2018), Charpentier et Labreuche (2020), Paulhus et Williams (2002), entre autres, les narcissiques classiques envahissent les postes de direction et de management, les domaines artistiques et médiatiques, la politique, les domaines du droit et de la finance, l’entrepreneuriat et aussi les spécialités médicales.

Travaillez-vous avec un narcissique classique ?

Si c’est le cas, il est essentiel de prêter attention à ses comportements et de faire preuve de prudence, car une confrontation directe pourrait rendre votre quotidien professionnel insoutenable. Souvenez-vous que cette personne a des défenses « alloplastiques ».
Voici quelques stratégies pour gérer cette situation :

  1. Gardez vos distances : Limitez vos interactions autant que possible pour minimiser les conflits.

  2. Évitez les confrontations directes : Plutôt que de critiquer ou de contester directement, trouvez des moyens plus subtils de faire passer vos messages, de préférence par écrit.

  3. Documentez vos échanges : Conservez une trace écrite de vos communications pour éviter toute manipulation ou distorsion des faits.

  4. Cherchez du soutien : Parlez à des collègues de confiance ou à un mentor pour obtenir des conseils et du soutien.

  5. Établissez des limites claires : Pour protéger votre bien-être et éviter de tomber dans une relation de soumission, définissez les limites de votre travail.

Votre partenaire intime est narcissique classique ?

Si vous êtes en couple avec un(e) narcissique classique, sachez qu’il/elle fait de vous un « objet interne », et entre en « relation » avec cet objet mental et non avec vous.

Le professeur Sam Vaknin déclare :

  • N’oubliez jamais que le narcissique n’est qu’un enfant, un enfant qui veut trouver une mère.

  • Il doit avoir une mère à qui il pourra se confronter, une mère qu’il va soumettre à l’épreuve.

  • Une mère dont il va se séparer pour évoluer vers sa souveraineté.

  • Vous devenez alors le pivot autour duquel il construit son fantasme partagé.

Au début, il fait de vous une mère nourricière, un avatar unique qui lui permet de s’idéaliser et d’être idéalisé, comme seule une mère peut idéaliser son bébé.
Ensuite, il vous transforme en la mauvaise mère qui l’a blessé, et dont il cherche à se séparer en vous utilisant.
Vous devenez ainsi celle ou celui qui doit prendre soin de lui, qui doit être la servante qu’il néglige, la poupée qui lui procure du plaisir sexuel à sa manière, et surtout, vous devenez la source de sa provision narcissique par le biais des abus qu’il vous inflige.
Il reproduit avec vous le conflit avec sa mère et vous transmet son traumatisme.

Il détruit votre intégrité psychique

Le narcissique ressent un plaisir sadique à détruire votre intégrité psychique.

  • Il vous engloutit, vous consomme, vous digère et vous assimile.

  • Ce qui correspond aux mécanismes connus en psychologie sous les termes d’introjection (engloutir), d’incorporation (consommer), d’internalisation (digérer) et d’identification (assimiler).

C’est ainsi qu’il se sent tout-puissant, omniscient, complet, heureux, épanoui et équilibré.

  • À la fin, vous vous retrouvez dévasté(e), ruminant les introjections, incorporations et intériorisation de ses abus et de son image.

  • Vous commencez alors à vous détruire vous-même.

  • Il est impératif de vous libérer de ces introjections et de reconnaître votre participation inconsciente à son fantasme partagé.

  • Sinon, vous continuerez de souffrir des effets traumatiques de son abus.

Le mieux est de consulter un professionnel qui connaît l’abus narcissique et ses effets traumatiques, car face à vos ruminations douloureuses, un psychologue non averti risque de prendre le parti du narcissique. Je vous invite à suivre mon cours, qui vous sera d’une grande aide.

Les deux sous-types des narcissiques classiques

En 1995, le professeur Sam Vaknin a introduit les notions de « narcissique cérébral » et de « narcissique somatique ». Pour comprendre leur dynamique psychique il explique :

« Il serait erroné de penser qu’il existe une constance dans les deux sous-types. Lorsqu’ils subissent un effondrement partiel, les narcissiques cérébraux sortent pour chercher un(e) partenaire intime et se transforment alors en narcissiques somatiques, utilisant leurs atouts de séduction. Souvent, les narcissiques somatiques deviennent des narcissiques cachés durant cette période d’effondrement ou bien tentent de se comporter comme des narcissiques cérébraux. »

Regardons brièvement les comportements de chaque sous-type.

LE NARICISSISME CÉRÉBRAL

Dès sa petite enfance, le narcissique cérébral découvre qu’il attire l’attention et l’admiration des adultes grâce à ses capacités intellectuelles. Il comprend également que son intelligence lui confère un pouvoir sur autrui et lui vaut du respect. Cette découverte, à la fois passionnante et gratifiante, devient irrésistible pour lui. Il en conclut : « Si je suis intelligent, j’obtiens l’attention et l’obéissance des autres. »

Aucune autre dimension de sa personnalité ne parvient à égaler le niveau de son intelligence. Par conséquent, il recherche l’excellence et refuse tout compromis en dehors de la perfection intellectuelle, négligeant ainsi tout le reste, y compris le sexe et la famille.

Pour compenser cette carence, il développe une forme de « dissonance cognitive » : il utilise son intellect pour créer une « philosophie asexuelle. » Restant enfermé dans cette narration, il développe progressivement une fierté pour son asexualité, allant jusqu’à rejeter les propositions qu’il reçoit. Il éprouve alors une satisfaction à surmonter chaque épreuve, renforçant ainsi son identité intellectuelle et asexuelle, affirme Sam Vaknin.

Sa perception est assujettie à l’activité intellectuelle

Les narcissiques cérébraux se perçoivent comme omniscients, spéciaux et uniques, parce que tout le monde admire leurs capacités intellectuelles. Ils accumulent des connaissances variées qu’ils utilisent pour nourrir des rêves de perfection divine, d’invincibilité et de toute-puissance. Ils ne supportent pas la critique et recourent à des mécanismes de défense tels que la rationalisation, l’intellectualisation et la distanciation. Exigeants envers eux-mêmes et les autres, ils se valorisent à travers leurs succès professionnels, leurs diplômes et leur travail acharné.
Ils ressentent une angoisse existentielle lorsqu’ils sont confrontés à des situations qui ébranlent leur image d’omniscience aux yeux des autres. Explorons ces comportements plus en détail.

Le narcissique cérébral : un savant isolé

Il se conduit comme un adolescent, plutôt schizoïde, qui n’a besoin de personne. Donc il devient asocial et passivement agressif. C’est ainsi qu’il punit ses parents.

Il se dit : « Ils ne m’apprécient pas, ni ne me comprennent. Je vais leur prouver que je suis spécial. Je vais leur montrer ma valeur par l’ampleur de ma contribution. »
Cela représente, de son point de vue, une forme de générosité. Mais ce n’est en réalité qu’une suridéalisation de lui-même.
Il se satisfait d’activités solitaires ou d’une profession au travers de laquelle il se voit placé au-dessus de la stupidité humaine.

Son noyau schizoïde : la base de son dysfonctionnement

Son isolement dans un monde bien à lui est le résultat de pensées paranoïdes développées à l’adolescence, qui l’amènent à éviter les interactions humaines.
Il rejette le contact avec les autres, qu’il perçoit comme moralement ou intellectuellement inférieurs.
Il considère les autres comme indolents, répétitifs ou ennuyeux. Donc, il les méprise au point de les déshumaniser.

  • Son noyau schizoïde est la base de son dysfonctionnement psychoaffectif et le fondement de son mode de fonctionnement dans le monde.

La provision narcissique : une dépendance existentielle

Comme tous les narcissiques classiques, le narcissique cérébral a besoin de l’attention des autres pour obtenir sa provision narcissique, qui alimente sa surévaluation et son auto-idéalisation.
Sa vie prend tout son sens dans sa conviction d’être supérieur, omniscient, moralement parfait, spécial et différent des autres.
Il utilise donc son intelligence et ses connaissances, réelles ou prétendues, pour attirer l’attention et se faire admirer.
Cependant, il n’interagit qu’avec ceux dont il a besoin. Connu pour ses talents d’orateur, sa capacité d’apprentissage, sa mémoire, sa rapidité de traitement de l’information et son aptitude à concevoir des projets lucratifs, il privilégie les relations avec les personnes qui l’aident à atteindre ces objectifs. Il communique principalement avec elles pour gagner de l’argent ou acquérir de la notoriété. Autrement, il préfère s’isoler.

Sa vision du corps : une dissociation corporelle

Étant cérébral, il se dissocie de sa corporalité et néglige grandement son corps.
Il est repoussé par les fluides corporels et les organes et profondément dégoûté par tout cela.
Tout ce qui le définit en tant que narcissique cérébral est marqué par ce rejet corporel.
Pour lui, son corps n’est qu’un fardeau qu’il doit entretenir, une distraction qui l’éloigne de sa quête de connaissances. Il ne tire donc aucun plaisir de l’activité physique, y compris de l’activité sexuelle.

L’effondrement : une transformation vers le narcissisme somatique

Lorsque le narcissique cérébral traverse une période d’effondrement, par exemple à la suite d’une rupture, il cherche à obtenir un(e) autre partenaire.
Pour y parvenir, il dissimule son effondrement en adoptant le comportement d’un narcissique somatique, devenant temporairement sexuellement actif jusqu’à ce qu’il trouve ce nouveau partenaire.
Cependant, s’il n’en trouve pas, il n’en souffre pas, car il apprécie sa solitude et n’est pas réellement intéressé par le sexe.

Son insuffisance sexuelle : une libido infantile

Le narcissique cérébral est conscient que sa libido est infantile, qu’il est homosexuel refoulé, autoérotique ou asexuel, et qu’il ne pourra jamais satisfaire les besoins sexuels de sa partenaire.
Il sait également que la sexualité est pour lui une sorte d’obligation, une corvée entreprise à contrecœur uniquement pour préserver sa source de provision narcissique.
À ses yeux, le sexe est réservé à ceux qui ne peuvent pas aspirer à mieux, ce qui le conduit à ne pas apprécier sa partenaire en tant que femme désirante. Il est misogyne et la perçoit plutôt comme une figure maternelle qui prend soin de lui.
Après la phase de séduction, il devient asexué, ce qui révèle son sadisme psychologique.

L’auto-idéalisation : une déformation cognitive

Le narcissique cérébral considère que sa compagnie est un grand privilège, car il se voit comme un savant, un professeur, un coach, un guide ou un gourou omniscient.
Le simple fait qu’une femme le considère comme capable de lui apporter du soutien est, pour lui, une victoire.
Cependant, le décalage entre sa libido, entièrement investie en lui-même, et celle d’une femme émotionnellement équilibrée, risque de se traduire par de la douleur, de la tromperie et une catastrophe relationnelle.
Inconsciemment, c’est l’issue qu’il recherche, car il pense évoluer en se séparant d’une femme sur laquelle il projette l’image de la « mauvaise mère » qui l’a blessé.

L’anxiété et la peur de l’intimité

Une fois qu’il vit avec cette femme, il ressent de l’anxiété lorsqu’elle lui donne son affection, car l’amour qu’il a reçu de ses parents s’accompagnait également de manipulation, d’instrumentalisation, d’utilisation, de maltraitances et de brimades. Il en vient donc à confondre amour et abus.
Puisqu’il a fait l’incorporation de cette dichotomie, il croit que s’il aime quelqu’un, cette personne lui fera du mal. Pour cette raison, au début de la relation il fait de sa partenaire une Madone inaccessible qui représente le symbole virginal qu’il met sur un piédestal. Donc, si elle lui exprime son désir sexuel, il rejette sa demande.
C’est ainsi qu’il consolide son image de grandeur, d’omniscience morale, de perfection divine et de toute-puissance.

Les fantasmes sexuels : un autoérotisme inconscient

Du point de vue du narcissique cérébral, sa partenaire doit être judicieuse et accepter sa façon de lui faire l’amour. Inconsciemment, il projette sa propre partie féminine sur elle, pour ensuite l’intérioriser durant les rapports sexuels.
Autrement dit, dans ses fantasmes, il entretient en fait des relations sexuelles avec une projection de son propre aspect féminin, et non avec elle.
Cependant, une hostilité se développe en lui, car il finit inévitablement par transférer sur elle l’image de la mauvaise mère. À ses yeux, elle devient alors l’incarnation de sa méchanceté.
Étant donné qu’il clive sa mère en figure « sainte » et « mauvaise », il refuse que sa provision narcissique s’opère avec sa partenaire sur le plan sexuel.

Le sadisme psychologique : une arme de pouvoir

Comme vous le voyez, l’asexualité est une arme de guerre et de pouvoir pour le narcissique cérébral. C’est l’instrument qui lui permet de réguler son sentiment de supériorité morale. Étant donné que sa partenaire a besoin d’amour, d’intimité, de complicité et de relations sexuelles, il lui refuse tout cela, car il souhaite qu’elle le trompe. Cette stratégie de manipulation, qui consiste à pousser un(e) partenaire intime vers l’infidélité, s’appelle l’infidélité collusive.
Sa provision narcissique à tendance sadique, obtenue par une infidélité collusive, constitue une compulsion de répétition. Lisez l’article intitulé : La compulsion de répétition des narcissiques.
Il torture psychologiquement son/sa partenaire intime à travers six stratégies perverses, à savoir :

Première stratégie

Il impose à sa partenaire son « fantasme partagé ». En faisant le transfert de l’image de la mauvaise mère sur elle, il lui refuse tout contact sexuel.
Parmi les tactiques qu’il utilise pour la tester, on trouve le mécanisme de renforcement intermittent, qui consiste à alterner entre chaud et froid, proximité et évitement.

Il observe si sa compagne peut jouer le rôle de mère rassurante, prête à se soumettre à son contrôle, à ses manipulations, à sa domination et à l’emprise qu’il exerce sur elle.
Il pousse son dévouement à l’extrême, la confrontant à des situations limites pour tester son courage et son engagement envers lui.
Il veut savoir jusqu’où il peut aller avant qu’elle ne craque et le trompe.
Inévitablement, sa partenaire échoue au test, craque et finit par le trahir.
Il se sent alors omniscient et tout-puissant, persuadé de contrôler totalement sa partenaire et de pouvoir la manipuler à sa guise, ce qui, selon lui, prouve qu’il est un génie.

Sa mortification : une honte toxique

Paradoxalement, le fait qu’elle échoue à son test est dévastateur pour lui, car il tombe dans un état de mortification.
Autrement dit, il ressent une honte profonde, non pas à cause du mal qu’il a causé à sa partenaire par ses maltraitances, mais parce qu’il se retrouve dans un chaos psychique où il se sent anéanti et dévasté.
Il est honteux d’avoir investi son énergie en elle, lui donnant ainsi le pouvoir de le mortifier.

Deuxième stratégie

Il se croit sa victime. Bien qu’il se sente triomphant d’avoir poussé sa partenaire à compromettre ses valeurs, son estime de soi et sa dignité, il se considère pourtant comme une victime, et se sent mortifié par sa réaction.

  • Pour cette raison, il instaure un jeu de pouvoir totalement infantile, transformant sa partenaire en « méchante », tandis qu’il devient tout « bon ».

  • C’est là que se manifeste sa tendance paranoïaque.

  • En rejetant sur elle le blâme et en l’accusant de sa souffrance, il rétablit son équilibre égocentrique : il se sent moralement supérieur, et sa grandeur est restaurée.

L’état régressif : une incapacité d’accepter les émotions

Si sa compagne lui exprime ses émotions, le scénario de maltraitance de son enfance se réactive, réveillant sa blessure archaïque. Il se sent agressé, car, psychologiquement, il reste un enfant en quête de protection maternelle.
Se sentant moralement supérieur, il minimise les maltraitances qu’il inflige à sa partenaire, pensant qu’elles ne sont pas graves, qu’il n’est pas sérieux et qu’il n’a aucune intention de la blesser !
En revanche, les réactions et la colère de sa partenaire lui semblent bien plus significatives et blessantes, car elles brisent le contrat implicite qu’il croyait avoir avec elle.
Cela confirme pour lui qu’elle incarne la « mauvaise mère » qui l’a blessé autrefois.

Troisième stratégie

L’infidélité de sa partenaire rend légitime, à ses yeux, son mépris outrageant, son agressivité et sa dévalorisation à son égard.
Il invalide alors ses émotions et la laisse seule en permanence. Il se dissocie encore davantage d’elle, la méprise, la néglige, l’ignore et évite même de la regarder.
Il adopte un comportement passif-agressif, sans ressentir ni remords ni empathie.
Puisque sa partenaire s’est comportée exactement comme il le souhaitait, il se sent gratifié par le contrôle qu’il exerce sur elle. Il reste ainsi le maître du jeu de pouvoir entre eux.
Il se sent en contrôle lorsqu’il la pousse à se sentir dévalorisée, coupable et honteuse de sa trahison, tout en se percevant comme moralement supérieur.

La dépendance : une contradiction interne

Le problème est qu’il dépend d’elle pour une multitude de services, ainsi que pour l’attention et l’admiration nécessaires à sa provision narcissique.
Cependant, il n’apprécie pas cette dépendance, car elle le fait se sentir piégé, comme un enfant.
De plus, les protestations de sa femme lui rappellent ses insuffisances et le font régresser à l’époque où il craignait terriblement d’être abandonné par ses parents.
Ses multiples ruptures lui prouvent, selon lui, qu’à cause de sa façon d’être, personne ne veut de lui ni ne le comprend. Il recadre ses conflits de couple dans cette perspective infantile, entretenant ainsi sa mortification et son délire paranoïaque.

Quatrième stratégie

Il observe avec satisfaction le chagrin d’amour pitoyable de sa compagne, se réjouissant de sa souffrance, surtout parce qu’elle se sent coupable et honteuse au point de ne plus pouvoir se regarder dans un miroir.
C’est alors qu’il se montre soudainement bienveillant, altruiste, charitable et magnanime. Il lui pardonne ce qu’elle lui a fait, se percevant ainsi comme un être moralement supérieur. En lui pardonnant, il restaure son sentiment de supériorité morale et son équilibre intérieur, se percevant comme un dieu magnanime qui accorde son pardon.

Cinquième stratégie

Il regagne sa liberté. Il parle à sa partenaire et lui dit : « Écoute, je sais que tu as une libido, mais moi, je n’en ai pas. Tu veux faire l’amour, mais je ne souhaite pas avoir de relations sexuelles. Alors, vas-y, trouve quelqu’un avec qui tu pourras faire l’amour. »

À ce moment-là, il semble se désintéresser de sa liberté sexuelle, mais ce n’est qu’une façade, car au plus profond de lui, il bouillonne de rage et de désir de vengeance.
Il se sent offensé, défié, humilié et honteux. En d’autres termes, il est mortifié.

Pourtant, il ne pose jamais de questions et la liberté de sa partenaire ne semble pas le déranger, car en lui offrant cette liberté, il espère obtenir la réciprocité.
En la repoussant et en lui permettant de faire ce qu’elle veut, aussi longtemps qu’elle le souhaite, il garantit sa propre liberté.
Elle devra rester en dehors de ses affaires, ne pas le déranger et le laisser vaquer à ses occupations dans son monde solipsiste.
Ainsi, sa magnanimité n’est qu’un moyen de servir ses propres intérêts, et non d’assurer le bien-être de sa partenaire.
Elle lui servira également de bouclier contre la proximité d’autres femmes, car il tient à préserver sa solitude. Il lui sera donc fidèle, mais uniquement par nécessité.

Sixième stratégie

Lorsque sa femme exprime son besoin de le quitter, il rejette la faute sur elle.
En utilisant le mécanisme de recadrage, il déforme les faits à son avantage par un discours manipulateur, afin de continuer à se venger d’elle.
Il pense alors : « Je t’ai accordé le privilège de vivre avec moi et tu me quittes. C’est impardonnable ! Tu n’es qu’une femme stupide qui n’a pas su apprécier le trésor que j’étais dans ta vie. Tu vas le regretter. »

Explorons maintenant le narcissique somatique.

LE NARICISSISME SOMATIQUE

Contrairement aux narcissiques cérébraux, les narcissiques somatiques s'attachent à leur corps comme unique moyen d’attirer l’attention. Ils se préoccupent donc de manière excessive de leur apparence physique, de leur forme corporelle et de leurs comportements sexuels.
Ils se sentent supérieurs en beauté, spéciaux et uniques, ils déploient bien leurs atouts de séduction.
Ils cherchent la perfection physique et utilisent leur apparence pour séduire et obtenir la provision narcissique. Ils considèrent leur partenaire comme un objet sexuel et, dans le pire des cas, manifestent un sadisme extrême dans leurs relations intimes.
Leur grand besoin de séduire et de plaire est une tentative de combler leur vide intérieur et leur besoin d’affection.
Ils doivent continuellement accumuler de nouvelles conquêtes pour ne pas se retrouver dans le néant.

La compensation de leur dévaluation intérieure

Au contraire des narcissiques cérébraux, les narcissiques somatiques se surestiment et se survalorisent par le biais de leur apparence physique.
Ils croient que leur corps est irrésistible, qu’ils dégagent une puissance érotique extraordinaire, qu’ils sont magnifiques et époustouflants.
Mais cette image ostentatoire reflète rarement la réalité et dissimule surtout leur dévalorisation intérieure et leur complexe d’infériorité.
Conscients de ce décalage, ils se donnent beaucoup de mal pour sculpter leur corps.

  • Ils prennent un soin exagéré de leur poids, de leur silhouette, mais aussi de leur peau, de leurs dents, de leurs ongles et de leurs cheveux.

  • Ils pratiquent le bodybuilding, le fitness ou l’haltérophilie et divers autres sports.

  • Certains sont hypocondriaques et maniaques de la santé.

  • Ils s’inquiètent du moindre défaut et de la détérioration de leur corps. Ils se consacrent à l’amaigrissement par des régimes extrêmes ou à l’embellissement de leur corps par de multiples opérations de chirurgie esthétique.

  • D’autres encore sont des consommateurs compulsifs de compléments alimentaires ou d’extensions corporelles qui, selon eux, augmentent leur irrésistibilité.

L’adoption d’un faux self : l’oubli de soi

En raison des traumatismes de leur enfance, les narcissiques somatiques renient leur être authentique en adoptant un faux self, vide par définition. Leur faux self n’est rien d’autre que l’image de leur corps.
Figés dans un psychisme infantile et marqués par une profonde insécurité ontologique, les narcissiques somatiques s’identifient aux voix mentales comme si celles-ci étaient réelles. Mais ce ne sont que les introjections des messages parentaux.
Ils se sentent insuffisants, car ils s’identifient à la « voix jugeante » et au « moi jugé » de leur mental.

La voix jugeante dit : « Tu es nul, imparfait, insignifiant, inférieur, incomplet, inutile, incapable, etc. Tu n’es pas capable de te faire remarquer, tu n’es pas à la hauteur, tu ne vaux rien. »

Pour compenser l’anxiété générée par ces voix intérieures qu'ils prennent pour réelles, ils se convainquent qu’ils sont leur corps, car ils ont remarqué, dès l’adolescence, qu’ils pouvaient attirer l’attention et l’admiration des autres grâce à leur physique et à leur apparence.
Leur corps leur sert donc à réguler leur estime de soi et à leur fournir la provision narcissique dont ils ont besoin pour se sentir exister et renforcer leur égosyntonie.

  • En psychologie l’egodystonie se réfère à une expérience subjective où les pensées, les sentiments ou les comportements d’un individu sont perçus comme indésirables ou en conflit avec soi-même.

  • Tandis que l’égosyntonie est une expérience où tous ces aspects sont perçus comme cohérents et en accord avec soi-même.

Leur surévaluation : une confusion ontologique

Puisqu’ils sont dépourvus d’intériorité essentielle, les narcissiques somatiques confondent l’être et le paraître. Ils se surestiment uniquement par leur apparence.
Ils deviennent des beaux gosses athlétiques ou des belles filles qui séduisent et instrumentalisent les autres par leurs charmes.

Les femmes narcissiques somatiques se comportent comme des adolescentes, cherchant à être constamment admirées pour leur apparence.
Elles essaient d’être aussi attirantes, sexy, irrésistibles et parfaites que possible, afin d’être vues, admirées, flattées et reconnues par leur corps, ainsi que par leurs vêtements, qui sont coûteux, extravagants ou symboliques.

Ces comportements sont les mêmes chez les hommes. Par exemple, pour impressionner, certains racontent leurs méthodes de chasse, leurs prouesses sexuelles et le nombre de conquêtes. D’autres utilisent leurs tatouages ou leurs baskets comme symboles de toute-puissance. Certains apprécient la domination sexuelle : ils soumettent leurs cibles et les rejettent lorsqu’ils s’en lassent.

Leur provision narcissique : un puits sans fond

En utilisant leurs atouts physiques et leurs jeux de séduction, les narcissiques somatiques reçoivent de l’attention, de l’admiration et des messages flatteurs de la part de personnes qui deviennent leurs sources d’approvisionnement narcissique. Ces personnes agissent comme des régulateurs externes de leur estime de soi, car en les admirant, le narcissique somatique se croit unique, surpuissant et omnipotent.

Vieillesse et déclin : quand l’apparence ne suffit plus

Sam Vaknin signale que, 300 ans avant que le terme « narcissisme » ne soit inventé par Sigmund Freud, un autre grand esprit, William Shakespeare, a décrit dans son sonnet numéro 62 le narcissique somatique de manière parfaite. Voici ce sonnet :

Le péché d’amour-propre possède tous mes yeux,
Et toute mon âme et toutes mes parties.
Il n’y a pas de remède à ce péché.
Il est si profondément ancré dans mon cœur.
Il me semble qu’il n’y a pas de visage aussi gracieux que le mien.
Aucune forme n’est aussi vraie, aucune vérité n’est aussi importante,
Et pour moi, je définis ma propre valeur.
En surpassant tous les autres dans leurs valeurs.
Mais lorsque mon miroir me montre comment je suis en réalité,
Battu par le temps et ridé par l’âge,
Je lis à rebours tout mon amour-propre,
Tant il serait injuste d’avoir de l’amour-propre avec pareil visage.
L’amour-propre est une iniquité.
C’est toi, toi-même, que je loue pour moi-même,
Peignant mon âge avec la beauté de tes jours.

L’effondrement : l’incapacité d’obtenir la provision narcissique

Les narcissiques somatiques s’effondrent lorsque leur corps vieillit, lorsqu’ils sont malades ou victimes d’un accident et qu’ils ne parviennent plus à obtenir les partenaires désirés, ni leur provision narcissique.
Tout signe de vieillissement dans leur corps menace la survie de l’image idéale qu’ils se sont construite d’eux-mêmes.
Pendant la période d’effondrement, ils essayent de devenir des narcissiques cérébraux. Mais comme ils ne sont pas brillants intellectuellement, même s’ils se prennent pour des génies exceptionnels, ils reviennent vite à leur sous-type somatique.
D’autres deviennent des narcissiques cachés qui vivent par procuration et/ou aux dépens des autres. Nous reviendrons sur ce sujet plus tard.

Leur cathexis : l’énergie libidinale au service des apparences

Leur cathexis étant exclusivement investi en eux-mêmes et dans l’image de leur corps, les narcissiques somatiques sont autoérotiques.
Leur corps est l’objet libidinal qu’ils adorent. Ils sont incapables de maintenir des relations sexuelles adultes, multidimensionnelles, interactives et chargées d’émotions.
Pour eux, l’amour est synonyme de plaisir personnel. Ils l’utilisent pour affirmer leur attractivité, leur irrésistibilité et leur jeunesse.

Leur sexualité : une expérience aliénante

Les narcissiques somatiques sont souvent qualifiés d’accros au sexe lorsqu’ils sont des hommes, et d’histrioniques lorsqu’il s’agit de femmes. Mais les relations sexuelles avec eux sont en quelque sorte une expérience impersonnelle, émotionnellement aliénante et épuisante.
Ils accèdent au corps des autres pour se masturber, ainsi que pour montrer leur esthétique physique et leurs exploits sexuels.
Leur activité de séduction devient addictive, car elle leur permet d’exhiber leur image, comme le paon mâle exhibe sa traîne lors de ses parades. Cela les conduit à la conquête rapide de personnes qui, à leurs yeux, sont insignifiantes.
S’ils ont un partenaire, ils s’ennuient une fois que les choses deviennent routinières. La routine est par définition contre-narcissique, car celle-ci menace leur surévaluation.

Leur cruauté : un rejet indigne et abject

Les narcissiques somatiques sont dédaigneux et cruels. Lorsqu’ils mettent fin à une relation, ils n’hésitent pas à déformer la vérité au sujet de la personne qu’ils quittent.
Ils inventent des mensonges à son sujet, la blâment et la rejettent comme s’il s’agissait d’un objet.
Ils le font avec une grande joie, ayant déjà un(e) autre partenaire en vue, comme si leur ex-partenaire n’avait jamais existé.

Leur absence : une fixation sur le vide

Le narcissique somatique est émotionnellement absent. Il n’est qu’une identité de vide, un abîme sans fond. Il éprouve donc un besoin compulsif de se remplir de distractions superficielles. Il est très doué en acrobaties sociales, mais il n’est pas vraiment présent.
C’est une personne frivole qui a besoin de s’amuser.
C’est pourquoi il préfère les conquêtes multiples pour avoir des rapports sexuels amusants, débridés et mécaniques.
Doté d’une certaine légèreté d’esprit, il peut être amusant et sympathique. Il ne manque pas d’astuces pour séduire afin de continuer à aimer sa propre image.
Il peut donner des massages, offrir un bon repas et se servir de son corps pour attirer l’attention des autres dans n’importe quelle situation.

Leur partenaire : un amusement sexuel

Si vous êtes en relation avec un narcissique somatique, sachez qu’il n’éprouve d’amour pour personne, car il n’aime que sa propre image. Vous ne serez pour lui qu’un amusement, une sorte de poupée sexy et chaude ou un(e) partenaire de jeux sexuels, qui doit adorer ses exploits orgasmiques qu’il aime compter.
Ce qu’il veut, c’est que vous acceptiez l’excitation que lui procurent ses fantasmes, en particulier ses fantasmes incestueux.
Il communique ouvertement son désir d’être un bébé et vous demande de jouer le rôle de maman. Il/elle peut se sentir très excité(e) par le sexe oral.
Pour le satisfaire, vous devez vous soumettre à ses préférences sexuelles, et vous devez faire preuve d’endurance et de persévérance.

Leur test délirant : la sexualité que vous devez accepter

Il attend également que vous passiez son test d’infidélité. Votre réaction va l’exciter énormément parce qu’il cherche en vous le parent constant et fiable qui l’aime inconditionnellement.
Mais une fois qu’il vous aura trouvé(e) ennuyeux(euse), il vous jettera comme un jouet usagé.

Leur perversité : un dénigrement sadique

Si vous rencontrez un narcissique somatique sadique, il vous demandera de vous soumettre à sa perversité. Le sexe est son moyen de vous utiliser, vous humilier et vous dénigrer.

Sam Vaknin explique : « Le narcissique somatique n’a besoin de l’autre que pour se masturber ou pour pratiquer son sadisme. Son plus grand plaisir consiste à utiliser le corps de l’autre comme un jouet, afin de le casser et le jeter contre le mur. Il peut vous proposer des relations à plusieurs, ou vous dénigrer en faisant de vous sa salope ou une dépravée. »

Soyez prudent, car les fantasmes sadiques des narcissiques sadiques sont très virulents et pernicieux, voire démoniaques.

Les coachs sportifs : les grands opportunistes

Les narcissiques somatiques exercent souvent des activités professionnelles ou des métiers adaptés à leurs capacités, comme celui de coach sportif.
Bien qu’ils aident les autres à améliorer leur forme physique, leur constitution et leur santé, certains utilisent leur position pour attirer des partenaires riches.
Ils adorent les voitures de luxe, les vêtements flashy, les résidences somptueuses, les vols en première classe, les hôtels de luxe, les cartes de crédit, les soirées élégantes, les gadgets high-tech, et les contacts avec des personnalités célèbres que leurs partenaires leur permettent d’acquérir.
Tout cela renforce leur image et alimente leurs fantasmes de grandeur.

La psychopathe narcissique : il devient dangereux

Lorsqu’un narcissique somatique adopte les traits distinctifs d’un psychopathe, il s’approprie le corps des autres et le traite comme un jouet à casser ou à abuser de diverses manières.
Le sadomasochisme devient une caractéristique principale de ce type de comportement.
Ces individus se livrent à des actes agressifs et à une sexualité nauséabonde.
Ils sont effrayants jusqu’au bout et représentent un grave danger pour la société ainsi que pour tous ceux qui croisent leur chemin.
Certains sniffent de la cocaïne et se comportent comme des proxénètes. Ils incarnent une caricature grotesque de la masculinité, arborant des muscles difformes, des veines apparentes, et une allure de « paquets de viande » bien tassés.
Avec leurs cheveux gominés, leurs tatouages ostentatoires et leurs pantalons trop serrés mettant en valeur l’entrejambe, ils offrent une image typique de ce type de narcissique.

Ils se déguisent en guides : les exploiteurs

Le professeur Sam Vaknin explique que l’internet a donné naissance à une nouvelle génération de gourous, de coachs, de conseillers en développement personnel et d’experts autoproclamés, qui sont en réalité de grands manipulateurs.
Ils veulent tout : un corps parfait, des conquêtes sexuelles, et le statut d’intellectuels reconnus.
Les conquêtes sexuelles ne suffisent pas à ces mégalomanes délirants et vaniteux.
Vous les voyez sur YouTube, exhibant fièrement leur poitrine gonflée, tout en lavant le cerveau de personnes crédules et naïves, formant ainsi des cultes autour d’eux.
Ce sont des beaux parleurs ou des charlatans qui masquent leur ignorance derrière un flot ininterrompu d’absurdités pour composer des discours séduisants aux oreilles du profane.

Ils se déguisent en savants : les charlatans

D’autres narcissiques somatiques aspirent à devenir des savants comme les narcissiques cérébraux. Dans ce cas, ils pontifient sur des théories bancales, à moitié cuites ou mal informées. Ils émettent des opinions et des analyses dans des domaines aussi divers que la philosophie et la science, sans aucune qualification réelle.
En fait, ils diffusent des informations erronées, car ils n’ont pas les connaissances nécessaires pour expliquer les choses correctement. Ces personnes passent plus de temps dans leurs masturbations mentales, dans les salles de sport ou dans les boîtes de nuit, qu’à étudier sérieusement.

Ils se déguisent en maîtres spirituels : les hypnotiseurs

Certains narcissiques somatiques, lorsqu’ils traversent un état d’effondrement, adoptent un narcissisme caché. Ils se présentent alors comme des sages visionnaires ou des maîtres spirituels, attirant des adeptes souvent en quête de solutions rapides à leurs problèmes.
Ces narcissiques manipulent particulièrement les femmes, les incitant à avoir des relations sexuelles avant de les rejeter avec une grande cruauté, parfois même en présence de leur épouse, qui reste totalement sous leur emprise.
Un T-shirt pourrait pourtant avertir leur entourage avec un message du type : « Adore-moi, sers-moi, paye-moi, et je profiterai de toi avec plaisir. » Mais bien sûr, ils ne l’affichent pas si ouvertement !

Ils se déguisent en guérisseurs chamans

D’autres narcissiques somatiques, devenus narcissiques cachés de sous-type communautaire, se font passer pour des guérisseurs ou des sauveurs.
Ils sont extrêmement dangereux. Ils utilisent des substances psychoactives pour induire des états de conscience altérés, censés guérir leurs clients.

  • Les faux thérapeutes, se faisant passer pour des sauveurs altruistes et prétendant incarner la spiritualité et la bienfaisance, aggravent leur manipulation par l’usage de substances psychoactives.

  • Véritables prédateurs, ils exploitent leurs adeptes et les ré-traumatisent. Lisez l’article intitulé: La provision narcissique.

Ils se déguisent en intellectuels : les escrocs envieux

En s’associant à des narcissiques cérébraux, certains narcissiques somatiques deviennent des escrocs envieux qui s’approprient, plagient ou volent le travail de ces intellectuels et, en se prélassant dans la gloire volée, s’attribuent leur travail.
Pour montrer leur prétendu savoir extraordinaire, ils imitent ou répètent comme des perroquets ce que disent les vrais intellectuels.
S’ils manquent d’informations, ils les inventent au fur et à mesure. Mais à moins de se duper eux-mêmes, ils savent bien qu’ils trompent les gens.

Leur narcissisme caché : manipulation sous couvert d’expertise

Le narcissique somatique se faisant passer pour un coach, un savant, un gourou ou un intellectuel est cliniquement un narcissique caché.
Il dissimule ses véritables intentions. C’est l’un des types de narcissiques les plus dangereux à rencontrer.
Sous des apparences séduisantes et bienveillantes, il manipule et trompe son entourage, jouant sur les failles des autres pour mieux les exploiter.

Conclusion : comprendre pour mieux se protéger

Il est essentiel de comprendre les narcissiques classiques pour se protéger de leur emprise. Face à eux, la connaissance est une arme puissante. Elle permet de reconnaître les signes avant-coureurs, d’éviter les pièges de la manipulation et de se libérer d’une relation empreinte de souffrance et de confusion.
S’informer sur le narcissisme pathologique, c’est aussi se donner les moyens de reconstruire son estime de soi et de rétablir des limites saines dans ses relations.
Il est crucial de ne pas minimiser l’impact de ces personnalités sur notre bien-être mental et émotionnel.
En développant une compréhension profonde de leurs comportements et de leurs motivations, nous pouvons non seulement nous protéger, mais aussi soutenir ceux qui sont pris dans cette toile complexe.
Se protéger du narcissisme pathologique, c’est se réapproprier sa vie, retrouver son autonomie et rétablir un environnement sain, loin de l’influence toxique de ces personnes traumatisées.

La Déshypnose Identitaire : une introspection approfondie

Si vous souffrez des effets traumatiques de l’abus narcissique, je vous invite à entamer un voyage intérieur pour vous libérer des chaînes invisibles du passé.
Grâce à mes outils, vous pourrez déconstruire les schémas toxiques qui vous entravent, afin de renaître pleinement à vous-même et de cultiver une vie équilibrée.
Cette aventure exceptionnelle vous amènera à vous éveiller, à écouter la voix de votre être authentique, et à vivre dans la sérénité, l’amour inconditionnel sans objet et la joie d’être.

Prabhã Calderón